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Supermicro veut peupler les futures antennes 5G de mini-serveurs
Après un modèle 1U destiné à mettre de l’informatique dans les boutiques, le fabricant décline sa gamme SuperServer pour le edge en une version qui répond aux impératifs des télécoms.
Supermicro lance un nouveau format de serveur plus court que d’ordinaire. Conçu pour peupler les microdatacenters dits de « edge computing » – en l’occurrence de petites armoires informatiques dissimulables dans le mobilier d’une succursale ou d’une boutique, ce modèle SuperServer 2029U-MTNRV long de seulement 57,4 cm pourrait surtout faire carrière au pied des antennes 5G.
« Les projets d’infrastructure 5G chez les télécoms s’orientent en ce moment vers des matériels standardisés qui exécutent des machines virtuelles. Nous nous sommes dit que ça tombait très bien, car c’est notre spécialité », lance Allen Leibovitch, directeur produit chez Supermicro, au micro de nos confrères américains de SearchNetworking (groupe TechTarget).
Le SuperServer 2029U-MTNRV est une machine 2U qui embarque deux processeurs Xeon pour un maximum de 28 cœurs dans la machine. 24 slots DIMS DDR4 doivent permettre d’étendre la RAM jusqu’à 6 To, éventuellement en passant par des barrettes persistantes Optane DC PMM d’Intel. Enfin, six disques 2,5 pouces sont possibles, en NVMe, SAS ou SATA, ainsi que huit cartes d’extension PCIe 3.0. Les connecteurs réseau ne sont pas fournis en standard ; Supermicro argumente que ses clients préféreront choisir à la carte ceux qui correspondent le plus aux applications finales.
Il est à noter que cette machine complète une gamme dans laquelle se trouvait déjà le SuperServer 1019P. Cette version 1U, avec seulement un processeur et aux caractéristiques deux fois moindres, présente néanmoins l’intérêt d’être encore plus courte : sa profondeur de 38,1 cm à peine lui garantissant même de tenir sur les étagères d’un local technique.
Adresser les besoins des télécoms au pied des antennes 5G
« Nous pensons que toutes ces machines seront utilisées comme des coquilles dans lesquelles on installe à distance des logiques applicatives virtualisées, en les distribuant depuis un datacenter ou un cloud. Dans le cas des télécoms en particulier, l’objectif est de remplacer les armoires de matériels propriétaires qui routent les communications au pied des antennes 4G par plusieurs composants virtualisés qui apporteront à la fois les fonctions réseau (des VNFs), mais aussi des fonctions inédites de traitement en temps réel. À ce titre, nous devions proposer une certaine gamme de puissance », explique Allen Leibovitch à propos de la taille relativement plus imposante de ce nouveau modèle.
Il ajoute que ce serveur en particulier respecte les exigences de la certification NEBS, un standard inventé dans les années 70 par les Bell Labs pour définir les limites électromagnétiques et les conditions environnementales d’un équipement télécom.
Pour John Abbott, analyste chez 451 Research, la réduction de la taille est une caractéristique secondaire au regard de la virtualisation dans le cadre des futures infrastructures 5G : « À ce stade des déploiements, les télécoms ont besoin de mettre rapidement à jour leurs infrastructures pour supporter de nouvelles technologies et de nouvelles façons de fonctionner. Le fait est que la virtualisation est désormais une technologie pleinement opérationnelle pour le réseau. »
« Elle amène avec elle des services en Software-Defined ou en cloud qui sont suffisamment automatisables pour réagir plus rapidement aux besoins des utilisateurs. C’est aussi au format virtuel qu’arrivent toutes les applications d’analytique pour améliorer en temps réel la qualité des services. »
SuperMicro n’est pas le seul à s’intéresser au segment des serveurs Edge pour les infrastructures 5 G. En février, Dell EMC lançait lui aussi une gamme dédiée.