Steve Shute (SAP) : « 4.100 clients ont opté pour S/4HANA au dernier trimestre »
Le directeur opérationnel de SAP évalue l’adoption de S4/HANA, de HANA Cloud Platform et nous explique ce qu’il entrevoit pour 2017.
Même si 2016 n’a pas été une année de grand lancement pour SAP, comme a pu l’être celui de S4/HANA, ou encore de grosses acquisitions, l’année qui vient de s’écouler restera tout de même un bon cru pour l’éditeur. Cela s’est traduit par l’annonce de partenariats, de rachats ciblés et d’améliorations des plateformes cœur pour le groupe : S4/HANA, la base de données In-Memory HANA ou encore la HANA Cloud Platform. Il semble donc que SAP bâtisse les fondations de sa stratégie qui consiste à proposer un panel de technologies clés pour les entreprises aux prises avec leur transformation numérique. Et sans aucun doute, cela devrait perdurer en 2017.
Lors d’un entretien avec nos confrères de SearchSAP (groupe TechTarget, propriétaire du MagIT), Steve Shute, le COO de SAP pour l’Amérique du nord, revient sur les avancées du groupe en 2016, sur le niveau d’adoption de S/4 HANA et sur les priorités du groupe pour 2017. Chez SAP depuis 2014, Steve Shute est responsable des opérations au quotidien.
Pour SAP, 2016 a-t-il été un bon cru ?
Steve Shute : La stratégie de conquête du marché est en place et nous avançons. Nous avons poursuivi nos efforts qui consistent à accompagner les clients vers la numérisation. Les technologies que nous avons acquis ou façonnés ces dernières années, pour 50 milliards de dollars, nous ont permis de construire un portefeuille dont les clients ont besoin pour transformer leurs activités. L’épine dorsale de cela est HANA et S/4 HANA.
Comment se porte S/4 HANA ? Quel est le niveau d’adoption ?
Steve Shute : Sur le seul dernier trimestre, 4 100 clients ont opté pour S/4 HANA. Pour les clients en place, la question n’est plus de savoir s’ils veulent y passer, mais quand ils vont le faire.
Pour les nouveaux clients, l’ensemble de fonctions et de technologies que nous proposons aujourd’hui confirme notre stratégie. Elle couvre tout : comment les entreprises transforment leurs employés, comment injecter du temps réel dans la supply chain pour au final modifier leur expérience clients et gérer leurs assets, tant numériques que physiques. Nous sommes centrés sur une approche Best-of-Breed dans tous les secteurs, et nous nous assurons que l’intégration suit ce que veulent les clients.
Comment SAP va accompagner les entreprises dans leur transformation numérique en 2017 ?
Steve Shute : Lorsque nous discutons avec les CEO, la plupart d’entre eux s’interrogent non plus uniquement sur leurs clients, mais sur les clients de leurs clients et les fournisseurs de leurs fournisseurs. Il s’agit véritablement de considérer la chaîne de bout en bout et sur la façon de considérer la numérisation : nous nous posons avec les CEO pour passer en revue l’innovation de leur modèle économique, revoir leurs processus et inscrire cela dans une feuille de route pertinente et adaptée, avec un point de départ. Pour certains, c’est un Big Bang ; pour d’autres, cela se fait de façon incrémentale, selon leur maturité. Ce qui est très motivant, selon moi, est l’ensemble des technologies que nous avons rassemblées.
HANA Cloud Platform est un exemple intéressant de la façon dont SAP veut étendre ses plateformes. Pensez-vous que clients et partenaires vont davantage exploiter cela en 2017 ?
Steve Shute : HANA Cloud Platform est clé car il s’agit de la brique intégration qui se situe au-dessus de la plateforme, pas uniquement celle de SAP, mais aussi celles de nos clients. Notre écosystème va de plus en plus miser sur HCP.
Par exemple, nombre de nos clients ont en place un programme croisé avec le gouvernement fédéral lors de l’embauche de vétérans. Ernst & Young a ainsi développé une application qui étend SuccessFactors pour automatiser ce processus d’obtention de crédits. Ce qui était fait auparavant à la main – et donc laborieux – est aujourd’hui automatisé. Et SAP ne fait rien ; un tiers a développé au-dessus de la plateforme. Nous pouvons espérer que d’autres innovations suivront le même exemple.
SAP a également travaillé beaucoup sur des applications et services destinés à des PME. Cela va-t-il se poursuivre en 2017 ?
Steve Shute : Je m’implique de mon côté davantage sur le segment des PME car je pense qu’il s’agit d’un secteur aujourd’hui mal ciblé. Nous dynamisons notre écosystème pour justement cibler ce marché.
Nous dynamisons également BusinessByDesign chez les clients dont les besoins sont inférieurs à 1 500 utilisateurs. Nous injectons donc beaucoup plus de fonctionnalités dans l’ERP pour cibler ce marché. Et cela sert aussi SAP d’un point de vue parts de marché et perspectives de croissance.
L’IoT est aussi un grand thème récurrent dans l’industrie. Comment SAP accompagne les clients vers l’intégration de ces technologies ?
Steve Shute : Les responsables métiers sont devenus très technophiles et recherchent, avec SAP, de nouveaux modèles économiques pour exploiter et capitaliser sur l’IoT.
J’ai par exemple travaillé dans une société spécialisée dans les groupes électrogènes. Il se trouve que je suis aussi devenu client car je voyage beaucoup et ma femme est très occupée avec les enfants. Si nous partons un jour ou deux et que le générateur tombe en panne, beaucoup de nourriture pourrait se perdre…. C’est ainsi que je leur dis : il serait intéressant si l’on pouvait monitorer cette machine. On pourrait par exemple payer un forfait et bâtir un modèle économique : vendre à l’abonnement une police d’assurance. Ainsi, lors d’une panne du générateur, une intervention peut avoir lieu sur site. La panne peut même être anticipée.
Puis nous avons évoqué les principes de maintenance prédictive, qui est aujourd’hui le cas d’usage le plus courant de l’Internet des objets. Il est certes clé de savoir qu’une machine est en panne, mais aussi que vous ayez sous la main les bonnes ressources avec les bonnes certifications et les bonnes compétences pour la réparation. Les bonnes pièces doivent ensuite être dirigées vers le site au bon moment et avec les bonnes spécifications. C’est là que nous entrevoyons l’importance de l’intégration.
Quels domaines les entreprises devraient-elles considérer en 2017 ?
Steve Shute : Primo, devenir numérique ou risquer de se faire dépasser ; et se focaliser davantage sur le client final lorsqu’on pense aux modèles économiques, aux processus et aux moyens d’obtenir des résultats. Chez SAP, nous avons ce que j’appelle des problèmes de riches : l’embarras du choix, en matière de technologies qui composent notre large portefeuille. Mais il s’agit surtout d’accompagner le client final à réaliser le potentiel d’une entreprise.
Secondo, je pense vraiment qu’il faut se pencher sur HANA, non pas pour le bien d’HANA, mais pour en comprendre toutes les fonctions ainsi que celles de HCP ou encore de Vora et Altiscale. Comprendre comment monétiser et tirer profit des données va devenir essentiel. De grands développements autour de cette problématique sont à prévoir.
Honnêtement, je m’attends à une croissance de tous les segments et de toutes les lignes de produits. Je pense que le groupe n’a jamais été aussi fort et aussi mieux placé.
Traduit et adapté par la rédaction
Pour approfondir sur ERP (PGI)
-
Build : SAP rassemble son portfolio low-code/no-code sous une seule bannière
-
Oracle Open World Europe 2020 : plus d’IA, plus de cloud, plus de Microsoft
-
Vinci Energies a migré sur S/4HANA… mais on premise
-
Résultats 2018 de SAP : 20 % du chiffre d'affaires dans le cloud et 10 500 clients pour S/4HANA