AA+W - Fotolia
Hash, consensus et Blockchain hybride : devenez un maitre es Scrabble avec Blockchain
Blockchain n’est qu’un des composants technologiques d’un écosystème plus vaste. En réalité, lorsque vous lirez ou entendrez parler de Blockchain, en général, on fera surtout référence à cet écosystème (qu’il faut donc bien comprendre) plutôt qu’au composant unique.
Parmi les notions qui sont importantes pour comprendre la logique globale de la blockchain, le hash est la brique de base (on pourrait dire que c’est l’atome).
Hash : représentation de propriété et le transfert de valeurs
La définition Wikipedia du hash est la suivante : « on nomme fonction de hachage - de l'anglais hash function (hash : « pagaille, désordre, recouper et mélanger ») par analogie avec la cuisine - une fonction particulière qui, à partir d'une donnée fournie en entrée, calcule une empreinte servant à identifier rapidement, bien qu'incomplètement, la donnée initiale ».
Si on prend en entrée le texte « Blockchain : une inconnue », on applique une fonction mathématique de hash et on obtient par exemple 4893f34c12b469659232ab43dd1df337dd6b4509d8ff3ec5c5 qui est l’empreinte de notre donnée en entrée.
Quel que soit les écarts sur cette dernière (par ex, modifier « : » par un « ; »), le hash est différent.
Par ailleurs, il est statistiquement impossible de trouver le texte en entrée à partir du hash.
Dans l’écosystème technologique Blockchain, le hash, couplé au principe de clé publique/clé privée, permet la représentation de propriété et le transfert de valeurs (c’est le token).
On peut ainsi donner par exemple une représentation digitale à une puce de portable. Et si on hash toutes les pièces d’un portable, on peut faire un hash de hash permettant de donner une identité numérique totale, garantissant que le portable est constitué uniquement des pièces d’origine.
Minage, Blockchain publiques et hybrides
Autre notion, le minage. Ce terme revêt une dimension importante et appelle un imaginaire particulièrement riche.
Le minage est le fait pour un des participants d’un écosystème Blockchain de valider et d’enregistrer un certain nombre de transactions et de créer un nouveau bloc. Pour faire ce travail, le mineur est rémunéré par l’écosystème (via l’algorithme et/ou des frais de transactions).
A ce stade, il est très important de comprendre qu’il existe plusieurs types d’écosystème Blockchain : publique (Bitcoin par exemple), privé (dans le SI d’une entreprise) ou hybride (dans le cadre d’un consortium).
Dans une Blockchain publique, tout le monde peut participer, lire, mais aussi miner. La confiance n’est donc pas de mise, puisque vous ne connaissiez pas les participants et le système doit donc permettre de se prémunir contre la fraude.
Pour ce faire, on met en œuvre le principe de consensus : grossièrement pour que le bloc d’un mineur soit accepté, il faut que la majorité des nœuds le valide. Puisqu’il n’y a pas d’organe central de contrôle, alors, le process de consensus se substitue.
Il existe plusieurs méthodes de consensus. Dans le Bitcoin, principale chaîne publique, ce qui a cours est la preuve de travail (POW). Pour miner un bloc, il faut résoudre un problème cryptographique ne pouvant être solutionné qu’en force brute (je teste toutes les combinaisons possibles), ce qui induit un fort investissement matériel.
La logique est la suivante : les mineurs, rémunérés en Bitcoin et qui doivent amortir leurs matériels n’ont aucun intérêt à laisser passer des transactions frauduleuses qui feraient perdre toute confiance dans le système et aboutiraient à une valorisation du Bitcoin proche de zéro.
Vers une simplification ?
Dans une Blockchain hybride, on est dans un cas très différent puisque les participants sont connus, tout du moins, ceux qui vont valider les transactions (au sens enregistrements, pas uniquement monétaire).
Dans ce cadre, Blockchain est plutôt un écosystème choisi pour ces qualités intrinsèques, notamment le fait de disposer en temps réel de la même vision. La confiance est portée par les différents acteurs entre eux et non plus déléguée uniquement au système.
Dès lors, même s’il y a toujours minage pour enregistrer, le consensus peut être largement simplifié. On peut par exemple imaginer un vote « basique ».
Actuellement, il existe de nombreuses réflexions sur la méthode de consensus (notamment dans l’écosystème Ethereum, y compris public) avec une tendance de remise en cause du POW (couteux et peu écologique) pour aller vers de la « simplification ».
Ce qu’il faut retenir
Dans une Blockchain, grâce aux hash et à la tokenisation, on peut donner une identité digitale.
Par ailleurs, il est important de prendre conscience que si l’écosystème s’est bâti sur du public, et que ce sont les concepts liés à ce type de blockchain que tout le monde explique, la tendance observée sur les principaux projets B2B est à la Blockchain hybride. Ce qui induit de fortes modifications dans la façon dont vous devez percevoir les complexités Blockchain.
A ce stade, il parait probable que Blockchain publiques et hybrides continuent à coexister, car elles ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Les Blockchain publiques les plus populaires pourraient aussi jouer le rôle de « passerelles » entre Blockchain hybrides.
Dans notre prochaine contribution, nous ajouterons d’autres délicieux concepts pour briller en société : smart contract, Oracle et DAO.
Pour approfondir sur Outils décisionnels et analytiques
-
Quelle différence entre une blockchain et les technologies de registres distribués (DLT) ?
-
Blockchain : quelles différences entre la Preuve de travail et la Preuve d’enjeu ?
-
Quelle blockchain choisir pour développer vos applications ?
-
Fabien Aufrechter, Havas : Blockchain, NFT, ou Métavers permettent de vendre, mais pas uniquement