La Royal Bank of Scotland choisit Facebook at Work pour son réseau social d'entreprise
La RBS présente ce projet comme « révolutionnaire ». Peut-être, mais il s'agit surtout d'un RSE privé classique et d'un contrat intéressant pour la crédibilité de l’offre entreprise de Facebook. Une offre amenée à gagner en maturité.
Facebook vient d’inscrire la première banque au tableau de chasse de son offre professionnelle de réseau social privé d’entreprise « Facebook at Work ». La Royal Bank of Scotland devient par là même le plus gros partenaire de Facebook.
L’accord pourrait également signifier – d’après plusieurs analystes anglais – que l’offre « Facebook at Work » (FaW), actuellement assez limitée, pourrait rapidement être mise à jour et que c’est cette version 2.0 que la RBS a pu tester.
La banque indique en tout cas qu’elle va déployer FaW auprés de ses 100.000 employés pour « les inciter à mieux collaborer et à communiquer plus rapidement et plus efficacement ».
L’application professionnelle de Facebook ressemble quasiment trait pour trait à l’application grand public, que ce soit dans sa version site / bureau ou sa version app mobile. Un point qui a semble-t-il pesé en faveur de FaW, les employés de RBS étant utilisateurs de Facebook et donc déjà familiarisés avec toutes les fonctionnalités du RSE (création de groupes et d’évènements, mise à jour de profil, publication de messages et de commentaires ou envoi de messages privés).
Pour RBS, le projet pilote a montré qu’avec cet outil, les équipes travaillaient plus efficacement et répondaient aux questions – notamment celles des clients posés aux employés - bien plus vite qu’avec les mails. Les équipes soumettraient également plus d’idées sur les projets partagés en cours.
Evident, mais cela va mieux en le disant, les comptes privés et professionnels des utilisateurs de Facebook restent totalement séparés. En d’autres termes, les informations partagées entre collègues ne sont accessibles que par les collègues en question, et les photos familiales restent dans le cadre familial.
Côté sécurité, la banque reste vague mais se montre satisfaite. « Les informations partagées sur la plateforme sont sécurisées, à l’abri et restent confidentielles », se contente de déclarer RBS. De son côté, Julien Codorniou, ancien de Microsoft désormais Director & Global Platform Partnerships chez Facebook, confirme que RBS a eu beaucoup d’exigences sur le sujet, et que sa société y a répondu une à une.
Seule précision que les deux acteurs ont concédée à rendre publique : les données mises dans FaW appartiennent au client (et pas à Facebook) et ne sont pas exploitées à des fins publicitaires (contrairement à la version grand public). Elles sont par ailleurs accessibles uniquement par communications chiffrées.
Si on lit entre les lignes, cela signifie également que les données elles-mêmes ne sont pas chiffrées. Autrement dit, d’après le Financial Times, qu’elles sont accessibles à un Tribunal qui en ferait la demande.
Le pilote de FaW a été lancé en juillet 2015 et devrait être étendu à 30.000 employés d’ici mars 2016. L’objectif étant que tous les employés aient un compte actif à fin 2016.
La prochaine version de l’outil (celle vue par RBS ?) devrait prévoir l’intégration à d’autres services, dit de productivité, comme « Office 365 » ou « Google at Work » pour partager ou créer directement des documents dans FaW. Il est également envisageable – selon des rumeurs - que Facebook se lance lui-même dans le secteur des suites bureautiques Cloud, justement pour compléter FaW comme un service additionnel pour ses clients. Et pour trouver une source de revenus.