Stanislas de Bentzmann, Devoteam : « L'IT sera peu touché par la crise »
Quelques jours après l'annonce de bons résultats au premier trimestre 2008, le co-président du directoire de la SSII spécialiste de l'infrastructure se penche sur l'impact que ne manquera pas d'avoir, tôt ou tard, la crise financière sur les services informatiques. Un impact qui restera, selon lui, limité.
Après avoir évoqué la perspective d'un ralentissement économique lors des résultats annuels de Devoteam, le 13 mars, vous publiez de bons résultats au premier trimestre. Est ce à dire que vos craintes ne se sont pas concrétisées? Ou pas encore?
S. de B. : Les inquiétudes exprimées en mars n'étaient pas liées à ce que nous observions au jour le jour sur le marché. Je pense simplement que, au vu des désordres macro-économiques actuels, il y aura tôt ou tard un impact sur les services informatiques. Je n'ai pas changé de logique depuis. Mais, aujourd'hui, nous ne percevons pas la crise, comme le montrent nos chiffres au premier trimestre (110 millions de chiffres d'affaires, une croissance organique de 22 %, ndlr).
Pensez-vous que celle-ci sera perceptible à partir du troisième trimestre au moment où les grands comptes établiront leur budget IT pour l'année 2009?
S. de B. : On commencera alors à voir ce qui nous attend. Mais je pense que l'IT sera au final assez peu touché par la crise car nos clients ont assez peu de latitude dans leur investissements informatiques. Ils en ont besoin pour contrôler leurs implantations dans les pays en développement ou pour obtenir des gains de productivité.
Ce ralentissement peut-il se traduire par une nouvelle pression sur les tarifs ? Est-ce perceptible aujourd'hui?
S. de B. : Il n'y a pas aujourd'hui de pression supplémentaire sur les tarifs de la part des donneurs d'ordre, car nous traversons une période marquée par la pénurie d'experts. Les tarifs journaliers ont même tendance à remonter. Les salariés, de leur côté, sentent bien cette pénurie et jouent cette carte là pour faire progresser leur rémunération.
Quelle est votre stratégie par rapport à l'offshore?
S. de B. : A 90 %, notre stratégie consiste à ne pas nous positionner sur des métiers susceptibles de partir à l'offshore. Pour les 10 % qui restent, nous développons depuis quelques mois un centre au Maroc, à Casashore (programme d'implantation de centres de services à Casablanca soutenu par le gouvernement marocain, ndlr). Ce centre compte aujourd'hui une trentaine de personnes.