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Stockage : face à des prix délirants, Prévifrance change de fournisseur
La première mutuelle des indépendants a préféré remplacer ses deux baies de disque par des Quantum quand Dell EMC a voulu lui vendre une simple extension au prix d’une machine neuve.
C’est d’abord pour échapper à la spirale des prix pratiquée par Dell EMC que Prévifrance, la mutuelle numéro 1 des indépendants, a décidé de revoir complètement son équipement de stockage. Et c’est parce que la solution était finalement la mieux intégrée à Veeam qu’elle a décidé d’adopter l’offre de Quantum.
Forte de 300 000 clients, de 600 salariés et d’un CA annuel de 200 millions d’euros, Prévifrance sécurise son informatique en répliquant son datacenter sur un site de secours. Et, comme le font la plupart des entreprises de son envergure, la mutuelle ne lésine pas sur les moyens pour redoubler de prudence : le site de Paris enregistre tous les jours à la fois une copie des machines virtuelles de production et une copie de leur sauvegarde depuis le site principal, à Toulouse.
« C’est un PRA. L’enjeu de répliquer à Paris les VMs de Toulouse est de pouvoir remettre en route 80 à 90 % de nos environnements en moins de quatre heures. Mais ce sont des répliques dormantes, conçues pour ne démarrer qu’en cas d’incident, avec les mêmes adresses IP que sur le site d’origine. De fait, plutôt que sauvegarder les répliques, nous répliquons aussi à Paris les sauvegardes effectuées quotidiennement à Toulouse », détaille Loïc Magnanon, responsable du support technique chez Prévifrance.
Il explique que la fonction des sauvegardes est de conserver et éventuellement de restaurer les données créées depuis les 36 derniers mois. Une fonction qui, elle non plus, ne doit pas être perdue en cas d’incident, car, dit-il, les collaborateurs de Prévifrance ont constamment besoin de récupérer d’anciens e-mails et des fichiers antérieurs.
Quand Dell EMC propose l’extension au prix d’une machine complète
Dans le détail, à Toulouse, les machines virtuelles qui composent serveurs et postes clients sont exécutées par un cluster VMware, sur deux châssis Cisco UCS et une baie de stockage Pure Storage. Elles sont répliquées de manière asynchrone, via l’outil vSphere Replication, vers une infrastructure hyperconvergée Dell EMC VxRail, située sur le site de PRA. Les sauvegardes sont quant à elles réalisées quotidiennement avec le logiciel Veeam sur une baie de stockage Dell EMC Data Domain de 60 To de capacité brute. Le contenu de celle-ci est répliqué chaque jour vers une autre baie Data Domain à Paris.
« Il se trouve que la baie Data Domain de Paris ne disposait que d’une capacité brute de 40 To. Et, au début de l’année 2018, le moment était venu de l’équiper des 20 To supplémentaires qui lui faisaient défaut. Je me suis donc naturellement tourné vers le fabricant pour acquérir cette extension », raconte Loïc Magnanon.
C’est alors la douche froide. « Dell EMC m’a envoyé un devis avec un prix plus cher que celui d’une baie neuve. J’ai senti qu’ils voulaient ouvertement pousser leurs clients à racheter une nouvelle configuration plutôt qu’à les aider à faire évoluer l’existant. Cela m’a d’autant plus agacé que je me retrouvais du coup à devoir faire un investissement plus important que prévu. »
« Je leur ai dit : très bien, j’accepterai de payer plus. Mais je commencerai par aller voir ce que font vos concurrents », lance-t-il.
Et de préciser : « nous étions initialement de gros clients de Dell EMC. Les baies SAN de nos serveurs étaient auparavant des VNX. Mais avons dû à un moment donné les remplacer par des baies Pure Storage, pour exactement les mêmes comportements de la part des commerciaux de Dell EMC. »
Quantum : des tarifs plus cohérents et une bonne intégration à Veeam
Loïc Magnanon commence alors son étude de marché et identifie deux acteurs dont l’offre de stockage correspond à ses besoins : Quantum et Exagrid.
« Nous avons fait des maquettes avec les deux. Nous avons au passage constaté que leurs temps de sauvegardes et de restauration étaient meilleurs que ceux de nos baies Data Domain. La solution d’Exagrid s’est montrée la plus performante sur la restauration des données récentes, mais ce n’était pas notre cas d’usage. De son côté, l’avantage de l’offre de Quantum était d’être mieux intégrée à Veeam et cela nous concernait déjà bien plus. »
Surtout, Quantum a le mérite de s’engager contractuellement sur le prix des extensions de capacité : « comme l’avait fait Pure Storage. Au moins, grâce à eux, nous savons prédire nos budgets », ajoute Loïc Magnanon.
Choisir une autre marque, oui, mais à condition de remplacer les deux baies
Un autre avantage de Quantum est que Loïc Magnanon parvient à négocier l’achat de deux baies de stockage DXi 4700 de 80 To chacune pour le prix d’une seule baie Data Domain neuve chez Dell EMC. Or, au-delà de la bonne affaire financière, Loïc Magnanon trouve un véritable intérêt technique à remplacer les deux baies de sauvegarde en même temps.
« À partir du moment où nous avons deux modèles similaires entre notre site de production et notre site de PRA, nous pouvons utiliser leur fonction de réplication interne, laquelle est bien plus rapide que la fonction de réplication de Veeam. Or, la vitesse est importante ici, car nous devons parvenir à sauvegarder et à répliquer toutes nos données quotidiennes en une seule nuit », dit-il.
En l’occurrence, les baies utilisent leurs propres ressources matérielles pour compresser, dédupliquer, chiffrer et, au final, réduire par 10 la taille des flux à transmettre à Paris. De son côté, le logiciel Veeam doit emprunter de la puissance de calcul aux serveurs de production pour faire de même. Cela lui pose deux problèmes.
D’une part, Veeam doit attendre d’avoir fini ses travaux de sauvegarde avant de commencer sa tâche de réplication – la baie Quantum peut, elle, commencer à réduire la taille des données avant que la sauvegarde ne soit terminée. « Selon la quantité de nouvelles données sauvegardées, la réplication vers Paris peut prendre deux jours, via le lien privé en 200 Mbit/s qui relie nos deux sites. Si Veeam s’occupait seul de la réplication, cela signifierait qu’il ne pourrait plus rien sauvegarder pendant deux jours, ce qui n’est pas acceptable », explique Loïc Magnanon.
D’autre part, la puissance empruntée ici par Veeam aux serveurs ne lui permet que de réduire par trois la taille des données à transférer, c’est-à-dire qu’elles mettraient trois fois plus de temps à être acheminées jusqu’à Paris, ce qui réduirait d’autant l’efficacité du PRA.
Une solution qui sait se faire oublier, avec un support compétent en français
Les deux DXi 4700 sont installées depuis moins d’un an sur Toulouse et Paris. « Leur déploiement a été très simple. Il a suffi de les mettre physiquement en place et de reconfigurer Veeam pour qu’il sache que la DXi de Toulouse était sa nouvelle cible », précise Loïc Magnanon.
Depuis lors, Prévifrance sauvegarde dessus entre 60 et 80 To de données par semaine, soit 600 To de données (avant déduplication/compression) depuis un an. « Concernant les sauvegardes des deux années précédentes, elles demeurent sur les Data Domain, car il était trop compliqué de tout réhydrater sur les nouvelles baies Quantum. Les Data Domain seront naturellement débranchées dès lors que les DXi auront atteint 36 mois de sauvegardes. »
« Tout fonctionne à merveille. En particulier le support en français – il était en anglais chez Dell EMC. Nos baies sont supervisées en permanence par les techniciens de Quantum : le suivi est très bon et les gens en face sont compétents » se félicite Loïc Magnanon.
« L’avantage indéniable, surtout, est que les baies Quantum se mettent dans un coin et se font oublier. Leur interface est simple, mais nous n’avons même pas à nous en occuper. C’est un produit dont on n’entend pas parler et ça, dans une DSI, on adore. »
« Pour la suite, nous aurons nécessairement une extension de disques à faire. Mais nous sommes sereins : nous savons déjà combien elle nous coûtera », conclut-il.