Christophe Guéguen, DSI de Securitas : Maitriser le cycle de vie de l’ERP et de ses données permet d
Christophe Gueguen, DSI de Securitas revient avec le MagIT sur un vaste projet de migration d'un ERP ainsi que sur les méthodes utlisées.
Christophe Gueguen, DSI de Securitas revient avec le MagIT sur un vaste projet de migration d'un ERP ainsi que sur les méthodes utilisées.
LeMagIT.fr : Peut-on encore innover et gagner en agilité sur les grands chantiers d’infrastructure informatique comme l’ERP ?
Christophe Guéguen : Bien sûr et c’est même nécessaire au regard des objectifs qu’une DSI a vis à vis de sa direction générale et de ses métiers. Même si les relations avec les grands éditeurs se sont améliorées et que l’on anticipe davantage les évolutions des grands ERP en terme de méthodologie et d’outils, le passage d’une version à une autre d’une application aussi structurante que l’ERP peut être vécu douloureusement par les métiers et la direction générale si on n’y prend pas garde. L’enjeu pour la DSI n’est pas seulement de réduire la fenêtre d’indisponibilité d’accès aux données clés de l’entreprise lors de la migration. Il s’agit aussi de travailler sur la totalité du cycle de production des données, garder toujours en tête que c’est la performance de l’application pour les métiers qui est le véritable « driver », s’assurer de la réversibilité des données et enfin offrir des solutions d’archivage opérationnelles en ligne avec les besoins des différents départements de l’entreprise une fois la migration effectuée.
LeMagIT.fr : Quelle est la nature du projet de migration actuel ?
Christophe Guéguen : nous sommes en phase de migration pour la fin de l’année de notre ERP PeopleSoft. Et c’est une migration complexe parce que cela fait 5 ans que nous n’avons pas procédé à une mise à jour majeure. Pour réaliser ce projet, nous continuons de miser sur les solutions éprouvées il y a cinq ans en terme d’archivage et nous nous faisons accompagner par une start-up pour optimiser de nouveau le TCO ERP / Cycle complet qui intègre une migration technique et une migration fonctionnelle majeures sur l’ensemble des modules constitutifs en vigueur. Il s’agit par l’innovation de mieux qualifier ce qui est impacté par cet upgrade (réel vs. théorique) et de tenter un nouveau défi en automatisant certaines étapes clefs et consommatrices en ressources développement. Bref, méthodologie, rigueur, alignement strict de la DSI et de l’équipe projet sur les fondamentaux revisités de l’éditeur Systnaps sont au menu de ce projet sur 2014, au regard d’une activité projets par ailleurs conséquente ayant des impacts forts sur notre rétro-planning . Comme dans beaucoup d’autres d’entreprises, la difficulté d’un projet comme celui-ci au sein de Securitas tient au fait que nous avons, certes, un ERP, mais aussi de nombreux développements spécifiques. Il faut désormais intégrer les nouvelles fonctionnalités en tenant compte de l’existant et de toutes les applications spécifiques qui ont été développées, redéfinir des règles référentielles, purger l’ERP de certaines données et assurer un service d’archivage qui soit certes moins performant en temps de réponse que l’application « principale », mais qui puisse être facile à utiliser par nos métiers pour accéder à des données anciennes, elle-mêmes reposant potentiellement sur des modèles de données ayant évolué dans le temps. Cela nous permet notamment d’alléger nos bases de production en amont de l’upgrade ERP et de retrouver de la fluidité applicative, et donc des temps de réponse sur les applications qui sont clés pour l’entreprise. Avec cette approche, on renforce l’approche métier, on colle aux objectifs de l’entreprise tout en étant le garant de l’éco-système passé-présent-futur.
LeMagIT.fr : Justement au niveau de l’archivage, quelles sont vos approches technologiques
Christophe Gueguen : Les approches innovantes que nous avions mises en place dans le passé restent opérationnelles. Lors de la première migration nous avions mis l’accent, avec Informatica, sur la fluidification des données et sur un projet de purge et d’archivage pour envisager et anticiper sereinement un éventuel upgrade majeur de l’écosystème PeopleSoft. La solution d’archivage choisie s’est révélée simple à mettre en œuvre, rapide, et embarquait peu de contraintes en termes de maintenabilité et de supportabilité. Une fois l’effort initial réalisé, et dès lors que les modèles de données ne s’en trouvent nullement impactés, le travail se fait naturellement, sans complexité excessive, sur un sous-ensemble de tables grâce au savoir-faire des chefs de projets. Tout fonctionne parfaitement, c’est totalement transparent pour l’utilisateur et neutre pour les équipes qui se préoccuperont éventuellement du sujet lors d’un prochain cycle de purge et d’archivage.
LeMagIT.fr : Pourquoi faire appel à une start-up dans le cadre de la migration actuelle ?
Christophe Gueguen : Sur un projet de migration de cette ampleur et au regard de contraintes économiques fortes dans nos activités de service, nous avons cherché à automatiser le maximum de tâches liées à la migration, notamment la modélisation des tâches d’upgrade. Nous l’avons fait de nouveau avec Systnaps que nous avions alors co-incubée au sein de notre organisation informatique dès 2009. L’objectif étant que le temps et le coût de développement économisés nous permettent d’investir sur des tâches à plus grande valeur ajoutée notamment au niveau des tâches critiques des Chefs de Projet et des DBA en ce qui concerne la performance des bases.
Cette démarche est d’autant plus volontariste et vertueuse qu’elle nous permet de re-sensibiliser et responsabiliser davantage nos Responsables de Domaines Applicatifs & Chefs de Projet sur la maîtrise fine de leurs périmètres respectifs. Ceci, en s’imposant un véritable audit à 360° de l’ensemble des composants progiciel ou spécifiques, techniques ou autres. Au lieu d’empiler des strates les unes sur les autres sans toujours bien en mesurer les effets de bord, nous inspectons minutieusement l’existant, et requalifions ce qui potentiellement est inutile par ce que peu ou mal utilisé, voire repris en standard par l’éditeur. Nous sommes au milieu du gué, mais nous savons d’ores et déjà, outre le bilan cible de cet upgrade majeur PeopleSoft, que la phase de rationalisation à elle seule, sur l’un des 2 principaux domaines applicatifs, sera significative.