Formule E : Envision Virgin Racing améliore ses performances en course avec l'analytique et l'IA
L'écurie de bolides électriques - dont un des actionnaires est un expert de l'Intelligence Artificielle - a passé un nouvel accord pour utiliser encore plus l'analytique, que ce soit pour sa stratégie ou pour « augmenter » ses pilotes.
Gagner une course de Formule E repose sur un plusieurs facteurs. La voiture, le talent du pilote, la vitesse à laquelle il peut réagir dans des situations extrêmes, les compétences de l'équipe... et la chance qu'il a le jour de la course.
Soulevez le capot de chacun de ces paramètres et - mis à part pour le dernier - vous découvrirez un dénominateur commun. Tous ces facteurs qui décident du vainqueur reposent sur : les données.
C'est avec ce constat à l'esprit que l'équipe Envision Virgin Racing (EVR) a révélé, lors du AI Summit du 5 au 6 décembre à New York, qu'elle collaborait avec Genpact, un éditeur et société de services de Business Intelligence, pour améliorer ses performances lors des compétitions.
Formule AI
La Formule E, officiellement l'ABB FIA Formule E Championship, propose des courses de bolides électriques sur des circuits temporaires dans les rues de plusieurs villes prestigieuses (Santiago, Paris, Rome, New-York, Hong-Kong, Monaco, Berlin, Mexico, Marrakech, etc.).
Le premier championnat a eu lieu en 2014. Depuis, la Formule E a connu des progrès considérables qui ont changé le visage de la compétition.
Lors d'une interview, Armen Kherlopian, directeur scientifique de Genpact, se souvient qu'au démarrage du projet, les voitures électriques n'étaient pas capables de tenir une heure, et devaient donc être changées en cours de course, en raison de la limitation de leurs batteries et de la technologie.
Elles étaient également plus lentes, dit-il, « la technologie de l'époque permettait d'atteindre des vitesses de l'ordre de 240 km/h, contre environ 320 km/h aujourd'hui ».
« L'évolution de ce sport est fascinante », s’enthousiasme Armen Kherlopian. « Les données et l'Intelligence Artificielle ont joué un rôle important dans cette progression ».
Course vers les données
La quantité de données qu'une équipe professionnelle comme EVR, l'une des 10 actuellement en Formule E, recueille est stupéfiante. Sylvain Filippi, CTO d'EVR, explique qu'elles proviennent en continue d'un certain nombre de sources - dont des capteurs internes et externes sur les voitures, de flux vidéo des courses, des performances sur simulateur, de l'audio entre les pilotes et les équipes, etc.
« Le secret de la victoire ? C'est de pouvoir analyser tout cela ! », lance Sylvain Filippi.
Déjà partenaire d'Envision, un éditeur d'Intelligence Artificielle et de Deep Learning (et actionnaire majoritaire de l'équipe), le nouveau projet d'EVR avec Genpact vise à utiliser Genpact Cora, une plateforme d'IA et d'analyse lancée en 2017.
Cora offre une suite d'outils allant du Machine Learning au Deep Learning et de l'informatique cognitive comme la reconnaissance d'images (vision assistée par ordinateur) au traitement du langage naturel (NLP), en passant par des capacités analytiques plus classiques. Avec Cora, EVR espère être en mesure d'ingérer encore plus de données et d'en extraire des informations utiles pour améliorer ses stratégies, ses modèles et ses simulations de course, ainsi que sa gestion de l'énergie pour atteindre des vitesses potentiellement plus élevées.
La sécurité devrait également s'améliorer, de meilleurs plans de course pouvant réduire le nombre d'accidents. Une technologie comme la vision par ordinateur pourrait également entrer en piste pour identifier des dangers.
Pilote augmenté à l'IA
Pour les pilotes, ces outils peuvent apporter des avantages majeurs. Pendant la course, ils sont en effet bombardés d'informations, tant verbales que visuelles, sur les différentes stratégies possibles, sur l'usure de la voiture ou le niveau des batteries de leur véhicule et de ceux de leurs concurrents.
Toutes ces informations sont utiles. Mais comme le dit fort justement Sanjay Srivastava, Chief Digital Officer de Genpact, « on ne peut pas leur demander de prendre en compte 600 informations quand ils roulent à 300 km/h ».
L'analytique appliquée à la Formule E permettra de mieux distiller ces informations et d'offrir aux pilotes de EVR l'information nécessaire, au bon moment, d'une manière qui peut être facilement comprise et mise en application.
La diffusion de l'information et des données concerne également les fans de Formule E. Ils ne le savent peut-être pas, mais une multitude d'outils analytiques aident à décomposer en temps réel les positions et les statistiques des voitures pour leur rendre la course encore plus palpitante.