Le Fisc britannique passe… aux Google Apps
Alors que les mécanismes d'optimisation fiscales de Google au Royaume-Uni avaient hérissé le poil de l'administration, le Fisc britannique choisit de passer aux Google Apps et d'écarter Microsoft de ses outils de collaboration.
L'administration britannique Her Majesty's Revenue & Customs (HMRC), en charge de la collecte des taxes et des allocations sociales a fait part de son intention de troquer ses solutions Microsoft pour celles de Google. Objectif : passer aux Google Apps pour gérer la collaboration et le partage de documents.
Depuis 6 mois, le département a testé les services de Google, pour prendre en charge les processus collaboratifs de l'administration. Google Drive, pour le partage de documents, Google Hangouts pour la communication et la messagerie instantanée et Google Docs et Sheets pour la création et le partage de documents. A la place donc de Microsoft Word et Excel.
Comme le précisent nos confrères et partenaires de ComputerWeekly (groupe TechTarget, propriétaire du MagIT), cette bascule vers les outils Google signifie que les certains des documents de l'administration seront désormais stockés dans le Cloud, externalisés sur les serveurs du géant américain. Il s'agit là de l'une des plus importantes administrations britanniques qui fait le choix de quitter Microsoft.
"HRMC a un ambitieux programme numérique en place. Ce contrat facilitera la collaboration des équipes sur les documents internes et apportera une plus grande flexibilité et efficacité, tout en réduisant les coûts", explique l'administration britannique dans un communiqué.
Dans le Cloud, mais la protection des données reste une priorité
"A la suite d'un pilote réussi, nous envisageons d'étendre le déploiement des outils de collaboration de Google à plus de personnes plus tard dans l'année. Nous avons considéré avec minutie la protection des informations des clients et cela reste notre première priorité", indique encore le HMRC. Ce projet a une première fois été dévoilé par David Fiston, en charge du secteur public chez Google au Royaume-Uni, mais l'information a depuis été retirée.
Toutefois, notent encore nos confrères, le recours au Cloud pourrait inquiéter les citoyens britanniques, HRMC étant en effet responsable de données très critiques. L'administration collecte 505 milliards de livres sterling en impôts et reverse quelque 43 milliards au titre d'allocations par an.
il faut préciser que ce n'est pas le premier bouleversement numérique entrepris par le HMRC. L'administration a en effet présenté son centre numérique en 2014 à Newcastle, dont l'objectif est de lancer des expérimentations censées favoriser la création de nouvelles méthodes de travail, en plaçant au centre les nouvelles technologies.
L'administration a également testé le projet de contrôle d'identité du gouvernement baptisé Verify en janvier dernier, ouvrant ce système à un panel de citoyens - leur permettant de valider en ligne leur identité pour leur déclaration de revenus.
Ce n'est pas la seule institution de sa Gracieuse Majesté à opter pour des services de collaboration dans le Cloud. Le Government Digital Service (GDS) a ainsi déployé l'outil de partage et de synchronisation de fichier Box auprès de ses employés le mois dernier.
La décision du HMRC d'opter pour des outils Google a toutefois de quoi étonner au regard des relations entre le géant américain et le système fiscal britannique. Google est en effet pointé du doigt par ce même HMRC pour avoir mis en place des mécanismes d'optimisation fiscales, le détournant alors d'un partie du paiement de l'impôt sur les sociétés au Royaume-Uni, comme le révèle le quotidien britannique The Independant.
Traduit et adapté par la rédaction