SAP au cœur du plus gros projet IT africain commandité par Eskom
Le groupe public d’électricité Eskom, basé en Afrique du Sud et l’une des plus grandes entreprises du continent, conduit un vaste projet de transformation de l’IT. Au programme : la consolidation de tout le système de gestion autour de SAP puis le déploiement d’applications mobiles et décisionnelles.
L’un des plus ambitieux projets informatiques du continent africain. La DSI d’Eskom, le groupe public fournisseur de 95 % de l’énergie électrique en Afrique du Sud et au-delà dans les pays voisins de l’Afrique Australe, a décidé de se doter d’un système d’information de niveau mondial en s’appuyant pour ce faire sur SAP. Un projet à plus de 80 millions d’euros qui démontre le volontarisme des décideurs des grands groupes sud-africains qui souhaitent rattraper leur retard à l’ère numérique. Eskom espère s’appuyer sur cette nouvelle infrastructure IT pour développer son activité et intégrer le top 5 – au moins en termes d’informatique – du secteur énergétique mondial. Un changement conduit par Sai Laher, Directeur des systèmes d’information du groupe et à la tête d’une division au budget de plus de 60 millions d’euros pour 2 000 informaticiens qui supportent pas moins de 33 000 utilisateurs du système de gestion. Le service informatique gère 3 To de stockage pour 200 millions de transactions annuelles.
Le vaste projet de transformation en cours – baptisé Back To Basics (B2B) - consiste tout d’abord à consolider une structure très décentralisée pour permettre un certain nombre d’économies d’échelles. La migration de l’ensemble des actifs Windows de XP vers les versions 7 et 8 est bientôt achevée. Tout comme la migration de l’ERP qui a déjà permis de passer de 5 systèmes SAP à un seul, destiné aux 33 000 utilisateurs.
Oublier le back-out de 2008
Un audit réalisé par Deloitte a confirmé le besoin de changement, mettant notamment le doigt sur des défauts dans l’architecture du système de sécurité et de gestion des procédures au niveau IT. Reste que, selon le cabinet d’étude, les progrès sont constants et, d’ici 18 mois, Deloitte parie sur la transformation de l’informatique qui devrait passer d’un centre de coût à un élément clé du développement du groupe.
L’enjeu est de taille. Il s’agit pour Eskom de faire oublier 2008 qui avait vu l’Afrique du Sud subir un sérieux black-out – plus d’électricité disponible – qui avais mis à mal la volonté du pays d’intégrer le groupe des pays à forte croissance. Fournir de l’électricité est en effet clé pour permettre à la population d’assouvir ses besoins en consommation et aux entreprises de se développer en confiance. Aujourd’hui, Eskom brille plutôt par sa capacité à gérer la pénurie avec un système éprouvé d’alertes (par la télévision mais également les SMS…) afin d’inciter à l’économie en période délicate. Un mieux cependant qui fait dire à Sai Laher qu’en « stabilisant l’IT, nous avons réussi à éviter toutes coupures au cours des 12 derniers mois ».
Menée par Accenture, mais dans un contexte qui se veut au final 100% internalisé, l’implémentation de SAP s’est faite sur la base d’une instance standard unique couvrant l’ensemble des besoins du groupe. Baan et Oracle utilisés dans certaines filiales ont été remplacés.
La pile de base constituée, il s’agit maintenant d’entamer une phase 2 qui doit notamment conduire à l’automatisation de nombreux processus. Un nouveau projet qui doit également intégrer la mise à niveau de SAP Business Warehouse et d’une couche décisionnelle avec Business Objects, qui sera implémenté au cours du troisième trimestre 2013. Par ailleurs, SAP Mobile devrait également être implémenté pour les quelque 16 000 utilisateurs potentiels, notamment sur les sites de production. L’idée étant notamment d’optimiser l’ensemble de la chaine – de la production des combustibles au transport de l’électricité – en s’appuyant sur la numérisation des processus métiers et également le schéma de distribution et d’équipement de l’ensemble des centrales.