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Les alternatives à l'e-mail se multiplient... mais l'e-mail résiste (encore et toujours)
De nombreuses alternatives à l’e-mail ont émergé d’année en année. Pourtant le courrier électronique continue de régner en maître. Finira-t-il par être détrôné ou sera-t-il simplement complété ?
La même conversation revient chaque année : qui va tuer le courriel ? En fait, il a survécu à de nombreux décès annoncés. Il y a eu la messagerie instantanée, les salons de discussion, les forums, et plus récemment les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, ce sont des services tels que Slack et Yammer qui se disputent une partie des heures que chacun passe à communiquer en ligne avec amis et collègues. Tous ont été présentés comme des successeurs à l’e-mail. Mais il est toujours là. D’autant plus qu’il est essentiel à de nombreux services, comme la création de compte utilisateur, la récupération de mot de passe, certaines notifications, etc.
Le courriel est là pour deux marchés : le grand public et les professionnels. A mesure que le temps passe, le premier tend à osciller entre l’e-mail et les réseaux sociaux, et les nouveaux services à leur sortie. Mais même la personne la plus réfractaire à l’e-mail conserve au moins une adresse de courrier électronique pour s’abonner à certains services.
Certes, de nombreux services permettent de s’inscrire sans utiliser son adresse e-mail, en utilisant Facebook par exemple, mais le fournisseur d’identité a lui-même besoin d’une adresse e-mail. Certains services permettent de s’enregistrer avec un numéro de téléphone mobile au lieu d’une adresse e-mail, mais les numéros de téléphone mobile ont des problèmes de propriété que l’e-mail personnel n’a pas.
Il en va différemment des entreprises. Certaines ont annoncé bannir totalement le courrier électronique, généralement au motif de son impact sur la productivité, perçu comme négatif. Des analystes clament régulièrement que la gestion des e-mails occupe entre 30 et 80 % du temps des employés, allant jusqu’à citer l’exemple de collaborateurs rentrant de vacances pour découvrir 10 000 messages à traiter dans leur boîte de réception.
Mais souvent, les problèmes sont plus liés à l’utilisation de l’e-mail qu’au courrier électronique en lui-même. Etre abonné à trop de listes de diffusion, ou encore être dépourvu de systèmes de gestion de documents efficaces peut aisément se traduire par un volume important de courriels et de pièces jointes.
Ce que l’on regrettera de l’e-mail lorsqu’il aura disparu
Mais que sacrifient réellement ces entreprises se débarrassant de l’e-mail ? D’une forme d’ubiquité, tout d’abord : l’e-mail est simple à utiliser, largement répandu, souvent gratuit, et il fonctionne avec une énorme variété d’applications et d’appareils. Presque tout le monde utilise l’e-mail – les collaborateurs, les fournisseurs, et les clients. A l’inverse, les technologies concurrentes émergentes ont globalement moins d’utilisateurs – avec des exceptions, comme Facebook – et leur popularité varie selon les régions du globe. C’est une chose que de renoncer à l’e-mail en interne, mais annoncer à ces clients qu’ils ne pourront plus nous joindre ainsi en est une autre. Et cela rend l’abandon de l’e-mail bien difficile.
L’e-mail permet des échanges asynchrones, ce qui le rend particulièrement adapté à la communication entre fuseaux horaires différents. C’est là bien plus pratique qu’un système temps réel ou qu’une plateforme en flux où les nouveaux contenus poussent les autres hors de la vue de l’utilisateur.
Mais les systèmes modernes de messagerie électronique ont en outre, pour eux, des capacités souvent absentes des plateformes émergentes. Sécurité et conformité réglementaire sont deux domaines auxquels les entreprises sont particulièrement sensibles. Au moment de choisir un service, n’importe lequel, les entreprises ont besoin de savoir qui peut accéder aux données corporate, où sont stockées celles-ci, comment sont elles protégées en transit et au repos, si elles sont sauvegardées et comment elles peuvent être restaurées, ou encore si les communications peuvent être surveillées voire filtrées.
Les systèmes de messagerie électronique modernes sont suffisamment flexibles pour répondre à ces besoins ou s’intégrer avec des produits tiers en cas de nécessité. Par exemple, une entreprise qui a besoin que des données soient stockées dans un pays donné peut souscrire à Office 365 en demandant spécifiquement un stockage dans la région correspondante, ou bien déployer un serveur Exchange dans le pays approprié. A l’inverse, certaines plateformes concurrentes de l’e-mail sont hébergées aux Etats-Unis et n’offrent pas d’option de déploiement en local.
Il ne faut aucun doute que l’e-mail peut poser problème aux entreprises, en particulier dans les grands groupes. Le volume seul de messages, les listes de diffusion, et encore l’inadaptation de l’e-mail à l’échange de documents sont de réels problèmes. Mais des plateformes telles qu’Exchange Server et Office 365 font évoluer leurs capacités pour y répondre. Par exemple, OneDrive for Business permet d’éviter le recours à des pièces jointes pour proposer simplement un lien permettant d’accéder aux documents et de travailler dessus de manière collaborative.
Pour l’heure, l’e-mail n’est pas prêt de disparaître. Des services complémentaires tels que la messagerie instantanée et les réseaux sociaux d’entreprise ont leur place, mais ne vont pas remplacer le courriel avant longtemps.
Adapté de l’anglais.