La Caisse d’Epargne Côte d’Azur déploie la BI « en self-service » en interne
La filiale de la BPCE a terminé le déploiement d’une solution de BI « en self-service » en interne pour l’aider à atteindre ses nouveaux objectifs commerciaux fixés par sa maison mère.
La Caisse d’Epargne Côte d’Azur, filiale de la BPCE, vient de terminer le déploiement d’une solution de BI « en self-service » pour l’aider à atteindre ses nouveaux objectifs commerciaux fixés par sa maison mère.
Le président de la BPCE a en effet lancé un grand plan de recrutements de nouveaux clients à l’échelle nationale. Or « conquérir des clients par le crédit, on sait faire… le défi c’était de le faire par la collecte de l’épargne », explique Jean-Pierre DAEDEN, le DSI de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur lors d’une session publique du récent événement parisien de MicroStrategy.
Pour y arriver, la filiale - qui compte un million de clients sur les trente-six du groupe - décide de se doter d’un nouvel outil de pilotage avec des indicateurs plus clairement exposés. L’autonomie des différentes caisses de la BPCE permet de mener ce projet localement. Mais cette autonomie a des limites, surtout en ce qui concerne l’IT.
L'application BI en Self-Service de la Caisse d'Epargne Côte d'Azur
L’infrastructure du groupe est en effet fortement centralisée dans un datacenter à Rennes. « Il n’était donc pas question de choisir une solution Cloud ». Autres exigences du cahier des charges : se limiter à un coût de quelques dizaines d’euros par utilisateur et par mois, la capacité à créer facilement des applications pour les terminaux mobiles - tablettes en tête – et une compatibilité conservée avec le langage SQL.
La première étape de la sélection - nous sommes en décembre 2013 - se fait alors sur des dossiers envoyés par les différents éditeurs (SAP BO, QlickView) et avec une validation dans le Magic Quadrant de Gartner sur la BI. Au final, c’est MicroStartegy qui est choisi après une évaluation de chaque critère sous forme de scoring, sa plateforme ayant cumulé le plus de points.
L’achat se fait en avril 2014 et la mise en production est prévue pour septembre. Soit un déploiement de six mois.
Entre temps, se pose le délicat problème de ce datacenter breton. La centralisation a ses avantages pour le groupe, mais « elle n’est pas vraiement faite pour les besoins des agences ». Temps de latence, éloignement, problèmes de communication entre services. « Cela oblige à avoir de bonnes relations personnelles avec les responsables du centre de données… ce qui est mon cas ! », rigole le DSI.
Autre « frein », les responsables de la sécurité toujours très frileux à ouvrir les données de l’entreprise. « Mon conseil c’est de prendre en compte les RSSI dès le départ et de travailler avec eux », constate le DSI avec le recul. Toutes les barrières ne sont pas levées pour autant (« nous n’avons accès qu’à une solution dégradée dans cette salle car l’application ne fonctionne pas via une connexion 4G public »), mais le projet se fait.
Il se fait, mais avec une petite surprise au démarrage. « Nous avions le choix chez MicroStrategy, entre deux types de licences : à l’utilisateur, ou au CPU ». Après calcul, c’est la licence au CPU qui est prise. « Sauf que Rennes nous a indiqué qu’ils devaient tout doublonner ! ». Ce qui multipliait par deux les royalties à verser à l'éditeur. « MicroStrategy a été très compréhensif et a accepté de revenir à la licence utilisateur pour les 1732 personnes concernées ».
Quelques indicateurs clefs dans l'application
Septembre 2014, le lancement de l’outil BI a immédiatement suscité « un fort phénomène d’appétence » au sein des équipes. « Tout le monde a besoin de voir la production commerciale de son entreprise ». Ce qui fait dire à Jean-Pierre DAEDEN qu’il ne faut pas hésiter à voir grand dès le départ.
Voir grand, certes, mais aussi démarrer simple. « Je le dis d’autant plus humblement que nous ne l’avons pas fait… on n’a dit non à personne », se souvient le DSI. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes de charges et d'implémentation.
Aujourd’hui, l’outil est en place. Le pilotage BI permet aux directions (« les managers des managers ») de descendre jusqu’aux portefeuilles clients. Quant aux managers, ils ont des tableaux de bord à jour pour les entretiens avec leurs employés – ce qui leur permet de mieux planifier les opérations commerciales pour atteindre les objectifs et gagner « des défis » (concours mis en place en interne, eux aussi accessibles dans l’application).
Une BI en Self-Service très « tableaux Excel »
Pour l’étape suivante, « l’actualité est à la mobilité » dévoile Jean-Pierre DAEDEN. Autrement dit faire encore plus simple et réduire encore le nombre de niveaux intermédiaires pour atteindre les données et les indicateurs clefs dans l'application.
Il est vrai que l’interface ressemble aujourd’hui plus à des présentations PowerPoint et des tableaux et graphiques Excel roboratifs qu’à de la pure DataViz (cf. illustration ci-dessus). Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas opérationnels pour autant. Au contraire. Et c’est bien là l’essentiel pour une banque qui n'avait pas, jusqu'ici, de vision claire, unifiée et partagée de son activité.