Microsoft .NET est-il toujours pertinent dans ce monde du Cloud ?
Lors de son lancement en 2003. .NET n’était pas confronté au Cloud ou à la mobilité. Mais aujourd’hui, alors que pullulent des dizaines d’outils de développement et de langages façonnés pour le Cloud, .NET a-t-il de quoi rester à la hauteur et pertinent ?
Le framework .NET fêtera son 15e anniversaire le 13 février 2017. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Lancé juste 4 mois après les débuts de Windows XP en octobre 2001, .NET et son environnement de développement Visual Studio n’auraient pas pu anticiper les phénomènes du Cloud ou de la mobilité, ou encore l’IoT et les terminaux intelligents. Un marché qui devrait s’établir à 50 milliards de dollars en 2020. Depuis, nombre d’environnements de développement, de langages de programmation, de terminaux et d’OS ont fait leur apparition sur le marché.
Pour revenir sur l’évolution et l’adaptation de .Net face au Cloud et à la mobilité, Omar Khan, le directeur général des plateformes pour développeurs chez Microsoft, a répondu aux questions de nos confrères de SearchCloudApplications (groupe TechTarget, propriétaire du MagIT). Le spécialiste revient sur l’écosystème .NET et sur la stratégie de Microsoft pour faire entrer .NET dans ce monde IT moderne.
Nous sommes à l’ère du Cloud et de la mobilité, avec Android, iOS et Linux. Comme le framework parvient-il encore à conserver son rang et sa pertinence ?
Omar Khan : D’abord, .NET a depuis le début été voué à aider les développeurs. Il a été développé il y a plus de 15 ans, à l’époque où le desktop était clé, avec Windows. Nous avons ensuite assisté à une bascule vers des systèmes plus hétérogènes, Cloud / Web et Mobile / multi-terminaux. Nous savions que nous devions innover et étendre .Net pour rivaliser avec le Cloud Computing - les spécificités de l’hyperscale mais aussi celles des terminaux de taille réduite et de l’IoT.
Cela n’implique-t-il pas une rénovation de .NET ?
Omar Khan : Oui. Nous nous sommes embarqués dans un long parcours pour moderniser .NET. Il y a deux ans, Microsoft a ouvert le cœur de la plateforme. .NET Core est une plateforme ouverte et modulaire qui, nous pensons, devrait pousser .NET pour les 15 prochaines années et nous le développons avec l’aide précieuse de la communauté. Cela a été conçu avec, à l’esprit, les performances et une réduction de l’empreinte du framework – il est parfait pour les microservices et les conteneurs, peut être dimensionné pour le Web et le Cloud et fonctionne sur Windows, Mac et Linux. Nous avons présenté une version 1.0 du runtime et de bibliothèques en juin 2016.
Il y a bien plus dans le framework .Net que le simple .Net Core ?
Omar Khan : nombre d’innovations vont encore dans le framework .NET, bien connu pour développer des applications Windows – l’innovation va dans les compileurs, les langages et les composants du runtime.
Que fait Microsoft pour conserver une proximité et l’intérêt des développeurs et des architectes, eux-mêmes susceptibles d’être attirés par une vague de nouveaux outils et langages pour le Cloud et le mobile ?
Omar Khan : .NET dispose d’une forte base d’utilisateurs loyaux. Celle-ci a progressé de façon constante quand nous avons placé la plateforme à l’Open Source et à la communauté. En fait, même la .NET Foundation a vu son intérêt croître avec l’arrivée de Google, Red Hat, JetBrains, Samsung et Unity au Technical Steering Group.
C’est un bon indicateur pour .NET Core ?
Omar Khan : Les développeurs qui essaient .NET Core semblent l’apprécier. Nous assistons actuellement à une accélération des téléchargements. Ce qui est galvanisant, si l’on en croit une étude publiée sur le site Internet du projet, c’est que 40% nous disent qu’ils sont des nouveaux arrivants. Désormais, tout est question de prise de conscience. Nous constatons une bonne pénétration dans les formations en ligne, dans les écoles de programmation et dans les universités. Elles considèrent désormais .NET parce qu’il est Open Source et cross-plateforme.
Quelle est la portée actuelle du framework dans le développement d’applications ?
Omar Khan : Nous recensons plus de 12,7 millions de téléchargements de Visual Studio 2015 – il s’agit d’ailleurs de la version la plus téléchargée jusqu’alors. Nous enregistrons une bonne dynamique dans la communauté Open Source. Plus de 60% des contributions au dépôt .NET Core sur GitHub proviennent de développeurs qui ne sont pas Microsoft. Plus de 24 000 développeurs issus de 1 600 entreprises contribuent désormais à .NET Core.
Si l’on considère que les développeurs et les architectures ont aujourd’hui à leur disposition nombre de frameworks et de plateformes, à quels types d’applications Microsoft .NET convient-il le mieux ?
Omar Khan : .NET a toujours eu la productivité des développeurs à l’esprit. Avec une syntaxe et des langages modernes, ainsi que des outils de développements globaux et une communauté étendue, nous voulons donner les moyens de tout développer, le faire rapidement, de façon fiable et de pouvoir itérer rapidement. La technologie de Xamarin facilite le développement .NET pour de nombreux terminaux, tant iOS, Android que Windows. .NET Core convient pour le développement d’applications très performantes, des micro-services multi-plateformes, des sites Web, des applications Cloud, des bibliothèques cross-plateforme. Nous sommes très centrés sur les performances. Selon nos tests, .NET Core est 8 fois plus rapide que Node.JS et 3 fois plus que Go. Et nous travaillons avec TechEmpower pour entrer dans le benchmark Round 13.
Traduit et adapté par la rédaction