Stockage : Western Digital lance des disques « dédiés à l’IA »

Le fabricant annonce de nouveaux modèles de SSD en NVMe 2.0 et de disques durs SMR plus rapides et plus capacitifs, qu’il compte mieux positionner pour des accès précis parmi les différents traitements possibles en IA.

Le fabricant de disques durs et SSD Western Digital se lance dans la production de modèles spécifiques aux différents traitements qu’il croit identifier dans le cadre des applications d’intelligence artificielle.

Ces traitements sont  :

  1. l’archivage ou le stockage des données sources,
  2. la préparation et l’ingestion de données,
  3. l’entraînement des modèles d’IA,
  4. la mise en cache de données fonctionnelles,
  5. l’inférence,
  6. la génération de nouveaux contenus.

Western Digital propose les nouveaux disques durs capacitifs et peu chers Ultrastar HC680 (28 To) et HC690 (30 To) pour les étapes 1 et 6, le SSD Ultrastar DC SN861 excessivement rapide pour l’étape 2 et des SSD QLC Ultrastar DC SN655 avec de nouvelles capacités de 32 et 64 To pour tout le reste.

Spécialiser les disques selon les traitements

Ces modèles auront des caractéristiques, des prix et des positionnements particuliers qui devraient éviter aux entreprises la difficulté de résoudre des goulets d’étranglement incompréhensibles. Goulets d’étranglement qui seraient apparus quand ces entreprises ont choisi une seule solution de stockage pour l’ensemble de leurs projets d’IA.

« En 2023, les entreprises ont compris qu’elles devaient investir dans certains nouveaux processeurs et certains GPUs pour exécuter les nouveaux traitements de l’IA. Mais, dans de nombreux cas, elles se sont rendu compte que le stockage ne suivait pas », commente Joseph Unsworth, analyste chez Gartner, qui se félicite de l’annonce de Western Digital.

« De la même manière qu’il faut sélectionner tel ou tel modèle de processeur pour avoir les bonnes performances et prix, selon les traitements d’IA que l’on veut effectuer, [...] il faut aussi sélectionner les bons disques selon les cas. »
Jeff JanukowiczAnalyste, IDC

« Et pour cause : en IA, la performance repose, là, sur le fait de charger les données directement dans la mémoire très rapide des GPUs et, là, sur le fait qu’un très grand nombre de données soit accessible. Aucun disque ne sait faire tout cela à la fois », ajoute-t-il.

« En fait, de la même manière qu’il faut à présent sélectionner tel ou tel modèle de processeur pour avoir les bonnes performances et les bons prix selon les traitements d’IA que l’on veut effectuer, il apparaît qu’il faut aussi sélectionner les bons disques selon les cas », confirme Jeff Janukowicz, analyste chez IDC.

NVMe 2.0 et SMR

Dans le détail, l’Ultrastar DC SN861 est le premier SSD NVMe 2.0 (PCIe 5.0) que Western Digital propose dans sa gamme entreprise. À la fois livré aux formats E1.S, E3.S et U.2, il offrira une capacité maximale de 7,68 To. Positionné comme ayant le meilleur rapport IOPS/watt, il atteindrait des performances trois fois supérieures au modèle précédent de Western Digital dans cette gamme de SSD.

En l’occurrence, son électronique serait programmée pour maximiser les accès en écriture aux cellules, quitte à afficher une capacité disponible en réalité très inférieure à la capacité réelle de la mémoire NAND installée dedans.

Concernant l’Ultrastar DC SN655, on note que personne d’autre ne propose déjà de SSD qui atteigne 60 To. Pour autant, les modèles 32 et 64 To ne seront disponibles qu’à la fin de cette année.

Enfin, il n’y a pas de miracle concernant les disques durs Ultrastar HC680 et HC690 : leurs hautes capacités sont dues à l’utilisation de la technologie SMR qui superpose les pistes les unes au-dessus des autres à la manière des tuiles sur un toit. D’ordinaire, la technologie SMR n’est utilisable que dans le cadre des sauvegardes, celles qui sont enregistrées les unes derrière les autres et effacées toutes en même temps. Un peu comme des bandes. Et pour cause : la modification d’une piste signifierait qu’il faut réécrire aussi toutes les autres pistes superposées.

Western Digital semble néanmoins avoir contourné le problème posé par le SMR en équipant ces disques durs d’une mémoire NAND – l’OptiNAND – qui agit comme un cache de travail.

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