Micarna : la virtualisation du stockage et des serveurs au service de la haute disponibilité
Fondé en 1958, Micarna est une filiale du groupe Migros, acteur majeur du marché suisse de la transformation de la viande. Afin de répondre aux besoins de haute disponibilité requis par son activité, l’entreprise a mis en place une infrastructure virtualisée redondante et un PCA. Pour ce faire, Micarna s’est appuyé sur les solutions de virtualisation de serveurs de VMware et sur la solution de virtualisation de stockage de DataCore.
Fondé en 1958, Micarna est une filiale du groupe Migros, acteur majeur du marché suisse de la transformation de la viande. Afin de répondre aux besoins de haute disponibilité requis par son activité, l’entreprise a mis en place une infrastructure virtualisée redondante et un PCA. Pour ce faire, Micarna s’est appuyé sur les solutions de virtualisation de serveurs de VMware et sur la solution de virtualisation de stockage de DataCore.
En quelques années, Micarna a connu une forte augmentation de son activité (essentiellement le commerce de détail de la viande, de la volaille et du poisson), passant de 600 millions à 1,3 milliard de Francs Suisse de chiffre d’affaires (chiffres 2011). Le développement de cette société de 2300 personnes (dont 12 informaticiens), fondée en 1958, s’est fait par croissance et par acquisitions. « Nous exploitions quelques serveurs, avec un backup de type RAID 5. Chaque dépôt et usine avait presque son propre système », résume Olivier Bovel (responsable IT chez Micarna SA). Mais la nécessité d’automatisation, de la production en usines à l’expédition, a contraint à revoir l’architecture matérielle et logicielle. « La moindre panne coûte très cher », précise d’emblée M. Bovel : « Une interruption du système reviendrait à paralyser la chaîne de production et mettrait au chômage technique des centaines de personnes. »
Le projet a été lancé en 2008. A cette époque, l’entreprise disposait d’une trentaine de serveurs physique Dell, disposant chacun d’un stockage interne en RAID 5, sous système Windows avec Exchange, Office et SQL Server. SAP était utilisé pour les « applications métiers ». « Nous arrivions à la fin de vie de notre parc informatique. La question était de savoir comment gagner en performance, en disponibilité, en sécurité. » explique M. Bovel.
Le projet : virtualiser le stockage et les serveurs pour assurer une haute disponibilité de l'infrastructure
Les éléments clés du projet étaient : la redondance, les performances, la haute disponibilité des données et de l’infrastructure, la montée en charge, avoir une véritable stratégie de stockage. Il fallait aussi répondre aux exigences futures en mettant en place une infrastructure flexible capable d’absorber la croissance. « En 2008, nous avons posé la question à notre partenaire-intégrateur Uditis, qui nous a conseillé et guidé dans nos choix » indique M. Bovel. Micarna finit par opter pour une architecture redondante sur son siège de Courtepin, situé à une trentaine de kilomètre au sud-ouest de Berne. Sur ce site, la société décide de mettre en place deux salles informatiques complétement redondantes dans deux bâtiments séparés de 800 m et reliés par une fibre optique allumée en 10 Gbit. Dans chacune des salles, les serveurs physiques sont consolidés sur deux serveurs virtualisés avec l’hyperviseur ESX de VMware (avec support des fonctions de haute disponibilité et de mobilité de VM ou « Vmotion »). Les autres sites du groupe et notamment les usines sont connectés à l’informatique centrale via des liens allant de 6 à 50 Mbit.
Le choix de VMware n’a pas été anodin. « Pour le groupe, VMware est un outil stratégique. Il fallait avoir une cohérence entre nous et le siège », résume M. Bovel. Pour la partie données et gestion du stockage, c’est l’hyperviseur de stockage DataCore SANsymphony-V qui a été retenu. SANsymphony est déployé dans chaque salle en frontal de deux baies SAN EMC Clariion (une par salle) et fournit les fonctions de réplication synchrone en local : objectif permettre une bascule transparente de la production d’une salle à l’autre en cas de défaillance. Une baie de disques SATA IBM est utilisée comme cible de sauvegarde par Backup Exec, l’outil de sauvegarde de Symantec, utilisé par Micarna pour la protection de ses infrastructures.
« Nous avons clairement gagné en performances, l’administration est plus simple. Et nous en avons profité pour déporter les logiciels de commodités comme la bureautique en outsourcing » analyse M. Bovel. En dehors des serveurs, l’entreprise a déployé des PC Dell, 264 portables et 245 systèmes sur les chaînes de productions et logistiques.
Mais tout n’a pas été facile au départ. Car la virtualisation ne faisait pas parti du jargon du département informatique. « On nous parlait avec un vocabulaire que l’on ne connaissait pas. Dans l’infrastructure précédente, nous gérions tout directement. Nous avions alors besoin d’un partenaire pour nous aider sur l’infrastructure et déployer les postes de travail », poursuit M. Bovel. Notre préoccupation est la sécurité et la disponibilité des systèmes. Si un serveur tombe, un autre prend le relais. Si un site tombe, l’autre demeure indépendant et actif », poursuit M. Bovel. La continuité d’activité recherchée par Micarna a surtout pour but d’assurer l’intégrité des données. Dans l’agroalimentaire, les contraintes de traçabilité sont strictes. C’est pourquoi Micarna a déployé les fonctions de failover / failback de DataCore en frontal de ses deux baies SAN. Lorsqu’une baie est hors service, du fait d’un incident ou d’un arrêt volontaire, la seconde baie prend automatiquement le relais. Les données étant simultanément écrites sur les 2 baies, la bascule s’effectue sans arrêt de production, de façon transparente pour les utilisateurs finaux. Lorsque l’état initial est restauré, SANSymphony resynchronise automatiquement les données des deux baies, sans intervention humaine et sans aucune perte de données. Au quotidien, 11 To sont manipulés et les archives représentent 30 To de fichiers.
Une meilleure charge sur les serveurs mais un regard sur les coûts
« Nous optimisons l’usage des ressources. Avant, nous n’exploitions au mieux que 30 % des ressources, désormais, nous arrivons à une charge de 70 %. Nous avons donc une marge de 30 %. La virtualisation nous permet une certaine granularité. » se réjouit M. Bovel. « Le bémol est le financement. Nous calculons notre budget au plus juste et le coût des licences n’est pas négligeable. Oui, nous économisons d’un côté, mais nous investissons de l’autre. Cependant, notre obligation était simple : il nous fallait une qualité de services », assume M. Bovel. Sur l’évolution des environnements, Micarna joue la cohérence avec le reste du groupe. « Nous suivons les évolutions des outils. En général, nous déployons les nouvelles versions 6 mois après leur sortie, selon les termes du contrat. Il s’agit ainsi d’éviter d’avoir différentes versions déployées dans le groupe… » conclut M. Bovel.