L'École de la Magistrature adopte un stockage plus fiable, moins cher
L’École Nationale de la Magistrature a abandonné les baies de disques propriétaires au profit du système SANsymphony exécuté par des serveurs. Elle y a gagné en redondance et en coûts d’évolution.
L’École Nationale de la Magistrature a fait le choix de remplacer ses baies de stockage classiques par SANsymphony, le système SDS de DataCore, afin de se doter d’un datacenter redondant. À sa grande surprise, il apparaît que ce choix lui permet depuis plusieurs années de diviser par deux ses dépenses en stockage à chaque renouvellement de matériel.
« La solution de DataCore nous a apporté de la sérénité dans le cadre du service public que nous proposons – à savoir former tous les 31 mois près de 400 nouveaux magistrats. C’est important, car sans cette sérénité, nous aurions dû externaliser notre IT pour être sûrs de sa fiabilité. Et cela aurait été problématique, car nous aurions dû soit passer par un hébergeur tiers, ce qui pose des difficultés réglementaires au regard des exigences du ministère de la Justice, soit directement héberger notre IT au ministère, ce qui suggère des coûts supplémentaires », raconte Thomas Cuelho, le responsable infrastructure Systèmes et Réseaux de L’École Nationale de la Magistrature, alias ENM.
Basée à Bordeaux et disposant d’un site parisien dédié à la mise à niveau professionnelle, l’École Nationale de la Magistrature est l’établissement public en charge de la formation initiale et continue des juges et personnels de justice du pays. Ses besoins informatiques correspondent à l’exécution d’outils pour sa gestion interne, à l’utilisation de documents audiovisuels comme supports de cours et à l’accès aux applications du ministère de la Justice que les magistrats devront utiliser tout au long de leur carrière.
Thomas CuelhoResponsable infrastructure Systèmes et Réseaux, ENM
« Les pannes sur ces systèmes sont malvenues. Même si nous n’avons pas sur nos machines d’informations critiques à ne surtout pas perdre, une défaillance aurait un impact visible sur le déroulement des formations, ce qui n’est pas acceptable au regard de la qualité du service public que nous devons afficher », précise Thomas Cuelho.
Et pourtant. En 2008, tout a basculé lors d’une banale opération de maintenance. Une erreur humaine provoquera la perte de 15 à 20 % des données ainsi que le blocage pendant près de trois jours d’applications essentielles, comme le suivi des intervenants extérieurs, l’édition des ordres de mission ou encore la facturation.
Basculer sur un stockage redondant pour éviter les pannes
« Dell EMC, le fournisseur de notre baie de stockage de l’époque, s’est démené pour restaurer les données et faire repartir les systèmes. Mais le mal était fait : il n’était plus question de nous en tenir à un simple plan de reprise d’activité (PRA), nous devions adopter un plan de continuité d’activité (PCA), à savoir avoir une informatique redondante pour que, si une partie tombe en panne, l’autre continue de fonctionner », lance-t-il.
À ce moment, l’infrastructure de l’ENM reposait sur deux châssis BladeCenter de Dell, chacun avec six lames serveurs, et une seule baie SAN CX300 d’EMC.
Thomas Cuelho et son équipe de huit techniciens se lancent alors dans la construction d’une seconde salle serveur pour héberger les machines redondantes. Un travail de six mois. En parallèle, ils lancent un appel d’offres pour trouver la solution informatique adéquate.
« Nous avons juste exprimé dans l’appel d’offres notre besoin théorique : avoir du stockage qui se réplique de manière synchrone entre les deux salles. Nous ne sommes partis sur aucun a priori technique. »
Cinq intégrateurs répondent, chacun mettant en avant la solution d’un fournisseur d’infrastructure en particulier. « Nous avons retenu l’intégrateur bordelais Aktea, car son offre basée sur DataCore était la moins chère. Je me souviens que la solution à base de NetApp nous était présentée à 350 ou 400 000 euros, alors que celle de DataCore ne nous coûtait que 220 000 euros ! »
La solution alors proposée repose en l’occurrence sur une paire de serveurs Dell R610 qui exécutent le SDS SANsymphony de DataCore par-dessus vSphere de VMware et qui s’accompagnent, dans chaque salle, d’une baie de stockage EMC CX4 de 5 To.
« Le déploiement, effectué en 2009, a été très simple. La configuration se résume à définir SANsymphony comme une nouvelle baie SAN dans vSphere. Le système s’occupe ensuite lui-même de synchroniser les contenus entre les deux salles », raconte Thomas Cuelho.
« La seule particularité de cette solution était que les machines devaient communiquer entre les deux salles en FiberChannel 8 Gbit/s, alors que nous étions équipés en switches 4 Gbit/s. Nous avons simplement remplacé nos switches. »
Des évolutions matérielles 50 % moins chères
La solution a évolué au fil des ans, d’abord en remplaçant les baies de stockage EMC par des tiroirs de disques rattachés aux serveurs, en 2016, puis récemment par des serveurs Dell R720xd qui intègrent eux-mêmes les disques. La capacité est à présent de 14 To utiles de stockage par salle, appuyée par 3,2 To de SSD NVMe pour accélérer les accès.
« Nos besoins ont évolué. Nous avions une vingtaine de serveurs en 2008 et 155 aujourd’hui. L’important est que depuis tout ce temps, nous avons pu augmenter notre volumétrie sans jamais avoir besoin de tout refaire, ce qui aurait été le cas avec des baies de stockage et leurs environnements logiciels propres. »
« Mais outre la complexité, le fait d’utiliser la solution de DataCore nous a permis de faire des économies, car nous n’avons qu’à remplacer des serveurs génériques par d’autres, plus récents. Par exemple, en 2019, le remplacement des deux serveurs Dell EMC nous a coûté un total de 50 000 €, soit le prix que nous aurait coûté une seule baie de stockage. D’une manière générale, DataCore nous permet de payer deux fois moins cher nos mises à jour matérielles par rapport à une baie de disques autonome. »
Thomas CuelhoENM
Et de préciser : « à date, nous utilisons toujours des serveurs Dell EMC. Mais ce n’est pas un choix de notre part. Il s’avère juste que cette marque est la moins chère à chaque appel d’offres que nous lançons ».
Mais le réel bénéfice est la fiabilité. « Depuis plus dix ans désormais, nous effectuons nos opérations de maintenance par salle informatique, en coupant les machines de l’une tout en maintenant la production sur l’autre. Nous n’avons plus connu d’incident, mais nous en avons évité un certain nombre ! »
À ce propos, Thomas Cuelho se félicite du support de DataCore. Selon lui, l’éditeur réagit en moins de dix minutes après l’ouverture d’un ticket, souvent pour apporter son aide après l’installation d’une mise à jour périlleuse, contre deux à trois heures en ce qui concerne ses autres fournisseurs.
« Désormais, nous pouvons lancer des projets sans redouter de tout casser. Nous avons à ce point confiance dans notre informatique que nous avons même réintégré les services web que nous faisions héberger par un prestataire, ce qui s’est traduit par des économies considérables », conclut Thomas Cuelho.