Quatre questions à Steve Mills (IBM) : “rien de nouveau pour le In-Memory de SAP”
A l’occasion d’Innovate 2011, Steve Mills, vice président des activités Software et Systems d’IBM s’est prêté aux jeux des questions de journalistes sur les technologies du moment. L’homme fort chez Big Blue revient sur la technologie In-Memory, parle des débouchés possibles de Watson, des standards ouverts et revient sur la sécurité des grilles électriques (en vidéo). LeMagIT publie quatre de ses réponses.
Comment considérez-vous l’approche In-Memory ?
Steve Mills : SAP fait beau coup de bruit avec la technologie In-Memory, mais il n’y a rien de nouveau. L’idée d’avoir des données en mémoire existe depuis l’invention de la programmation en Allemagne en 1938. IL a toujrous le cas que lorsque qu’on déplace les données au plus près du processeur, les performances s’en retrouvent améliorées. Le problème est celui des moyens qu’on se donne. Quelle quantité de mémoire, quel volume de données je peux mettre et dans quelle quantité de mémoire. Aujourd’hui, on peut en effet se doter d’une grande quantité de mémoire tout en restant raisonnable sur les coûts. Jusqu’à un certain toutefois, après il faudra revoir le modèle […] Nous travaillons sur des bases de données de type In-Memory depuis de nombreuses années à IBM. Le concept de mettre des données en mémoire et de faciliter leur accès n’est pas une chose nouvelle, d’un point de vue performance. Avec NoSQL, In-Memory, cela fait 4 ans que l’on parle de ces technologies. Mais aujourd’hui cela devient davantage abordable d’un point de vue financier […] S’ajoute à cela la disponibilité des disques SSD, également plus abordables, qui accélère le trafic mémoire /système. Mais le problème technique n’est pas compliqué : rapprocher au près chacun des éléments et leur communication sera plus rapide.
De notre côté nous utilisons les technologies SSD et In-Memory pour Watson, dans le cadre du jeu Jeopardy [Watson est un superordinateur qui a remporté le jeu télévisé américain Jeopardy en février 2011, NDLR]. La vitesse y de réponse était un élément essentiel.
Quels sont les autres débouchés pour Watson ?
Steve Mills :L’exemple le plus cité est celui du secteur de la Santé, un segment très critique qui utilise de très vastes volume de données. Et les informations les plus importantes sont noyées dans des documents de recherches, des résultats de laboratoires, des comptes rendus d’analyses. Autrement dit, les informations et les données sont fondues dans du contenu à base de texte et nous développons ainsi un assistant, capable d’utiliser les possibilités de Watson, non pas pour remplacer le docteur mais pour l’assister à mémoriser toutes ces informations. […]
Les call-centers sont également un bon cas d’usage pour Watson. Considérons également l’ industrie aéronautique : ils construisent des avions qui durent plus de 10 ans, connaissent des turn-over de centaines d’ingénieurs. Et si vous avez à y effectuer de la maintenance, il vous faudra naviguer à travers une grande quantité de composants, parfois incompatibles les uns avec les autres, pour remplacer les éléments défectueux d’un appareil. […] Voici également un secteur qui pourrait profité de l’intelligence artificielle de Watson.
Quel est l’intérêt pour IBM de pousser vers les standards ouverts ?
Steve Mills : Lorsque quelque chose est ouvert, tout l’enjeu est d’être rapide. Quand une brique est disponible pour tous, ce qui est différentiant d’un éditeur à l’autre est la rapidité. Car cela profitable à partir du moment où la solution est disponible. Lorsqu’on considère les standards et les protocoles ouverts, l’entreprise qui innove le plus sur ces standards réalise le plus de bénéfices financiers. Si on regarde Java, aucune autre entreprise n’a fait autant de bénéfice autour de la technologie qu’IBM. Et nous n’avons pas inventé Java. Nous utilisons Java sous licence, mais nous tirons davantage de profit que Sun. […]
Innovate 2011 a beaucoup parlé de systèmes embarqués. Avec Stuxnet, la sécurité et les possibilité de défaillances de ces systèmes ont été livrés au grand jour. Aujourd’hui comment doit-on aborder la sécurité des grilles électriques ?
Dans la vidéo : Steve Mills explique que le réseau des grilles électrique ne doit pas être ouvert vers l’extérieur à moins d’utiliser des technologies de chiffrement sûres comme les protocoles VPN. Et pas question d’y installer Windows.