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L’origine de l’IoT ? Tout est parti du programme Apollo
La miniaturisation de la technologie, qui a rendu possible l’alunissage d’Apollo, a marqué le tout début du mouvement qui aboutit, aujourd’hui, à l’Internet des Objets et à ses usages dans l’industrie, la santé ou dans les « wearables ».
Les historiens de l’informatique dateront la naissance de l’internet des objets (IoT) bien avant 1999 – date à laquelle Kevin Ashton a inventé le terme IoT lors d’une présentation. Ils le feront remonter à la Mission Apollo.
Le premier ordinateur, embarqué, et temps réel, qui a lancé la course à la miniaturisation d’appareils « intelligents » vient en effet de la mission d’exploration lunaire avec l’Apollo Guidance Computer, l’ordinateur de bord de la navette spatiale. Depuis, les ingénieurs n’ont cessé de réduire la taille de machines qui, à l’époque, occupaient des pièces entières pour arriver aux minuscules capteurs d’aujourd’hui.
Le succès de la mission a ouvert la porte à l’incorporation d’ordinateurs plus petits dans les avions de ligne et militaires, et à leurs utilisations dans la science et les services financiers. Ces ordinateurs miniatures ont également amélioré les capacités des satellites.
La technologie numérique a depuis progressé de plus en plus vite vers le plus en plus petit. Du programme spatial aux premières applications commerciales dans les années 70, le progrès a abouti au développement des ordinateurs personnels, des téléphones cellulaires, puis des smartphones.
En parallèle, la miniaturisation lancée par Apollo s’est incarnée dans des capteurs. Là encore, le progrès s’est accéléré. Les capteurs ont de plus en plus de fonctionnalités, et de plus en plus de capacités de calculs (Edge Computing), dans du hardware de plus en plus petit, et de moins en moins gourmand en énergie. Et pour un prix en chute.
Ces capteurs sont, aujourd’hui, le moteur de l’IoT. Ces évolutions ont par exemple fait passer les capteurs des programmes spatiaux aux applications médicales.
Des films comme le Voyage Fantastique (1966) et l’Aventure Intérieure (1987) imaginaient des véhicules et des équipages réduits à la dimension d’un caillot de sang. La réalité a (presque) dépassé la fiction. En 2020, des capteurs médicaux miniaturisés sont insérés dans des patients pour élargir les artères, pour leur administrer des médicaments ou suivre leur état de santé.
Les prochaines utilisations de l’IoT viendront certainement des habits connectés (« wearables ») – le grand public étant devenu très à l’aise avec les moniteurs d’activité (bracelet Fitbit, etc.).
Mais le prochain grand bond dans l’IoT devrait être encore plus important que les étapes qu’il a fallu franchir pour arriver aux capteurs de pouls et aux électrocardiogrammes.
L’utilisation grandissante de l’IoT dans les soins de santé devrait, par exemple, réduire le nombre de séjours à l’hôpital : les prestataires de santé pourront à la place surveiller les patients à distance.
Les capteurs dans les usines ont ouvert l’ère de la maintenance prédictive et, déjà, de la consommation à la demande. Une évolution radicale (jusque dans les toilettes et la propreté).
À terme, ces mini-ordinateurs surveilleront les conditions internes, la sécurité, les conditions externes comme les urgences naturelles (tremblements de terre, ouragans, etc.)
Et tout cela a commencé sur la lune.