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« Blockchain, cette inconnue dont tout le monde prononce le nom »

La Blockchain n’existe pas ! Dans cette série d’articles, Frédéric Panchaud, Directeur de l’offre Blockchain de VISEO, explore les fondamentaux de la technologie. Avec sa première tribune, il explique pourquoi il faut, en fait, parler « des » Blockchains.

Pour introduire cette série, débutons par une révélation fracassante : la blockchain n’existe pas.

En réalité, ce buzzword recouvre un ensemble de concepts technologiques (Blockchain est l’un d’entre eux) mais également organisationnels que nous expliquerons, pas à pas.

Tout commence en 2008, lorsqu’en réaction à la crise financière, un ensemble d’informaticiens, décident de développer un écosystème technologique permettant de se transférer de façon fiable et sécurisée de la valeur sans avoir recours à un tiers de confiance (plus exactement, les banques).

Ils inventent alors le Bitcoin qui, aujourd’hui encore, reste la crypto-monnaie leader. Parmi les composantes de cet écosystème technologique, on trouve une Blockchain (en fait la première Blockchain).

L’objectif assigné à ce composant de l’écosystème est de tracer et de conserver indéfiniment, à la disposition de tous, la totalité des transactions en Bitcoin (grossièrement le 03/02/2016 à 8H22, l’adresse A a envoyé 1 Bitcoin à l’adresse B).

Si on ajoute qu’il existe de très nombreuses crypto-monnaies (plusieurs centaines), on comprend mieux pourquoi, en toute rigueur, il faut préciser « la Blockchain du Bitcoin » par exemple.

Précisons en outre que l’on peut parfaitement avoir des Blockchain(s) sans crypto-monnaie liée.

Les caractéristiques remarquables de Blockchain

C’est pourquoi nous avons débuté cet article par « LA Blockchain n’existe pas ». Ceci étant dit, les Blockchain(s) peuvent se définir par leurs caractéristiques remarquables :

  • Il s’agit de registres, souvent comparés à des « grands livres » dans lesquels sont inscrites des transactions, des faits ou bien des informations.
  • Les procédés cryptographiques mis en œuvre dans un écosystème Blockchain permettent de garantir que les données qu’elles contiennent sont inaltérables. Elles présentent donc un très haut niveau de sécurité.
  • S’ajoute une notion de transparence puisque les données sont accessibles (et partagées) à tous les participants de l’écosystème. Ce principe reste vrai dans tous les cas, que l’on soit dans une démarche « grand public » type le Bitcoin où tout à chacun peut télécharger la Blockchain ou bien dans des environnements plus restreint (quelques entreprises qui partagent un écosystème)
  • Dans un écosystème Blockchain défini, il y a de très nombreuses copies de ce registre (on partage la même version de ce registre entre participants, puisqu’on est dans un réseau distribué), ce qui permet d’ajouter la notion de résilience. Si on supprime des copies sur des nœuds (des serveurs), on ne détruit ni le système, ni l’historique puisque les autres copies subsistent.
  • Enfin, le principe même est qu’aucune entité n’est en charge de maintenir ce registre, c’est le réseau qui par des procédés complexes contribue à ce maintien. On est dans un mode P2P. A aucun moment il n’y a un organe central de contrôle

Pour résumer, dans une Blockchain, on enregistre (en horodatant) les transactions authentifiées (via un système de clé privée), en ne prenant pas en considération les soldes.

On regroupe un certain nombre de transactions dans des blocs, qui sont ajoutés un par un à intervalle régulier à la chaine (d’où chaîne de bloc, d’où bloc chaine) en étant liés via un procédé cryptographique qui reprend des données (le hash) spécifique au bloc précédent. Ainsi, la chaîne est inaltérable car une modification d’un bloc détruirait l’intégrité de toute la chaine.

Si on reprend la métaphore du livre, une transaction, c’est une ligne. Quand on a suffisamment de lignes pour remplir une page (un bloc) on va le lier à la page précédente en calculant un numéro de page de façon à ce que si le moindre élément déjà inscrit est modifié, la numérotation n’est plus cohérente.

Voilà pour une chaîne de bloc qui n’est qu’une petite partie de l’écosystème que nous continuerons à présenter dans de prochains billets.

L'essentiel

Ce qu’il faut retenir, c’est d'une part, le caractère distribué (même information - en temps réel - pour tous les participants, sans de notion de tiers de confiance : car la confiance, c’est l’écosystème). Et d'autre part la très grande sécurité (à la fois pour la sureté de l’information et vis-à-vis des attaques informatiques).

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