Scott Farrand : «nous continuerons de supporter nos clients »
Fin novembre dernier, HP levait le voile sur son projet Odyssey visant à faire glisser progressivement ses environnements critiques Integrity et Superdome vers le monde des Xeon x86. Scott Farrand, vice-président logiciels d’infrastructure et lames de HP, fait le point avec la rédaction à l’occasion d’un entretien réalisé sur le Red Hat Summit, qui se déroulait la semaine dernière à Boston.
LeMagIT : Fin novembre, l’an dernier, HP
le projet Odyssey. Dans le cadre de celui-ci, vous développez des lames à base de processeur Intel Xeon pour le châssis Superdome 2 - le projet Dragon Hawk. Où êtes-vous de ces développements ?
Scott Farrand : Dragon Hawk avance bien. Son développement se poursuit dans nos Labs au Nevada. La conception est globalement terminée. Nous restons sur le calendrier annoncé, à savoir une disponibilité d’ici maintenant environ un an. Mais c’est un projet de longue haleine. Il s’agit véritablement de mettre au point des systèmes à haute disponibilité. Et cela implique d’importantes capacités de résilience. L’un des principaux défis consiste à transposer des caractéristiques des systèmes Itanium existants vers une plateforme x86. Et tout cela repose largement sur le firmware. Il s’agit donc de porter du logiciel de firmware d’une architecture de chipset à une nouvelle architecture de chipset. Pour cela, nous devons tenir compte de subtilités telles que des versions différentes qui se traduisent concrètement par des positions de bits différentes, par exemple. L’autre volet du projet consiste à porter des fonctionnalités logicielles de HP-UX sur Linux. Compte tenu des environnements cibles, nous devons appliquer à nos travaux un niveau d’exigence très élevé : tout doit être correct à 100 %. Nous sommes, dans les environnements critiques, sur des cycles de développement différents de ceux des environnements x86 classiques. Il s’agit également d’apporter la technologie Numa à cette plateforme. Linux en intègre déjà le support. Mais il faut déployer l’architecture matérielle de gestion de la mémoire ad hoc.
Mais Odyssey recouvre également des lames Xeon pour le châssis BladeSystem c-Class - «HydraLynx». Où en sont vos travaux ? Je n’ai pas grand-chose de nouveau à vous apprendre au sujet d’HydraLynx. La priorité de HP est Dragon Hawk. HydraLynx viendra ensuite. Nos équipes de développement sont pour l’heure concentrées sur Dragon Hawk.
Lors de l’annonce du projet Odyssey, vous avez indiqué travailler au portage de certaines fonctionnalités de HP-UX pour Windows et Linux. C’est toujours d’actualité ? Les deux environnements seront effectivement supportés. Mais le principal effort de portage touche au firmware. Il n’y a finalement qu’une petite part du travail qui porte sur le système d’exploitation. Plus précisément, c’est notre logiciel de gestion du
failover qui fait l’objet d’un portage sur Linux et d’une amélioration.
Vous avez indiqué prévoir de continuer de supporter les environnements HP-UX existant pendant plus d’une dizaine d’années. Est-ce toujours d’actualité ? Comme pour tout environnement critique, la période de support est particulièrement longue. Et nous continuerons de supporter nos clients aussi longtemps qu’ils en auront besoin.
Certains clients ont-ils commencé à vous solliciter pour les aider à migrer leurs environnements vers votre future plateforme ? Oui, de nombreux clients veulent avancer avec nous et passer de HP-UX à Linux. Et beaucoup de choses sont déjà là pour répondre à leurs besoins. Pas forcément sous la même forme, mais nous les accompagnons dans cette direction, ne serait-ce par exemple que pour des questions de sécurité, avec notamment les capacités d’isolation des processus de HP-UX que l’on retrouve dans SELinux. Nous leur proposons déjà des tutoriels et des livres blancs sur l’équivalence entre les fonctions de sécurité de HP-UX et celles de l’environnement Linux. Et nous avons déjà commencé à travailler à des pratiques de référence pour la migration. Des services d’accompagnement et de formation sont déjà disponibles. Nous avons des développeurs capables de corriger un code HP-UX pour lui permettre d’être compilé de manière sûre sous Linux.