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Cybersécurité : les biais (cognitifs) dans tous leurs états (4/5)
La plupart de nos décisions sont prises sous l’influence de nombreux biais cognitifs. Le domaine de la sécurité informatique n’y échappe pas. Dans cet article, nous en examinons les effets en matière de renseignement sur les menaces.
Contrairement à d’autres situations ou activités, l’analyse des biais dans le renseignement est assez récente. Pour preuve, le programme européen RECOBIA (REduction of COgnitive BIAses in Intelligence Analysis) date seulement de 2012. L’objectif de ce programme est de travailler à l’amélioration de la qualité de l'analyse du renseignement sur les menaces en réduisant l'impact négatif des biais cognitifs.
En effet, un analyste en renseignement qui doit retravailler l’information, l’analyser, la confronter à une série d’autres informations ou réalités, etc. est au cœur de très nombreux mécanismes cognitifs. Il est donc sujet à un certain nombre de déviances qui pourraient altérer son jugement ou son analyse, et donc fournir une information erronée, tant dans son contenu que dans son importance ou sa validité, par exemple.
C’est en cela que le DGA Lab, laboratoire d'innovation du ministère de la Défense, a identifié dans le milieu du renseignement, 29 biais cognitifs majeurs qui entrent en jeu de manière quasi systématique, lors du travail de qualification d’un renseignement.
Je ne vais pas lister les 29, car cela n’aurait que peu d’intérêt. Mais j’ai essayé de me prêter à l’exercice du rapprochement de ces biais avec les 5 étapes dans le cycle du renseignement afin de déterminer en quoi chacune de ces étapes peut être influencée, perturbée par un biais.
Dans un souci de simplification, j’ai essayé d’illustrer mon propos dans le schéma ci-dessous. Il ne s’agit évidemment que d’un premier travail. Que d’une ébauche de réflexion qui me permet, dans le cadre même de mes activités, de comprendre et d’analyser ma propre méthode de traitement de la donnée.
Retrouvez ici le premier article de cette série, ainsi que le second, le troisième et le cinquième.