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Le cadastre britannique « explore » la blockchain
Le registre foncier du Royaume-Uni, le HM Land Registry, vient de passer à la phase deux d'un projet qui utilisera les technologies IT pour accélérer les transactions immobilières.
Le HM Land Registry est en train de travailler avec des spécialistes de la blockchain pour la nouvelle phase de son projet R&D qui vise à rendre les achats et les ventes de propriétés plus rapides et moins coûteux.
Dans la phase 2 de son projet de transformation globale, baptisé Digital Street (Rue Numérique), le cadastre fait appel à la société Methods pour utiliser la blockchain du consortium R3, Corda.
L'équipe de Digital Street va établir si et comment les registres numériques distribués (DLT, Distributed Ledger Technology), les Smart Contracts et d'autres technologies numériques peuvent accélérer les transactions immobilières.
Aujourd'hui, le transfert de propriété - et son processus légal - prend en moyenne 12 semaines. Il est également très coûteux et utilise des méthodes « archaïques » (sic).
« Notre ambition est de devenir le cadastre le plus rapide, et le plus simple d'utilisation au monde avec une approche ouverte des données ; ce qui exige que notre registre soit à la pointe de l'innovation en matière d'écritures foncières », a fait savoir Graham Farrant, président de l'organisation.
Peter Rowlins, PDG de Methods, affirme pour sa part que les objectifs du Land Registry peuvent être atteints grâce à une blockchain. « Nous pensons que les caractéristiques de Corda en termes de sécurité, de confidentialité, d'interopérabilité et de framework de gestion des flux par des Smart Contracts - conçus à l'origine pour les services financiers - conviennent parfaitement ici ».
Un PoC et une exploration
Il n'en reste pas moins que la Blockchain est une technologie encore très jeune qui a vu le jour dans le secteur de la finance en tant que Grand Livre distribué, notamment pour le Bitcoin. Ses promesses sont aujourd'hui nombreuses dans d'autres secteurs - commerciaux et gouvernementaux - grâce à sa capacité à enregistrer des transactions qualifiées d'inviolables et partagées entre plusieurs parties, sans tiers de confiance centralisé.
Selon Gartner, qui voit la maturité de cette technologie à 5 ans, la valeur ajoutée métier de la blockchain atteindra 176 milliards de dollars en 2025, puis dépassera les 3,1 billions en 2030.
Mais la technologie a encore un long chemin à parcourir jusqu'à l'adoption à grande échelle par les entreprises. Les premières expériences opérationnelles en production restent rares. Le projet du cadastre Britannique, qui est bien un « projet », constituera donc un autre PoC sur la blockchain.
John Abbott, directeur de la technologie, du numérique et des données du Land Registry, parle bien « d'exploration ».
« Cela nous permet d'explorer et de voir concrètement en action différentes idées sur la manière dont un cadastre pourrait fonctionner à l'avenir », répète-t-il. « Nous voulons déterminer comment, dans les transactions immobilières, un accès aux bonnes données au bon moment peut aider les acteurs du marché à prendre des décisions plus rapidement et en toute confiance afin de faciliter l'achat, la location, la vente, le financement, la construction et la gestion de biens. »
John Abbott précise que le projet est une collaboration entre l'industrie IT, le secteur public, des fournisseurs de données, des ministères et des startups.
La transformation numérique du cadastre britannique ne s'arrête pas à la blockchain. Le HR Land Registry explore également comment l'Intelligence Artificielle et les chatbots peuvent fluidifier les diverses procédures foncières.