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Fin de vie du RTC : faut-il s’en préoccuper maintenant ? (par Devoteam)
La date réelle de fin du RTC n’est pas connue aujourd’hui, mais son décommissionnement commencera d’ici deux ans, soit potentiellement dès 2019, quels sont les impacts et les alternatives possibles de cela ?
Le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) permet d’acheminer les communications téléphoniques entre deux postes abonnés via un courant électrique circulant sur une paire de cuivre. Issu des inventions de Graham Bell et de Antonio Meucci, ce réseau n’a jamais cessé d’évolué. Historiquement, ce sont des standards manuels gérés par des opérateurs qui permettaient la continuité de la liaison (le fameux 22 à Asnières), remplacés ensuite par des commutateurs automatiques reposant sur un réseau maillé de faisceaux de paires de cuivre.
La deuxième grande étape d’évolution fut la modification du cœur de réseau des opérateurs, avec l’introduction de réseaux IP haut débit et un remplacement du cuivre par des fibres optiques, Cela a créé une rupture dans la circulation d’un signal électrique de bout en bout entre les deux abonnés, seul le raccordement final entre le commutateur et l’abonné restant en RTC.
La dernière étape de transformation qui a débuté (accès xDSL, Trunk SIP) concerne donc ce raccordement. Face à cette évolution et mettant en avant l’obsolescence de ces centraux ainsi que l’abandon de cette technologie par les équipementiers, Orange a donc demandé à l’ARCEP(Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) l’autorisation de fermer le service RTC - le réseau cuivre lui n’est pas abandonné et continuera à offrir des services xDSL.Cela a été accepté sous conditions.
Comment cela va-t-il se passer ?
L’arrêt du RTC se fera par plaque qui correspond à la zone de desserte d’un ou plusieurs équipements et fera l’objet de plusieurs phases : l’annonce (T0) par Orange de la zone concernée, l’arrêt de production de lignes analogiques (T0+2 ans), l’arrêt de production de lignes numériques (T0+3 ans) et enfin l’arrêt du service (T0+5 ans). Ce processus se décline ensuite pour chaque zone.
La date de la première zone (initialement prévu en 2016) ainsi que le planning global des zones ne sont pas encore connus, mais cela devrait être très proche.
Quelles sont les alternatives ?
Les différents opérateurs se préparent actuellement à la fin du RTC pour étoffer leur portefeuille d’offres et répondre aux différents usages s’appuyant sur le RTC. Ces offres reposent sur diverses technologies : xDSL (en remplacement d’accès TO/T2), fibre optique, 3G/4G (pour des lignes isolées), IoT (alarmes, télémesure). Mais certaines contraintes subsistent encore, notamment pour les lignes ascenseurs, véritables cages de Faraday, ou pour les postes dans des zones sans électricité. Contrairement au RTC, ces technologies ne permettent pas de télé-alimentation.
Une échéance proche qu’il convient de préparer
Même si l’horizon peut paraître lointain, l’échéance est proche pour les entreprises ayant un fort maillage du territoire via un réseau d’agences ou de distribution. Celles-ciseront donc impactées dès la première zone et doivent d’ors et déjà se poser la question : « Comment puis-je créer ou déménager une agence sans RTC ? », ou au moins sans ligne analogique après l’arrêt de la production de celles-ci.
Cette question ne doit pas être sous-estimée et doit être traitée sous forme de projet, en effectuant un état des lieux, en définissant les évolutions nécessaires et en identifiant les opportunités de rationalisation. Ce projet débouchera sur une phase de conduite de migration technique et, éventuellement, d’accompagnement des utilisateurs. Cela peut se traduire par exemple par la mise en place d’un serveur Fax, en cas de suppression des fax locaux, car ils sont souvent sur les dernières analogiques d’un site en cas de solution de ToIP centralisé.
Eric Puech a initié ses 20 ans d’expérience dans les Télécoms au sein de IB2 Technologies, une coentreprise d’IBM et Bouygues. Aujourd’hui en charge de l’offre Network Transformation chez Devoteam Management Consulting, Eric a accompagné Air Liquide dans la mise en place du cockpit de la performance du réseau et la mesure de l’impact du déploiement des services Cloud Google. Il a également mis en œuvre des processus et outils TEM pour la Société Générale, a participé au cadrage du Sourcing de la flotte mobile et à la définition du schéma directeur d’évolution des services Télécoms chez EDF.