Blockchain : vers un nouveau paradigme pour les recruteurs ? (d’après Computer Futures)
Dati Monteiro, Manager secteur Retail & Finance chez Computer Futures, s'intéresse à l'impact de la blockchain sur le marché du recrutement. Un segment naissant, aux compétences rares. Mais où chercher aujourd'hui ces experts ?
Les révolutions sont à l’origine des plus grandes évolutions de notre société. Politiques, industrielles, mais aussi technologiques, elles ont su profondément bouleverser l’ordre établi. Aujourd’hui, une nouvelle technologie numérique est annoncée comme l’une des plus grandes mutations de notre génération que certains comparent à l’arrivée d’Internet : la blockchain.
Mais comment présager de l’impact d’une telle innovation sur notre quotidien ou notre économie quand nous savons à peine l’expliquer ? D’aucuns diraient que la blockchain n’est qu’une Arlésienne : tout le monde en parle, certains l’ont vu, d’autres remettent en cause son existence, mais rares sont ceux qui savent la décrire. Elle est pourtant bien là.
Ce que nous avons compris de la blockchain ? Elle permettra de supprimer les tiers de confiance que sont les banques, les sociétés d’assurances ou les notaires pour faciliter les transactions financières entre particuliers. Elle prend la forme d’un grand livre comptable en ligne, public, consultable partout et par tous, actualisable infiniment et infalsifiable. Les utilisateurs de ce modèle se substituent aux intermédiaires classiques et assurent entre pairs la validité de chaque transaction. On prend alors aisément la mesure de cette révolution, des mutations profondes qu’elle engendrera sur le secteur financier et de ses applications trans-sectorielles : les acteurs du e-commerce, du tourisme, de l’énergie, de la santé, des droits d’auteurs sont tous concernés.
Notre métier consiste à prendre le pouls du marché RH informatique et ce dernier nous indique que la course au recrutement des experts de la blockchain n’est pas pour demain. Elle vient de débuter. Le top départ a été donné, le rythme est soutenu et le sprint s’annonce disputé. Certaines grandes entreprises bancaires, d’assurances, du tourisme mais aussi des start-ups ont déjà pris le train en marche et comptent bien se placer dans la partie avant de la locomotive.
Quels sont les profils les plus prisés pour s’inscrire dans cette révolution ?
Leurs premières spécificités : ils sont discrets, assez peu visibles et souvent indépendants. Et pour cause, la blockchain si elle est déjà utilisée, reste marginale autant que l’est l’utilisation du bitcoin.
Les experts recherchés par les entreprises pionnières sont multiples. Les profils qui maîtrisent différents langages de programmation et qui sont à l’aise avec le chiffrement sont très valorisés. La maîtrise des technologies Java et C++ ainsi que des jeux de données sont également des pré-requis très appréciés des recruteurs, tout comme les ingénieurs qui évoluent dans les secteurs de la sécurité, du réseau ou du Cloud. Au-delà de ces compétences, c’est également le « faire-savoir » qui est recherché chez les candidats, autrement dit leur capacité à répondre à une problématique majeure : vulgariser et faire s’approprier la blockchain à ses futurs utilisateurs. Les salaires pratiqués pour ces « moutons à cinq pattes » ? Cela varie entre 50 et 200 000 euros bruts annuels quand on consulte les structures à avoir fait appel à eux. La rareté se paie.
Nul doute que face au manque de candidats et la rapidité avec laquelle l’usage de ce nouveau modèle va se propager, de nouveaux enseignements et centres de formation vont germer pour développer les futurs talents. En attendant, pour les entreprises qui hésiteraient à lancer leur recrutement, la blockchain est bien là, et ses premiers artisans s’arrachent. Quant aux candidats disposant des compétences requises… your move.
Dati Monteiro est diplômé d'un Master en Business Management au Royaume-Uni. Il intègre le cabinet de recrutement IT Computer Futures en 2010 en tant que Consultant Account Manager pour les Grands comptes du CAC40 pour Iesquels il assure le placement de ressources externes sur des projets d'assistance technique. Aujourd'hui Responsable des secteurs Banque, Finance, Retail et Web, son expertise du marché informatique et des profils IT évoluant dans les secteurs de la grande distribution, du e-commerce, du web, de la banque, de l'assurance et de la finance, contribue au déploiement de la stratégie sectorielle de Computer Futures.