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Né de McAfee et FireEye, Trellix ne cache pas ses ambitions
Bryan Palma, le PDG de Trellix, se confie auprès du MagIT sur sa feuille de route, un an après la naissance d’une entité née du rapprochement des activités entreprise de McAfee et de FireEye.
Poids lourd de la cybersécurité, Trellix ne veut pas seulement s’enraciner sur un terreau fertile, mais aussi se développer, quitte à faire de l’ombrage à ses voisins. À l’occasion de son passage à Paris, sur le chemin de sa tournée européenne, Bryan Palma, PDG de Trellix, a répondu aux questions du MagIT. L’occasion de faire un point d’étape sur la fusion des deux entreprises rassemblées dans Trellix et de dévoiler la feuille de route de la firme, l’un des leaders de l’XDR.
LeMagIT : Quel est votre bilan à date de la fusion entre McAfee enterprise et FireEye, réalisée sous la houlette du fonds d’investissement STG ?
Bryan Palma : Cela fait un an que cette fusion a débuté. Durant cette année, nous nous sommes concentrés sur l’intégration des équipes. En matière de back-office, il nous faut ainsi encore du temps pour rassembler tous nos systèmes.
Nous devrions avoir finalisé cette intégration en 2023. Nous avons également embauché une nouvelle équipe de direction, composée d’anciens dirigeants de FireEye et de McAfee Enterprise. Mais nous avons en outre fait venir des personnalités extérieures, ce qui était important pour nous. Ensuite, nous avons réfléchi à ce que nous faisons sur le marché et ce que nous voulons devenir.
Ainsi, pour marquer notre ambition de devenir le leader du marché de la détection et de la réponse étendues (XDR, pour eXtended Detection and Response), nous avons changé de nom en janvier 2022. Ce nouveau nom, Trellix [N.D.L.R. : une référence à trellis, en français un treillis de jardinage] symbolise notre conception de la sécurité, une matière vivante, adaptable et ouverte.
Nous pensons en effet qu’il faut aider nos clients à développer les capacités dont ils ont besoin pour leur résilience. Alors que dans le même temps, le panorama de la menace, en constante évolution, continue de s’aggraver.
Enfin, dans quelques semaines, nous organiserons une conférence à Las Vegas, pour parler de notre feuille de route et de la fusion de nos deux entreprises. Nous sommes ravis d’être de retour là-bas pour la première fois en trois ans.
LeMagIT : Plus largement, quelles sont vos priorités à l’échelle mondiale ?
Bryan Palma : Nous voulons être le leader du marché des services de détection et de réponse étendues. Nous sentons que c’est à notre portée.
Nous sommes une entreprise mondiale, nous opérons dans plus de 90 pays. Nous avons ainsi de bons succès sur l’Asie-Pacifique. Si c’est notre plus petit marché géographique, c’est un secteur en forte croissance qui grandit vite. Nous avons ainsi embauché une nouvelle dirigeante, Vicki Batka [N.D.L.R. : débauchée en juin 2022 chez Cisco], et nous sommes ravis de son travail.
L’un des points qui nous distinguent de nos concurrents, c’est notre rentabilité. Nous sommes beaucoup plus rentables. C’est un facteur de stabilité : nous pouvons continuer à innover et rester cohérents dans notre approche de nos clients.
LeMagIT : Plus précisément, quelle est votre perception du marché des services de détection et de réponse étendues ? Les promesses de ce marché se sont-elles aujourd’hui pleinement concrétisées ?
Bryan Palma : Selon les analystes, ce marché n’est encore qu’à ses débuts, à 5 à 10 % de son potentiel. Ce ne sont donc encore que les prémices. Mais nous estimons qu’il y a une forte croissance potentielle à attendre de ce marché dans les trois à quatre prochaines années. Il y a beaucoup d’opportunités, et donc notamment pour Trellix. Nous sommes sur une bonne dynamique et nous pensons qu’elle va se poursuivre.
Nous avons en effet une bonne part de ce marché aujourd’hui, grâce à nos atouts dans la sécurité endpoint et la protection des données. Nous estimons avoir le portefeuille de solutions le plus complet, que ce soit dans les services cloud, le réseau ou encore les messageries.
Nous avons également un écosystème ouvert, ce qui est aussi un avantage. Beaucoup de nos concurrents, basés sur des systèmes propriétaires fermés, ne peuvent pas intégrer tous les composants nécessaires à une plateforme de détection et remédiation avancées.
LeMagIT : Quel est votre positionnement en matière de services MDR (Managed detection and response), ces services de veille et d’intervention d’experts ?
Bryan PalmaPDG de Trellix
Bryan Palma : Sur ces services, nous estimons qu’il est préférable d’accompagner nos clients plutôt que de le faire nous mêmes. Nous avons ainsi noué un partenariat avec Mandiant, un de nos fournisseurs historiques [N.D.L.R. : cette société a elle aussi un temps fait partie de FireEye], pour fournir de tels services de réponse aux incidents.
Mais nous allons travailler avec d’autres partenaires, notamment en Europe. Nous annoncerons ainsi dans quelques semaines les noms de certains de ces partenaires de premier plan. Pour le moment, nous travaillons toutefois avec un large éventail sans qu’aucun ne soit exclusif.
LeMagIT : Que représentent enfin pour vous les marchés européens ?
Bryan Palma : Les anciennes activités de FireEye et de McAfee étaient toutes deux fortes en Europe, notamment en France, un pays leader pour nous dans nos activités en Europe. J’ai d’ailleurs eu ainsi l’occasion de rencontrer le ministre délégué chargé du numérique Jean-Noël Barrot.
La France est donc très importante pour nous, tout comme l’Europe en général. C’est l’un de nos marchés qui connaît la croissance la plus rapide.
Toutefois, le marché n’est pas encore totalement mature et il y a encore des choses à faire en Europe. Nous pensons que nous pouvons y contribuer et c’est pourquoi nous continuerons à investir ici.
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