Stockage : l’équipementier Bontaz choisit un SDS contre les pannes
Cet industriel français de l’automobile souffrait de devoir passer des heures à redémarrer son informatique à la moindre coupure électrique. Sept ans après, il se félicite encore d’avoir choisi un SDS.
Bontaz est un équipementier automobile discret, mais sur les épaules duquel pèse l’enjeu d’avoir une informatique qui ne tombe jamais en panne. Et pour cause : en un demi-siècle, l’entreprise est devenue le leader mondial des électrovannes et des gicleurs, deux dispositifs hydrauliques qu’il conçoit et fabrique pour le compte de la quasi-totalité des constructeurs automobiles. Dans le monde, une voiture sur deux est équipée des produits qui sortent de ses 24 usines, réparties dans 11 pays.
Benoit BelleraudResponsable Systèmes et Réseaux, Bontaz
« Tous les systèmes informatiques de notre flotte industrielle, mais aussi les serveurs qui servent aux développements et aux prototypes, en direct avec les bureaux d’études des constructeurs automobiles, sont en France. Ce sont 130 serveurs virtualisés qui exécutent des applicatifs – PLM, CAO, simulation… – mais aussi des postes virtuels, des services de partage de fichiers ou encore des services d’e-mail », résume Benoit Belleraud, responsable Systèmes et Réseaux chez Bontaz. Il témoigne des raisons qui l’ont incité à déployer par deux fois un système de stockage SANsymphony de DataCore.
« L’ensemble fonctionne sur deux serveurs ESXi de VMware. Jusqu’en 2015, nous synchronisions les contenus de ces deux serveurs vers deux autres serveurs, situés dans une salle de secours, dans un autre bâtiment. La synchronisation se faisait automatiquement, en temps réel, au niveau du stockage, de sorte que si nous avions une panne dans une salle, nous pouvions reprendre l’activité en cours depuis la seconde salle. Mais, en réalité, cela ne fonctionnait pas. »
Le problème ? Le siège industriel, situé près d’Annecy, est fréquemment sujet aux coupures électriques, aux pannes de climatisation. Et, à chaque fois, il fallait démarrer les serveurs de secours, puis leur injecter les données qui avaient été synchronisées. « Une opération qui pouvait nous prendre plusieurs heures », se souvient, amer, Benoit Belleraud. « Ce n’était pas à proprement parler un plan de continuité d’activité. »
L’enjeu : un SDS qui raccroche automatiquement le stockage aux VMs
En 2015, donc, Bontaz n’en peut plus de perdre autant d’heures d’activités critiques. D’autant que ces temps d’arrêt pénalisent tous les salariés du groupe qui dépendent de l’informatique du siège – l’équipementier compte 4 000 salariés – ainsi que la collaboration avec les constructeurs automobiles.
Benoit Belleraud se rapproche de son intégrateur IT, l’entreprise Résiliences, également basée à Annecy. Son diagnostic est que la synchronisation des salles ne se faisant qu’au niveau des baies de stockage Hitachi, il manque un système qui raccroche automatiquement les volumes aux bons serveurs, où qu’ils se trouvent. Techniquement, il faut passer par un système de virtualisation du stockage ou, plus exactement, un SDS (Software Defined Storage). Résiliences propose de déployer SANsymphony, de l’éditeur DataCore.
Le bénéfice est immédiatement mesurable, même s’il prend un peu de temps à configurer la première fois. Il s’agit de définir des « datastores », c’est-à-dire de segmenter le stockage en modules logiques qui doivent avoir une certaine taille, se lancer avec certains serveurs et selon des règles de priorité et de bande passante à préciser. Dans ce contexte, les serveurs physiques fonctionnent dans les deux salles, soit quatre ESXi en tout, et Bontaz répartit les VMs entre eux. Si une panne survient sur l’une des deux salles, SANsymphony se reconfigure pour basculer toute l’activité sur l’autre. Automatiquement. Et immédiatement.
Benoit BelleraudResponsable Systèmes et Réseaux, Bontaz
SANsymphony présente un autre intérêt : sa fonction de sauvegarde en cache CDP. « Nous sauvegardons tous les jours nos serveurs vers une troisième salle, avec le logiciel Veeam. Cette sauvegarde nous permet de revenir en arrière quand des données sont détruites, typiquement à cause d’une erreur humaine. Le problème est que nous ne pouvons revenir qu’à la sauvegarde de la veille. La fonction CDP est complémentaire dans le sens où elle sauvegarde localement et en temps réel toutes les données créées ou modifiées depuis les dernières 24 heures », explique Benoit Belleraud.
Et d’illustrer avec un exemple : « ce système CDP nous a sauvé la vie plus d’une fois. À un moment, vous vous rendez compte que vous venez de perdre des documents très importants, tantôt qui doivent être consultés par toutes les filiales, tantôt parce qu’il s’agit de documents comptables absolument critiques. Et, dans la minute qui suit l’incident, vous les avez déjà récupérés. »
Une mise à jour transparente
La plateforme SANsymphony était installée depuis sept ans et interfaçait les serveurs avec des baies de disques Dell déployées en même temps. Celles-ci arrivant en fin de vie, Bontaz vient de se lancer dans la mise à jour de sa solution.
« La bonne surprise est que cette mise à jour ne nous a coûté que 165 000 €, c’est-à-dire moins cher qu’en 2015, car nos besoins en capacité de stockage n’ont pas évolué. Nous avons toujours besoin des mêmes 50 To en production », commente le responsable. Il précise que l’arrivée de données plus gourmandes en production a été compensée par le départ de quelques applicatifs vers le cloud. En 2023, les boîtes e-mail des collaborateurs devraient d’ailleurs migrer sur Microsoft 365. « Cependant, nous garderons toujours en local certaines applications trop critiques pour aller en cloud. »
Benoit BelleraudResponsable Systèmes et Réseaux, Bontaz
Les configurations matérielles ne sont cependant plus les mêmes. Cette fois, SANsymphony s’exécute depuis deux serveurs Dell qui contiennent eux-mêmes les disques. Et ceux-ci sont des SSD NVMe de 8 To – chaque serveur Dell en contient 10 sur ses 24 emplacements disponibles – alors qu’il s’agissait à l’époque de disques durs mécaniques. Autre différence, le cache CDP, qui s’est montré si précieux, a été étendu à 3,2 To, contre 1 To auparavant.
« La transition entre l’ancien système et le nouveau a été très facile. En pleine semaine, nous avons arrêté une salle. SANsymphony a basculé toute l’activité sur la seconde. Nous avons déployé la nouvelle configuration dans la première, nous lui avons laissé le temps de se reconfigurer et d’aspirer les données, puis nous avons recommencé pour la seconde. » L’opération a duré une semaine, sans arrêter la production ni suspendre de services utilisateurs.
Seule anicroche constatée, les deux SANsymphony, l’ancien et le nouveau, ont joué des coudes sur le réseau pour présenter chacun leur console aux administrateurs. Manifestement, le problème s’est résolu rapidement avec l’assistance du support technique de DataCore.
« Cette migration est à l’image de l’administration quotidienne de SANsymphony : simple. Nous n’intervenons d’ailleurs qu’une fois par mois, environ, sur la console du système, c’est-à-dire quand nous avons besoin de modifier la taille d’un datastore », conclut Benoit Belleraud.