PepsiCo met ses RH dans le Cloud de SAP
En passant de SAP HCM à Employee Central (SuccessFactors) le spécialiste des boissons et de l’agroalimentaire cherche à unifier sa vision RH et à flexibiliser ses processus HCM. Le tout dans un cadre de transformation globale de la multinationale.
PepsiCo a décidé de migrer ses RH dans le Cloud. Pas une mince affaire pour une multinationale qui emploie pas moins de 260.000 personnes dans le monde. L’origine du projet vient d’une volonté de transformation de l’entreprise spécialiste des boissons (Lipton, Tropicana), de la nourriture (Alvalle, Quaker) et du snack (Lay’s, Benenuts).
Cette transformation globale s’appuie sur la volonté de gérer ce que PepsiCo appelle un monde « VUCA » (Volatile, Incertain – Uncertainty, Complexe et Ambigu).
Pour y arriver, plusieurs facteurs ont joué pour une numérisation des ressources humaines : besoin d’une vision centralisée claire, gestion - identification et rétention - des talents, analyse des données et des indicateurs clefs de performances des employés par exemple. Sans oublier la formation et un apprentissage continu pour adapter la structure.
En fait, il s’agit plus d’un changement radical dans le RH que d’un simple virage. « Vous ne pouvez pas juste prendre ce que vous faisiez sur site et le mettre dans le cloud », confirme Shakti Jauhar, Senior Vice-Presidente en charge des ressources humaines du groupe lors de la HR Technology Conference 2016.
De SAP HCM au SAP SaaS
Or le sur site, chez PepsiCo était un déploiement initié en 2010 de SAP HCM pour ses 110.000 employés d’Amérique du Nord.
Problème : « si on avait étendu ce projet au monde entier, notre outil RH aurait été obsolète avant même d’avoir terminé le déploiement ». Pas échaudé par SAP, Shakti Jauhar va au contraire choisir le SaaS de l’éditeur Allemand avec SuccessFactors.
Beaucoup plus rapide, la mise en service de Employee Central comme outil de Core RH se fait dans 78 pays. Aujourd’hui, la multinationale travaille sur la migration des Etats-Unis et du Canada, toujours sur SAP HCM. Le projet devrait aboutir en janvier 2017. Sauf pour la paye qui restera sur site et sera connectée à Employee Central.
Cette problématique d’intégration entre les systèmes existant et le Cloud de SAP est centrale pour Shakti Jauhar. Il existe certes des connecteurs pour SuccessFactors, mais tels quels ceux-ci ne seraient pas adaptés aux besoins spécifiques de chaque entreprise. En tout cas pas à ceux de Pepsi.
La solution consiste à travailler avec SAP et surtout avec les intégrateurs, « et à leur laisser le temps de faire correctement les choses », conseille le SVP.
Car les défis liés aux données ne manquent pas. Et ils ne sont pas que techniques. En Russie par exemple, les données des employés russes doivent rester sur le sol de la patrie de Dostoïevski. « C’est faisable, la confidentialité des données est une chose que l’on peut gérer », rassure Shakti Jauhar. Mais à condition, donc, de ne pas sous-estimer cette dimension « sur mesure » qui doit complèter un passage au SaaS.
Parmi les premiers résultats du projet, le dirigeant se félicite d’avoir pu consolider la paie de toute la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (grâce techniquement à la plateforme Cloud d’intégration de données de Dell).
Un défi interne
L’autre défi a été interne. Les freins à l’adoption ont en effet été nombreux et n’ont pu être levés qu’avec une stratégie claire – et soutenue par le Top Management – de conduite du changement.
Il a fallu expliquer le cadre, puis convaincre (en expliquant les retombées métiers concrètes pour les RH et en fixant des objectifs pertinents au projet), puis trouver des relais (« trouver les bon relais n’a pas été simple, mais vous devez trouver ces personnes qui sont prêtes à se jeter à l’eau pour essayer de faire les choses différemment. Ceux qu’on appelle les innovateurs »).
Aujourd’hui avec plus de flexibilité et un système RH plus « data centric », ou en passe de l’être, Shakti Jauhar se montre très confiant pour l’avenir. « Nous allons améliorer notre gestion des ressources humaines pour améliorer le fonctionnement global de PepsiCo ». Le début d’une longue aventure, concède-t-il.