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L’ONU fait de Tableau son application standard pour la DataViz
Les Nations Unies ont conclu un accord avec le spécialiste de la visualisation de données pour en étendre son utilisation et en faire un standard à l’ensemble de l’institution
Tableau sera désormais l’outil de visualisation de données utilisé par l’ensemble des employés des Nations Unis. Les deux partenaires ont en effet conclut un accord visant à étendre un précédent contrat déjà en place. Tableau était jusqu’alors utilisé par quelques agences des Nations Unis. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, l'Organisation mondiale de la santé et l'Agence internationale de l'énergie atomique en sont tous clients.
Mais avec le nouvel accord, les agences des 193 états-membres du système des Nations Unies pourront accéder à Tableau depuis siège de l'ONU, les bureaux régionaux et lors de chaque mission menée par l’institution dans certains pays.
Pour Atefeh Riazi, secrétaire général adjoint et directeur des technologies de l'information de l'ONU, cet accord a de quoi doter les Nations Unies d’une stratégie davantage centré sur les données. Cela « nous permet de mieux utiliser les données en mettant à la disposition des bureaux de l'ONU du monde des analyses visuelles de renommée internationale ».
Elle ajoute : « L'ONU est la gardienne d'une base de données inestimable sur l'histoire socio-économique et politique du monde. L'ouverture de ces données au public, ainsi que notre collaboration avec les partenaires, nous aident à prendre de meilleures décisions qui viendront renforcer le travail de l'ONU. »
« Une utilisation efficace des données permet d’approfondir nos connaissances sur des questions fondamentales, comme celles portant sur l'instabilité sociale et politique, les catastrophes naturelles et le changement climatique. Cela améliore notre prise de décision et notre capacité à prévoir, voire à anticiper, la prochaine crise », soutient-elle encore.
« Je suis fier du rôle que joue l'ONU dans la révolution mondiale des données et je suis enthousiaste à l'idée de voir ce que nous pouvons accomplir si nous amenons nos partenaires à la table de négociation. »
Les données : « un élément vital »
L'ONU a inauguré un centre pour les données à vocation humanitaire (Centre for Humanitarian Data) à La Haye en décembre 2017. A l'époque, le secrétaire général António Guterres avait déclaré : « Des données et leur exactitude sont l'élément vital d'une bonne politique et d'une bonne prise de décision. L'obtenir et la partager entre des centaines d'organisations, au milieu d'une urgence humanitaire, est compliqué. Cela prend beaucoup de temps, mais c'est absolument crucial ».
Cet accord entre l'ONU et Tableau semble être une étape clé dans le programme de gestion des données de l’institution. Par exemple, l'Unicef, une agence de l’ONU d’aide aux enfants et mères dans les zones de guerre, les zones de famine et autres régions sinistrées, a utilisé l’analyse de données pour résoudre le problème du suivi des réfugiés.
Ce partenariat a d’emblée réjouit Tableau qui s’est félicité d’être « la première entreprise américaine de logiciels d'entreprise à signer un accord-cadre mondial avec l'ONU ».
« La portée, la complexité et l'importance du travail accompli par l'ONU ont fait des données et de la connaissance des éléments critiques comme jamais auparavant », a d’ailleurs rappelé Adam Selipsky, le Pdg de Tableau.
Tableau collabore avec l'ONU depuis 2015, par le biais de sa fondation philanthropique, et a travaillé avec le programme alimentaire mondial (World Food Programme) pour fournir aux décideurs sur le terrain « des informations en temps réel sur le suivi de la sécurité alimentaire ».
La société a également travaillé avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) de l'ONU sur l'échange de données liées à la préparation et l’'intervention en cas de catastrophe.