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DevOps et ITIL : je t'aime moi non plus ? (par Devoteam)

Soumis à la plus grande volatilité de leur clientèle, les directions métiers, clientes de la DSI, exigent de plus en plus de rapidité et d’efficience dans la mise à disposition de nouveaux services. Alors, qui de DevOps ou d’ITIL réponds le mieux à cette exigence ?

ITIL fut initialement introduit dans les années 1990 pour mieux maîtriser l’exploitation des services, et permet dans sa version V3 de mieux gérer les déploiements de logiciels. Ce référentiel est devenu au fil du temps un cadre pour industrialiser et maîtriser la fonction IT au service du métier grâce à la gestion des processus.

DevOps est l’extension de l’agilité à tout le cycle de production des services (du métier à la production). Il se caractérise par l’accélération des cycles de livraison des produits au métier rendue possible par, d’une part, l’évolution des rôles des parties prenantes à travers la mise en place d’équipes multi compétences et, d’autre part, une automatisation accrue de la chaîne de livraison. Il est toutefois important de bien réaliser que DevOps est une “philosophie” et n’est, ni un cadre méthodologique, ni un standard. Ceci laisse la liberté à chaque organisation de décliner ce concept selon ses propres besoins et objectifs.

Peut-on concilier DevOps et ITIL ? Est-ce nécessaire ?

D’abord il est important de considérer les deux éléments suivants, avant d’aller plus loin sur l’analyse de la compatibilité entre ITIL et DevOps :

  • ITIL est un cadre de 26 processus (ITILv3), dont certains peuvent se trouver en “confrontation” directe avec la philosophie DevOps par la nécessité d’un contrôle systématique des changements et des releases. La majorité des processus est pour autant nécessaire pour garantir la qualité et la fiabilité des services (gestion des incidents, problèmes, configurations, niveaux de services, disponibilité, fournisseurs,etc).
  • La mise en place du déploiement/livraison continue inhérente à DevOps doit s’appuyer sur un choix judicieux du parc applicatif et des technologies sur lesquels il doit s’appliquer en premier lieu, en lien avec les priorités business. Pour le reste des domaines IT, le fonctionnement des services installés doit continuer d’être maintenu selon les processus ITIL.

Concrètement, la DSI devra continuer à faire coexister DevOps et ITIL - et donc les compétences et pratiques associées.

Déploiements continus et développement en mode agile

Adressons maintenant la question clé : peut-on concilier le développement en mode agile et les déploiements continus qui reposent sur des pratiques collaboratives poussées et des cycles très courts avec des opérations IT qui fonctionnent traditionnellement de façon très normatives selon les processus ITIL (process de gestion des changements et déploiements/release notamment).

Nous pouvons y répondre en deux temps :

D’abord, une fois qu'une approche DevOps a été lancée à l'échelle de l'entreprise (ou sur certains domaines), les outils de production et l’ITSM peuvent prendre en charge la surveillance des incidents de bas niveau. Ces outils peuvent également suivre les tendances des problèmes, automatiser les tests tout au long des cycles de développement et utiliser la CMDB pour enregistrer les modifications des configurations lors des changements, tout en mesurant l'efficacité des nouveaux codes.

Ensuite, mettre l’accent sur la montée en maturité du process de Release Management (déploiement). Celui-ci est au coeur des exigences d’un modèle DevOps pour lequel la capacité à réduire les risques par de l’automatisation forte, des tests rapprochés, par une capacité à détecter les incidents et faire des retours arrières de façon efficace, est primordial.

Quelques actions à mener dans ce sens :

  • Automatiser le pipeline de déploiement, et intégrer les outils des chaînes de développement, test et production (provisioning de l'infrastructure) pour aligner les équipes Dev et Ops de façon opérationnelle.
  • Catégoriser les releases selon le niveau d’urgence adapté pour permettre la correction d’anomalies, le mise en production de nouvelles fonctionnalités commerciales, etc. Cela répondra au besoin d'accélération des cycles de livraison de DevOps.
  • Automatiser la gestion des configurations.
  • Accroître la mesure de la performance et des taux d'échec pour permettre aux équipes d’améliorer de façon continue les niveaux de service rendu au business.

DevOps et ITIL peuvent être de très bons alliés et doivent permettent, ensemble,  à l’entreprise de dépasser un cap dans son agilité tout en tirant bénéfice de l’industrialisation de l’IT menée depuis des années. Il ne s’agit pas de détricoter ITIL mais de l’intégrer intelligemment dans la démarche DevOps.

 

Toufik Hartani possède plus de 20 années d’expérience dans le Conseil auprès de grands comptes en France et à l’international. Il a développé tout au long de sa carrière un fort savoir-faire sur les sujets liés à la transformation des DSI d’abord au niveau des infrastructures, puis des services et maintenant dans le cadre de la digitalisation (agilité, data, plateformes, etc). À ce titre il a mené des missions d’envergure couvrant les dimensions d’alignement métiers et IT, d’efficience des organisations et des processus- et technologiques (urbanisation SI, cloud, PaaS..). Son intervention sur un large panel de clients issus de secteurs variés (notamment industries, utilities, télécoms, banque, secteur public) lui a permis d’acquérir une très bonne compréhension du marché et des enjeux métiers et de leur transformation digitale.

 

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