IBM : « Le Cloud doit être ouvert, reposer sur un écosystème et orienté entreprises et métiers »
La Cloudweek s’achève. Christian Comtat, Directeur Cloud d’IBM France revient pour l'occasion sur la stratégie Cloud d’IBM, sa mise en œuvre au travers d'accords et ses choix technologiques.
Tandis que la Cloudweek s’achève, Christian Comtat, directeur Cloud d’IBM France et engagé sur l’événement à travers d’Eurocloud, revient sur les grands axes de la stratégie Cloud d’IBM sur sa mise en œuvre à travers ses accords et ses choix technologiques.
LeMagIT : Nous sommes au dernier jour de la Cloudweek. Comment synthétiser l’approche cloud d’IBM ?
Christian Comtat : Au niveau stratégique nous avons une approche reposant sur trois convictions fortes.
D’abord le Cloud est un moteur déterminant de la transformation numérique des entreprises. Il est fondamentalement le support de tous les nouveaux usages, qu’il rend possible.
Ensuite on ne peut faire du Cloud computing que dans un écosystème de partenaires – notamment dans le monde du logiciel. Nous entrons véritablement dans l’économie des API et les partenariats sont indispensables.
Enfin dans notre vision est que le cloud est nécessairement ouvert. Il s’agit de fédérer en permanence des apports technologiques divers. C’est le sens de nos investissements dans Cloud Foundry, Docker ou encore Openstack. Il est fondamental de fédérer les technologies pour pouvoir développer des nouveaux usages B2B ou B2B2C.
LeMagIT : Comment, dans un environnement hybride, IBM relie Softlayer au reste de son offre Cloud ?
Christian Comtat : En fait Softlayer est au cœur du dispositif, c’est le moteur, notre IaaS. Il permet l’agilité et d’ici la fin de l’année nous aurons 40 centres dans le monde dont un déjà ouvert à Paris. Nous venons d’ailleurs tout juste d’ouvrir Milan.
L’idée c’est vraiment d’apporter de l’agilité locale ou globale, quel que soit le client.
Au-dessus il faut une plateforme numérique de développement – le PaaS, où nous positionnons Bluemix. Watson par exemple repose sur 15 services fonctionnels autour de l’analyse de données déployés sur Bluemix.
Christian Comtat
Plus largement tous les services IBM sont appelés à être sur Bluemix mais aussi des services applicatifs de nos partenaires, de start-up etc… En outre Bluemix est également une plateforme de déploiements optimisés sur Softlayer.
LeMagIT : Dans ce contexte quel rôle doit jouer Docker, via IBM Container annoncé il y a quelques mois ?
Christian Comtat : Les containers IBM répondent effectivement à la norme proposée par Docker. Il s’agit à la fois de permettre de paramétrer les containers applicatifs mais également de les déployer sur le cloud, qu’il soit privé ou public.
Et aussi sur IBM et le Cloud
Toutes les applications peuvent désormais être containerisée ce qui permet un gain de temps, de capacité et de développement très important dans un contexte global, par exemple dans la gestion du versionning. Pour nous Docker est vraiment très lié à la vision Légo que nous avons à l’intérieur de Bluemix.
C’est d’ailleurs cette vision agile qui est à la base de notre partenariat avec Capgemini et Sogeti. Tous les développeurs du groupe Capgemini vont désormais utiliser Bluemix avec un objectif de temps de développement divisé par 10 !
Capgemini a mis en place une approche métier, par exemple autour de l’internet des objets. Il propose un service de gestion des bâtiments qui génère un nombre colossal de données en temps réel. Celui-ci repose sur le PaaS Bluemix qui tient le rôle d’une fabrique de services qui permet l’alignement IT / métiers de manière très rapide, avec agilité et à grande échelle.
LeMagIT : Comment dans un environnement hybride IBM relie Openstack à Softlayer ?
Christian Comtat : En fait Openstack tourne sur Softlayer.
Par exemple nous travaillons depuis 18 mois maintenant avec Technicolor sur un projet Internet des objets. Un million de téléviseurs sont connectés et remontent en permanence des données. On parle d’un volume colossal. Et bien ils ont choisi avec nous de faire reposer le projet sur Openstack et Softlayer, sur notre datacenter de Londres. Parce que non seulement il s’agit d’administrer ces données dans Softlayer mais également de les sécuriser et de les exploiter dans un cloud privé – en l’occurrence à Montpellier – et Openstack autorise cette liaison.
D’ailleurs sur un projet de ce type les performances sont déterminantes et Openstack directement sur Softlayer est une garantie.
LeMagIT : Un datacenter est déployé depuis peu sur Paris en plus de Montpellier. Quels scenarii cloud pour les entreprises françaises va-t-il servir en priorité ?
Christian Comtat : Attention il ne s’agit pas que d’un centre de données mais également un centre de services.
Aujourd’hui il ne repose que sur Sofltayer mais Bluemix doit également arrivée. Il sert avant tout les approches centrées sur l’agilité.
A Montpellier il s’agit de cloud privé avec un peu moins d’agilité mais des services autour des ERP : du service managé sur le cloud.
Mais les deux sont complémentaires et pas seulement en termes d’offre mais également en termes de projets. En fait tout dépend du format et de l’agilité attendue.
Par exemple le partenariat avec SAP autour d’HANA intègre également Soflayer et pas seulement le cloud privé. Il faut bien voir qu’il n’y a pas que la data en elle-même qui soit importante. La sécurité et la performance sont également déterminantes.
On propose des services de performance que l’on nomme Bare Metal. C’est-à-dire une infrastructure Cloud qui se passe de la virtualisation pour permettre des gains de performance et également la maintenance de vieilles versions d’applications, ne répondant pas aux standards classiques du Cloud. On peut tout à fait faire de l’Openstack sans virtualisation, tout particulièrement dans l’Internet des objets où la performance est déterminante.