Dan Dassier, co-fondateur de Trinov : "Hana peut nous permettre de changer d'échelle"
Spécialisée dans l'analyse de données afin d'optimiser la valorisation des déchets, la start-up parisienne voit dans la technologie de SAP un moyen de franchir une étape, en travaillant non plus uniquement à l'échelle d'une entreprise, mais sur un territoire tout entier. A la clef, des enjeux économiques majeurs.
Quelles sont les origines deTrinov?
Dan Dassier : Lors d'un tour du monde en 2004, j'avais remarqué en Asie l'explosion du marché du recyclage et de la valorisation de déchets, un secteur qui m'intéressait avant même ce voyage. De retour en France, l'équipe à l'origine de Trinov a lancé une étude de marché pour voir comment les industriels travaillaient ce sujet. Nous nous sommes aperçus que les organisations ne percevaient pas vraiment l'intérêt de la question. D'où l'idée de développer un outil permettant de modéliser la meilleure filière de valorisation pour chaque catégorie de produit qui sort de l'entreprise, mais également la façon optimale de trier ses déchets. C'est cette idée qui a donné naissance à Nova, notre application à destination des industriels. En exploitant de multiples données - indices, base de données, données publiques… -, Nova est en mesure de leur donner une vision à 360°, en évaluant les gains financiers possibles et en leur permettant de qualifier les prestataires.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé à Hana, la technologie d'accès aux données en temps réel de SAP?
D.D.: Nous avons découvert la technologie par un partenaire, qui nous a parlé du programme SAP Start-up Focus, par lequel l'éditeur accompagne des jeunes pousses dans l'usage de Hana. Les synergies avec un projet que nous menons étaient évidentes. En effet, appuyé par la région Ile-de-France et le laboratoire Lipade ( Laboratoire d'Informatique Paris Descartes), nous travaillons sur l'extension des logiques à l'œuvre dans Nova à l'échelle d'un territoire. Pour ce faire, Lipade recommandait d'utiliser R, un outil prisé des statisticiens déjà intégré à Hana. Et la technologie de SAP fournit une réponse aux questions de performances qui allaient se poser dans le développement du projet.
Quand on passe à cette échelle du territoire, le champ des possibles devient gigantesque, même en se contentant de travailler sur les déchets des entreprises, ce qui est notre vocation. On peut accompagner le montage de filières, identifier des gisements de matières premières secondaires (appellation donnée aux déchets recyclés, ndlr), travailler sur la sécurité des approvisionnements, etc. Peu d'initiatives concrètes existent dans ce domaine, où les enjeux sont pourtant colossaux. Il suffit d'observer ce qui se passe dans le domaine des terres rares pour mesurer l'importance stratégique de ce sujet. Mais, au-delà de cet exemple emblématique, toutes les industries se posent aujourd'hui ces questions. Pour franchir cette étape du développement de Trinov, il nous faut surmonter un certain nombre de barrières à l'entrée, tant en termes métier que technique. Sur ce dernier point, Hana est un atout.
Trinov a été sélectionné parmi les start-up françaises intégrant le programme mis en place par SAP. Qu'en espérez-vous?
D.D. : D'abord, un peu de notoriété, étant donné la puissance marketing de SAP. Ensuite, faire partie de ce programme nous permettra aussi de mieux travailler à la récupération des données venant des ERP, une très large part de nos clients industriels étant des utilisateurs de SAP.
Photo : Youval Micenmacher © Centre Francilien de l’Innovation