Mats Hultin, DSI de Saab : être agile et flexible pour préparer le futur
Mats Hultin, DSI de Saab, guide le groupe suédois, spécialiste de la Défense, vers la rationalisation et la standardisation, tout en restant flexible et ouvert.
Chez Saab, spécialiste suédois du secteur de la Défense, l’informatique est une vieille histoire, et remonte aux années 50. Aujourd’hui ce vaste acteur suédois mène un vaste chantier IT afin de se préparer pour l’avenir. A la clé, trouver un équilibre entre « la standardisation et l’ouverture, la flexibilité et l’agilité » a expliqué Mats Hultin, son DSI en poste depuis 2010.
« Nous avons de bonnes opportunités de croissance dans le monde, mais nous sommes toujours une entreprise suédoise en de nombreux points », résume-t-il. « Nous sommes également une petite entreprise, comparé à des concurrents comme BAE Systems, nous devons donc nous habituer à travailler avec des partenaires et à être flexibles. Nous n’avons pas non plus de spécialistes dans chaque région du globe où nous sommes présents, nous devons donc collaborer étroitement et pour cela, nous avions besoin d’une plateforme. D’où une réorganisation. »
« Nous étions auparavant une entreprise de transport. Il y a quelques années, nous possédions des autos, camions et avions. Puis nous avons décidé de tout consolider sur les secteurs de l’aérospatial et de la défense. De là, nous avons monté de plus en plus de filiales à l’étranger, et nous sommes aujourd’hui présents dans plus de 33 pays. »
Mats Hultin insiste sur le poids de l’innovation au sein du groupe. Le DSI met en avant les nouveaux systèmes de surveillance aérienne, qu’il décrit comme étant « une technologie haut de gamme et de pointe dans le secteur ». Mais il attire également l’attention sur l’acquisition de la société suédoise Kockums en 2014, qui fabrique « l’un des sous-marins les plus modernes du monde », le A26. L’avion de combat, le Gripen, est aussi un des moteurs du groupe, et s’exporte bien, rappelle-t-il, indiquant que le Brésil en a acheté 36 en 2015.
Les Emirats Arabes Unis ont aussi signé un contrat avec Saab pour des systèmes de sécurité aérienne et pour un nouvel avion (le Bombardier 6000) en 2015, si l’on en croit le rapport annuel de la société de 2016.
Au niveau local, et en collaboration avec la Swedish Air Navigation Service Provider (LFV), Saasb a lancé un système de « remote tower » (tour de contrôle à distance, qui est située à un endroit différent de la tour de contrôle locale), qui virtualise les contrôleurs.
En effet, la Suède est le premier pays au monde à disposer de ce système d’aéroport contrôlé à distance. Le trafic aérien de l’aéroport de Örnsköldsvik est géré par les contrôleurs de l’aéroport de Sundsvall, situé à 150 km. Des caméras et des capteurs sont installés sur le site et des images haute définition ainsi qu’une série d’informations sont transférées en temps réel au centre de contrôle.
Le numérique pour gérer le trafic aérien
Les contrôleurs aériens ont la même vue et obtiennent la même information dans le centre que s’ils étaient dans la tour. « Le concept nécessite de nouvelles fonctions et outils, comme un système de suivi d’objets et d’alerte, une vision nocturne et des images de grande qualité. Ce système permet aux contrôleurs aériens de prendre des meilleures décisions qu’avec une configuration conventionnelle. Ce concept de gestion numérique du trafic aérien permet aussi à un unique contrôleur de gérer plusieurs aéroports en changeant de vue et d’information sur les vols - d’un aéroport à l’autre ; ce qui améliore grandement l’efficacité des équipes », soutient un porte-parole de Saab.
« La stratégie de notre entreprise est de capitaliser sur tous les investissements dans l’innovation via des partenariats et être ouvert et collaborer avec les pays où nous commercialisons nos produits », précise Mats Hultin.
IFS, un spécialiste également suédois de l’ERP, fait partie de ce qu’il appelle des fournisseurs stratégiques pour Saab. « Nombre de nos processus sont supportés par l’ERP d’IFS. Nous avons de bonnes relations avec eux depuis longtemps et sommes aussi partenaires auprès de certains de nos clients. Si les clients de Saab ont besoin d’un système MRO (Multi-Region Operation) intégré, ou une configuration d’ERP identique à la nôtre, nous avons un partenariat avec IFS pour leur proposer. » Ce partenariat avec IFS est né il y a 10 ans.
Mais ce n’est pas le seul partenaire IT stratégique. CSC et TechMahindra, une SSII indienne, en sont deux autres. Avec ce dernier, Saab dispose en effet d’un centre de R&D en Inde, dédié au développement et à la gestion des applications.
Pour le DSI, IFS se distingue par l’architecture en couches, au cœur de IFS Applications 9, la dernière suite de l’éditeur. Cela signifie que le code est organisé en couches. Pour Mats Hultin, cela convient bien à cet équilibre recherché entre la standardisation et l’agilité. « L’architecture en couches est clé ici – c’est vraiment la bonne direction. »
Pour Saab, IFS est un outil également ancré dans le futur. « Nous avions de nombreuses applications et avons voulu réduire les coûts et la complexité. Quelques 150 systèmes ont été remplacés par IFS. Mais nous aurons d’autres solutions dans le futur. Si vous ne capitalisez pas sur un noyau solide dans le temps, sur lequel vous pouvez intégrer d’autres outils, un problème se posera dans le futur », ajoute-t-il.
« La plateforme doit donc être ouverte pour pouvoir s’interfacer aux autres systèmes, et ouverte aussi à l’intégration de services Cloud. Nous utilisons actuellement le Cloud et souhaitons en multiplier les usages. Les gains du Cloud se retrouvent en termes d’efficacité opérationnelle et de coûts, mais sur le long terme, aussi sur le fait de pouvoir de connecter et avoir accès aux données à une échelle mondiale. Mais cela nous pose certains problèmes, comme le contrôle de l’export de données, leur protection, la cyber-sécurité, la sécurité nationale, etc… Nous devons donc être très spécifiques et opérer un contrôle très fin », poursuit le DSI.
Agile à l’échelle mondiale
En tant que DSI, sa politique de base tourne autour du contrôle des coûts de l’IT et des demandes de conformité d’une industrie très rigoureuse en termes de sureté. Mais « de plus en plus, ma direction considère l’IT comme un support à la mondialisation de nos activités, en apportant del’ agilité et en intégrant de nouvelles activités, mais aussi via tous nos partenariats. Nous devons être rapides et agiles dans le monde car nous n’avons pas d’employés dans tous les pays. »