Nicolas Gaume, Microsoft DX : MS est à l’écoute de tous les développeurs
Ecouter, accompagner, pédagogie sont les mots qui rythme le discours de Nicolas Gaume, le nouveau patron de Microsoft DX en France, et définissent sa mission. Son rôle est de traduire la transformation de l’éditeur auprès des développeurs.
Il fait partie du nouvel état-major de Microsoft en France : Nicolas Gaume, nommé début janvier directeur de la division DX (Developer Experience) au sein de la filiale française de l’éditeur, a la lourde tâche de porter la transition du groupe du côté des développeurs. Rencontré à l’occasion des Techdays 2015, il revient sur ses ambitions et sur la place de Microsoft DX dans l’écosystème global des développeurs, qu’ils soient du monde Microsoft ou non. Avec en toile de fond : la mise en musique de la transformation du groupe, souhaitée par le CEO, Satya Nadella.
DX, une interface naturelle entre le monde réel et Microsoft
Sa nomination chez Microsoft arrive « à un moment incroyable dans cette société, avec un PDG qui a amené un vent de changement et dans une équipe DX qui est une interface naturelle entre le monde et les produits commerciaux de la marque. » Et d’ajouter : « tous les projets auxquels j’ai contribués étaient tournés vers les usages, comment la technologie et l’usage s’interconnectaient. Si je suis venu chez Microsoft, c’est précisément parce ce que ce phénomène est en train d’opérer. » Nicolas Gaume a en effet suivi un parcours très lié à l’entreprenariat. Il a été le fondateur de l’une des start-ups bordelaises les plus influentes dans le monde du jeu, Calypso. Il a aussi occupé un poste managérial chez UbiSoft.
Et justement. C’est cette connexion naturelle que Nicolas Gaume entend marquer. Et pour ça, il est désormais nécessaire « d’écouter les développeurs », lance-t-il. Parce qu’ils forment le carburant de l’IT. « La transformation de Microsoft est réelle. Cette société a porté des technologies incontournables, avec des projets magnifiques, d’autres avec des succès contrastés, sa force change aujourd’hui de dynamique. L’équipe DX joue un rôle accru dans ce domaine : celui d’un rôle d’interface entre le monde de l’IT et celui du développement. (…) On a besoin écouter beaucoup plus les développeurs. Chez DX, nous avons un rôle d’écoute d’abord. » Sa mission, il la considère davantage comme celle d’un partenaire, aux côté des développeurs, des PME et des start-ups, histoire justement d’illustrer la transformation de Microsoft. « Faire en sorte que cela soit concret. »
Mettre en musique la transformation de Microsoft
Il faut ajouter que Microsoft a pris un virage radical en termes d’ouverture. Le groupe contribue désormais à de nombreux projets Open Source, cadres de l’IT moderne, et a été cité parmi les contributeurs du noyau Linux. Le groupe a également créé une entité dédiée aux technologies et projets Open Source (Microsoft Open Technologies).
Côté développement, la transformation est également d’ampleur. Redmond a initié une stratégie visant à ouvrir les technologies de son framework .NET et de placer sa gouvernance au sein d’une fondation. Marque clé d’une mue, d’un changement de cap.
« L’équipe d’DX a un rôle d’accompagnement et d’évangélisation. On était à expliquer une technologie, alors que l’on rentre aujourd’hui beaucoup plus dans l’usage », poursuit Nicolas Gaume. Transformation certes de l’éditeur mais il s’agit aussi de coller à une réalité de terrain. « Ce que j’essaie d’apporter, c’est cette capacité à apporter une liaison, car on ne plus être seulement IT et seulement développeurs. Dans les directions marketing, des personnes effectuent aujourd’hui des requêtes SQL et montent des bases de données. Il s’agit aussi de travailler avec les autres équipes, collaborer avec les directions métiers. »
Fin de l’ère monolithique et accompagnement
Aujourd’hui, Microsoft doit au final inscrire dans le marbre la fin d’une ère monolithique. « L’idée est de faire comprendre aux développeurs que Microsoft n’est plus centré sur .NET. Il y a une hétérogénéité naturelle. Les communautés de développeurs y sont déjà confrontées. Il n’est pas tenable de dire que cette technologie est bien et que l’autre est inutile. L’idée est de faire en sorte que nos technologies rendent la vie plus facile, coordonnées à d’autres. Surtout quand 20% des VM sur Azure sont sous Linux. La mission de DX est une mission de pédagogie », explique-t-il.
Il reconnaît toutefois que cela constitue une tâche ardue. « Tout cela représente un changement de mentalité et cette transformation est très dure à exécuter », lance-t-il. Elle passera par « la création d’espaces » de discussion ou d’échange, comme par exemple « participer à une conférence sur Android ». Ou encore – et surtout - accompagner les développeurs et les start-ups.
Ce que Microsoft a déjà initié par le passé à travers des programmes, comme BizSpark ou encore Microsoft Ventures (ex Spark), une pépinière localisée au cœur de Paris. A l’occasion des TechDays 2015, Microsoft a d’ailleurs présenté une pépinière Azure dont l’ambition est de mettre à disposition des développeurs et des entreprises ayant un projet Cloud, des ressources pour les accompagner. Citons également l’Imagine Cup , menée auprès des écoles.
«Un des enjeux est d’avoir une lisibilité sur tous ces programmes, de donner la possibilité de trouver facilement le bon interlocuteur et d’avoir facilement des retours. Pour nous, il s’agit de faire en sorte que cette dynamique s’exécute bien », commente encore Nicolas Gaume. « Nous allons vraiment aider ces start-ups à mieux travailler avec des grands groupes et ne pas se cantonner à la levée de fonds. Microsoft a la capacité de peser dans cette partie », conclut-il.