4 questions cruciales à se poser sur le low-code
La promesse est alléchante : réduire drastiquement la durée et le coût de la création d’outils informatiques. Notamment en ouvrant la pratique au-delà des profils développeurs habituels. Mais attention à ne pas se lancer sans réflexion.
À Los Angeles, trois jours ont suffi à un entrepreneur pour créer Givelocal, une plateforme de crowdfunding venant en aide aux restaurants en difficulté. Le secret ? L’usage du low-code, qui permet de réduire drastiquement la durée et le coût de la création d’outils informatiques. D’après une étude de Gartner datant de septembre 2020, plus de 50 % des moyennes et grandes entreprises auront intégré une plateforme low-code dans leur Système d’Information d’ici 2023. Voici 4 questions à se poser avant de se lancer.
Qu’est-ce que le low-code/no-code ?
C’est avant tout une plateforme orientée utilisateur qui permet de construire une application web ou mobile, sans (no-code) ou avec peu de code (low-code), en se basant principalement sur des modèles prédéfinis et sur une programmation essentiellement visuelle (paramétrage, drag & drop…). On retrouve dans la majorité des plateformes un module pour gérer les données (connecteurs, API…), un autre pour prendre en charge les processus métiers et un dernier pour l’interface utilisateur, à base de modèles orientés métiers.
Que ce soit pour répondre à un besoin rapidement et à peu de frais, tester un concept, ou encore améliorer son quotidien, l’approche low-code est une option très intéressante pour se lancer.
Le cas d’usage qui peut parler au plus grand nombre est certainement la fameuse macro utilisée pour traiter un jeu de données depuis Excel pour générer un tableau de bord de suivi d’activités, par exemple. On retrouve aussi des applications de suivi des ventes, de ticketing, ou encore de gestion de workflows avec des circuits d’approbation. On peut également développer une « landing page » pour tester son propre site web ou sa plateforme e-commerce. Les cas d’utilisation ne manquent pas.
À qui s’adresse ce type de plateforme ?
À l’origine, ce type de plateforme visait principalement des utilisateurs métiers avec de solides bases en développement, que l’on nommait « citizen developers ». Des super-utilisateurs dotés de super pouvoirs, capables de tester un concept directement avec les utilisateurs et d’automatiser les flux de travail pour améliorer la productivité des équipes. C’était la promesse. Force est de constater que ce profil reste très difficile à trouver, les utilisateurs étant avant tout dédiés à leur activité métier.
Mais un autre profil peut avoir un grand intérêt pour ces plateformes : les DSI, qui sont très bien organisées pour répondre à des projets de grande ampleur, aux grandes ambitions, mais qui ont des difficultés pour répondre à des sollicitations plus modestes, souvent non prévues, ne requérant pas un effort de développement important, mais qu’il faut rapidement mettre en œuvre pour apporter toute la valeur (time-to-market).
En ajoutant cette corde à son arc, la DSI pourra non seulement répondre rapidement aux besoins tactiques des métiers, mais également mieux contrôler la sécurité des données (gestion de l’identité intégrée nativement dans ces plateformes, mise à disposition de données métiers préformatées), et éviter le développement de la dette technique et du « shadow IT » en proposant une gouvernance claire associée à une démarche d’urbanisation du Système d’Information.
Comment se lancer dans l’aventure du low-code ?
Une solution rapide demandant peu d’investissement (un des principes mêmes du low-code), consiste à s’appuyer sur des environnements de travail collaboratif, les digital workplaces telles que Microsoft 365 et Google Workspace. Les deux concurrents proposent une approche low-code au travers respectivement de Power Platform et du duo AppSheet et Apps Script.
L’avantage d’utiliser l’une de ces plateformes est qu’elles sont déjà parfaitement maîtrisées par la plupart des utilisateurs. Les fonctionnalités de base sont déjà inscrites dans leurs usages, le low-code permettant d’aller plus loin et d’enrichir l’expérience des utilisateurs.
Il conviendra tout de même, pour éviter toute confusion, de définir les règles du jeu en termes de fonctionnalités, de données et de sécurité. De même, il faudra accompagner les utilisateurs dans cette aventure, avec dans un premier temps une sensibilisation aux capacités low-code de ces plateformes, puis une formation plus avancée pour les rendre autonomes à terme.
Une fois formés, l’idée est de leur mettre à disposition un « bac à sable » pour tester, apprendre et faire vivre l’écosystème low-code.
Comment pérenniser l’approche ?
Le point de départ est une vue holistique de son système d’information pour être capable de définir la gouvernance la plus adaptée aux besoins d’instantanéité des utilisateurs. C’est la clé !
Le premier travail consiste donc à référencer les besoins des utilisateurs en termes d’idées à tester ou de processus à automatiser, pour ensuite les confronter aux socles techniques existants (qui supportent les applications métiers), et les analyser pour identifier les gisements de données et la sécurité à mettre en œuvre. Avec ces éléments (besoins et capacités technologiques), il est ainsi possible de sélectionner la ou les plateformes low-code qui correspondent le mieux à son Système d’Information.
Deux mondes s’offrent alors :
- Les géants du digital (Microsoft, Salesforce, Oracle…) qui proposent au travers de leur riche portefeuille de services une approche low-code qui saura parfaitement s’intégrer dans l’existant, avec notamment la gestion de l’identité nativement déployée.
- Les pure-players (Mendix, OutSystems, Bubble...) qui proposent une approche plus verticale, avec des solutions très orientées métiers qui permettent un déploiement express, mais qui s’intègrent plus difficilement à l’existant.
Voilà pourquoi avoir une vision d’ensemble est plus que nécessaire étant donné la richesse de l’offre en matière de plateformes low-code.