Polypore migre ses datacenters sur une infrastructure hyperconvergée 100 % flash VSAN
Le groupe industriel, spécialisé dans la fabrication de membranes microporeuses pour la fabrication de batteries a opté pour une solution hyperconvergée VMware VSAN en remplacement de son infrastructure Hyper-V existante.
À l’occasion du récent VMworld Barcelone 2018, Matthieu ISOREZ le responsable Datacenter de Polypore a fait le point sur la migration réussie du groupe industriel, d’une infrastructure Microsoft Hyper-V vers une infrastructure hyperconvergée motorisée par VMware vSphere et VSAN.
Polypore est un groupe international d’origine américaine dont la spécialité est la fabrication de membranes microporeuses utilisées notamment dans la fabrication de batteries et de systèmes de stockage d’énergie (batteries plomb/acide et batteries Lithium-Ion).
La société, dont le siège est à Charlotte en Caroline du Nord, emploie 2 000 personnes dans le monde et dispose de 18 sites de productions, dont un à Sélestat (où la firme est présente via sa filiale Daramic), entre Colmar et Strasbourg. Polypore a récemment été acquis par le groupe japonais Asahi Kasei, connu notamment pour ses fibres textiles et son savoir-faire dans les matériaux de construction.
Comme l’explique Matthieu Isorez, le responsable datacenter de la firme, Polypore opère trois grands datacenters dans le monde pour sa production informatique.
Dans le cadre de l’acquisition par Asahi Kasei (une opération qui s’est traduite par la cession d’une partie des activités de Polypore à 3M$), Polypore a dû refondre ses datacenters, son datacenter européen historique étant hébergé dans l’un des sites vendus.
Polypore a décidé de rapatrier ce datacenter, historiquement localisé en Allemagne sur le site de Sélestat, l’occasion de repenser son architecture.
Une migration d’Hyper-V vers une infrastructure VMware VSAN
« Nous disposions historiquement d’une infrastructure basée sur des serveurs Cisco UCS virtualisés avec Microsoft Hyper-V », explique Matthieu Isorez. Et à l’occasion de la migration, la firme a souhaité migrer vers une approche hyperconvergée. Satisfaite de ses serveurs UCS, la firme a recherché une solution capable de fonctionner sur son infrastructure et s’est tournée vers la solution VSAN de VMware après avoir aussi évalué Storage Spaces Direct de Microsoft.
À l’époque, ce dernier a été jugé trop incomplet, surtout du fait du manque d’outillage en matière d’administration (dans Windows Server 2016, la gestion de S2D s’effectue pour l’essentiel via des scripts PowerShell et Microsoft ne propose aucun outil de diagnostic adéquat).
Après avoir testé VSAN, Polypore a jugé la solution conforme à ses besoins et à son budget et a commencé à déployer le logiciel il y a près de 18 mois, un déploiement qui s’est effectué progressivement, puisqu’il a fallu migrer en plusieurs étapes les machines virtuelles hébergées sur Hyper-V vers l’hyperviseur de VMWare.
Pour ses deux clusters de production, Polypore a opté pour des configurations UCS 100 % Flash configurées en utilisant le mécanisme d’erasure coding de VSAN. Parallèlement, la société a aussi maintenu un cluster hybride, combinant SSD pour le cache et disques durs pour le stockage à destination de ses activités de test et de développement.
Des configurations similaires ont aussi été déployées aux États-Unis et en Asie, ce qui permet à la société de répliquer les données de ses applications les plus critiques entre ses sites, via son réseau WAN à des fins de PRA (plan de reprise d’activité). Dans ce but, Polypore s’appuie pour l’instant sur les mécanismes de réplication de vSphere (la version de VSAN utilisée par la société n’intégrant pas encore la réplication native du stockage, arrivée dans la dernière mouture du logiciel).
Commencée en août 2017, la migration s’est achevée en octobre de la même année sans incident notable explique le responsable datacenter. Le seul problème rencontré pendant le déploiement a été un souci lié à un bug de VSAN avec les contrôleurs disques des serveurs, bug résolu rapidement par un correctif de VMware. La firme a également connu un incident de production lié à une mise à jour de la configuration de ses commutateurs UCS qui a interrompu les communications entre les nœuds VSAN et s’est traduit par un arrêt de ses clusters. Mais cet incident n’était pas lié à VSAN lui-même et ne s’est traduit par aucune perte de données.
Des performances en hausse
Selon Matthieu Isorez, la solution répond tout à fait aux besoins de la société et a aussi permis d’intégrer ses serveurs SQL Server au périmètre virtualisé. Avant la migration, les clusters de bases de données de la firme fonctionnaient sur des serveurs physiques. Depuis la migration, les instances SQL sont virtualisées dans des VM vSphere disposant chacune de 512 Go de RAM. Les performances de cette nouvelle configuration sont environ 15 à 20 % supérieures à celles des précédents clusters physiques (à isoconfiguration des serveurs), ce qui a permis de convaincre les administrateurs de bases de données du bien-fondé de la migration.
La solution donnant toute satisfaction, elle devrait prochainement accueillir la production informatique de la maison mère japonaise (qui dispose de deux fois plus de sites industriels que Polypore dans le monde) ce qui devrait se traduire par une augmentation de la capacité des clusters VMware/VSAN actuellement en production.
L’un des derniers bénéfices de la solution mis en avant par Matthieu Isorez est l’automatisation accrue de la production qu’a rendu possible la migration vers la plate-forme de VMware. Pour cela, Polypore s’est appuyé sur la solution vRealize Automation de VMware, qui lui permet de simplifier grandement le provisionning des ressources aux utilisateurs et donc de répondre plus rapidement aux besoins des métiers.
L’une des évolutions à laquelle réfléchit la firme est l’utilisation de serveurs monoprocesseurs en lieu et place de ses actuels nœuds bi-socket Xeon. Cela permettrait à Polypore d’accroître le nombre de nœud au sein de son cluster et donc d’améliorer à la fois la résilience et les performances de son infrastructure VSAN. « Lorsque l’on s’appuie sur une architecture de stockage distribuée, le fait d’utiliser plus de nœuds est un atout », explique Matthieu Isorez, tout en notant que le coût est similaire. Les licences logicielles sont en effet facturées au nombre de socket processeur. Les serveurs sont moins coûteux, ce qui permet de compenser les coûts induits par l’augmentation du nombre de ports réseau dans l’infrastructure.