Andi Karaboutis, DSI de Dell : « nous encourageons clairement le “Bring Your Own Dell” »
C’est début 2012 que Dell a choisi Andi Karaboutis, pour prendre le poste de DSI monde du groupe. Cette ancienne cadre de l’industrie automobile était arrivée au sein du groupe en 2010 en tant que vice-présidente IT de Dell, accompagnant sa transformation d’un assembleur/constructeur informatique vers un groupe de systèmes et solutions. Elle a accepté de revenir pour nous sur ses missions lors d’un entretien réalisé à l’occasion de l’événement Dell World, mi-décembre dernier.
LeMagIT : Quelles sont vos missions chez Dell?
Andi Karaboutis : Je suis en poste depuis moins d’un an. J’ai quatre objectifs principaux chez Dell. La première est d’accompagner la transformation du groupe. Dell a un passé de constructeur à succès. Historiquement, le groupe a donc été doté des systèmes et des processus permettant la construction de tout ce qui dispose d’un numéro de référence unique chez Dell et s’avère donc destiné à la vente; des produits physiques. Alors que Dell évolue vers un groupe fournisseur de solutions, le défi consiste désormais à construire des systèmes qui supportent les contenus numériques, les logiciels en mode service; c’est beaucoup plus complexe qu’auparavant. Et c’est ma première mission dans le cadre de la transformation du groupe.
Mon second objectif est l’excellence opérationnelle. Avec la transformation de Dell, c’est un point critique, notamment pour maintenir nos niveaux d’efficacité et contenir les coûts. L’objectif est de ne pas investir de manière incrémentale.
Mon troisième objectif clé est «Dell chez Dell», que l’on utilise nos propres produits. En tant qu’entreprise IT, si nous ne pouvons pas utiliser nos produits, les clients vont s’interroger... Cela nous permet en outre de nous assurer que nos produits sont bien adaptés à toutes les tailles d’entreprises.
Et le quatrième objectif est le support de la consumérisation et du BYOD pour nos collaborateurs. Parce que nous sommes comme toutes les autres entreprises : nos employés veulent choisir leurs équipements et les utiliser dans leur environnement professionnel; ils veulent être mobiles, profiter d’une expérience de classe consumer, etc.
LeMagIT : Comment assurez-vous l’intégration des multiples acquisitions réalisées par Dell au cours de ces dernières années?
Andi Karaboutis : Dell a réalisé près de deux dizaines d’acquisitions au cours des 24 derniers mois. Pour faire face à cela, nous avons commencé par mettre en place un référentiel d’évaluation des processus et des actifs de chaque entreprise acquise - marketing, développement, ventes, etc. Ce référentiel nous permis d’évaluer - du point de vue de l’IT - ce que nous devons faire au jour J de l’acquisition, puis à 90 jours, et où nous devons en être arrivé après un an. Par exemple, au jour J, nous voulons que chaque employé ait son équipement, sa ligne téléphonique, son adresse électronique, etc. À 90 jours, nous voulons être sûr que le pipeline commercial est bien intégré. À horizon 1 an, le niveau d’intégration et d’enrôlement sur nos systèmes varie de manière pragmatique en fonction des besoins et des contraintes d’intégration.
LeMagIT : Le BYOD chez Dell n’est-il un peu contradictoire avec votre stratégie «Dell chez Dell»?
Andi Karaboutis : Pas lorsqu’il s’agit de faire du «Bring Your Own Dell» ! (rires) Sérieusement, en tant qu’entreprise, il faut du courage pour déterminer où l’on va consacrer ses efforts, sur quels domaines, etc. Et Dell a fait ses choix pour le marché des smartphones. C’est un domaine dans lequel il y a clairement du BYOD. Mais là où nous sommes présents - sur le marché des tablettes ou des ordinateurs personnels - nous encourageons clairement le «Bring Your Own Dell ». Vous savez, lorsque je travaillais chez General Motors, je ne conduisais pas une Toyota. Ni même lorsque je travaillais chez Ford... Nous encourageons nos employés à choisir parmi nos produits. Et puis le BYOD n’est pas forcément pour tous les utilisateurs. Nous travaillons à déterminer les cas d’usage où le BYOD est possible. Les utilisateurs de clients légers utilisent des terminaux internes. Pour la virtualisation en conteneur, nous acceptons le BYOD. Et à l’issue d’un sondage interne, nous avons identifié bon nombre de rôles très différents pour les candidats au BYOD. C’est pourquoi nous voulons être très précis et très prudents dans la définition des cas d’usage, pour répondre à la demande au maximum.