Coupe de l'America : VxRail, le 7e membre d’équipage Land Rover BAR
La 35e édition de la Coupe de l’America va avoir lieu aux Bermudes. Un défi sportif mais aussi technologique que l'équipe britannique relève avec une infrastructure informatique basée sur des serveurs et un stockage hyperconvergé VCE VxRail.
"#BringTheCupHome", c’est sous ce hashtag que l’équipe Land Rover BAR va participer à la prochaine Coupe de l’America avec, pour objectif, de ramener l’aiguière d’argent sur le territoire britannique. Faut-il rappeler qu’il s’agit du plus ancien trophée sportif tous sports confondus et qu’il a été ravi à la couronne par les Etats-Unis en 1851 ? Depuis, jamais une équipe britannique n’est parvenue à laver l’affront causé par son ancienne colonie. Une situation embarrassante à laquelle l’équipe Land Rover BAR menée par le multi-médaillé olympique Ben Ainslie compte bien mettre un terme lors de la 35e édition qui aura lieu en 2017 aux Bermudes.
Depuis les premières régates qui opposèrent les concurrents au large de l’ile de Wight en 1851, les choses ont bien évolué. La Coupe de l’America est devenue la compétition de référence pour les meilleurs navigateurs au monde, mais aussi pour les meilleurs ingénieurs en construction navale. Les règles qui dictent la conception des catamarans de classe AC35 sont très strictes, mais c’est sur certains détails que les ingénieurs comptent faire la différence en simulation. Grâce à des centaines de capteurs, les marins vont tirer le meilleur de leur bateau sur le plan d'eau.
Une équipe de Coupe de l’America, une PME (presque) comme les autres
Pour l’aspect purement informatique du défi britannique, Peter Jones, son DSI, doit relever des défis pour le moins ardus. « La culture de l'équipe, c'est que chaque penny doit être dépensé afin de rendre le bateau plus rapide, si bien que la gestion de notre informatique doit être aussi légère que possible. Personnellement, je viens du monde des PME et c'est ce qui m'a poussé vers les solutions hyperconvergées EMC VCE VxRail. Beaucoup a été écrit sur la simplicité de mise en œuvre de ces équipements et effectivement, la gestion peut être confiée à un employé. » Outre cette administration système minimaliste, l’hyperconvergence permet au DSI de faire face à la montée en puissance rapide de l’équipe. Celle-ci comptait une douzaine de personnes au moment de sa création. Ils sont aujourd’hui plus de 50 à relever ce défi sportif.
Peter Jones a choisi l’appliance VCE VxRail dans la gamme EMC pour plusieurs raisons : « Mes critères étaient en premier lieu la simplicité d'exploitation, sa faible empreinte environnementale et sa flexibilité et sa capacité à monter en charge. Nous devons nous adapter rapidement aux changements, pouvoir rapidement mettre en production une base de données SQL qui n'était pas initialement prévue sans devoir tout remettre à plat et c'est exactement ce que nous permet une solution hyperconvergée comme VxRail. »
Alors que l’équipe Land Rover BAR s’entraine à Portsmouth et dispute les régates préparatoires, l’appliance VxRail de l’équipe exécute environ 25 VM en moyenne. Beaucoup de ces machines virtuelles sont celles que l’on retrouve dans l'infrastructure informatique de beaucoup de PME « classiques ». Ainsi, une VM est dédiée au serveur Active Directory de l’équipe, chaque base de données SQL Server dispose de sa VM de même que le progiciel de gestion comptable de l’entreprise. D’autres machines virtuelles sont dédiées à Siemens NX, la solution de CAO mise en œuvre par l’équipe pour affiner le design de son bateau, de même qu’à la solution de simulation numéro de CD-Adapco. Véritable infrastructure informatique à tout faire, l’appliance héberge même l’application de gestion du bâtiment de l'équipe, sous Linux.
Une exploitation de la télémétrie comparable à la Formule 1
L’équipe a déployé une première appliance dans les locaux de son quartier général de Portsmouth, une seconde est installée dans un des conteneurs qui sert d’atelier à l’équipe lors des régates. Toutes les données de télémétrie vont se décharger sur cette infrastructure terrain puis les données sont répliquées entre cette installation mobile et le quartier général : « Tout comme pour les tests en Formule 1, nous transmettons en streaming la télémétrie des bateaux jusqu'à notre base où l'équipe réalise l'analyse des données ainsi que des vidéos. Nous avons la volonté de répliquer ces données entre le site de la course, aux Bermudes et notre quartier général de Portsmouth. »
Le bateau de 45 pieds de longueur (13,42 m) est entièrement fabriqué en fibres de carbone et toute sa structure est parcourue de fibres optiques. Plusieurs centaines de capteurs permettent à l’équipe de suivre en temps réel les charges qui pèsent sur chaque point de la structure du bateau. « Nous mesurons en temps réel les charges qui s'exercent sur les poutres et traverses de la structure, la coque, mais aussi, et surtout, sur les ailes. Bien évidement nous réalisons des tests statiques, mais les mesures dynamiques nous permettent d'identifier des charges qui, lors des manœuvres, pourraient être inhabituelles. » A ces mesures viennent s’ajouter toutes les informations relatives à la navigation du bateau, sa vitesse, les voiles déployées, le cap, 4 caméras de télémétrie ainsi que 8 caméras GoPro qui filment le bateau sur différent angles. La vidéo est un outil indispensable pour corréler les données mesurées et les actions de l’équipage sur le pont.
Le volume de données collectées atteint 300 Go de donnée par journée en mer. Bien évidemment, impossible de récolter de tels volumes de données en temps réel sur tous les plans d’eau où le bateau va évoluer, tant à l’entrainement que lors des régates. « Seule une petite partie des données mesurées est transmise en temps réel. Outre l'équipement de mesure lui-même, un petit PC est embarqué à bord, protégé dans un boitier en carbone. Celui-ci dispose d'une capacité de stockage de l'ordre de 1 To. Ce n'est pas énorme mais suffisant pour nous permettre de stocker l'intégralité des mesures d'une journée d'entrainement et les transférer dans nos bases de données lorsque le bateau est revenu à quai. »
Là, l’ensemble des données est recueilli par l’équipe au sol et sont chargées dans le rack EMC. « Le système embarqué sur le bateau recueille toutes les données puis une partie est stockée sur la base de données SQL Server hébergée sur le VxRail, d’autres données brutes sont exploitées par certains de nos systèmes propriétaires et enfin nous avons un cluster Isilion que nous utilisons comme plateforme de stockage de fichiers à usage général. Les vidéos y sont stockées dans une hiérarchie très classique. » Pour une année d’activité, l’équipe doit stocker 300 To de données de simulation hydrodynamique CFD, 100 To pour les calculs de structure de son bateau (FEA / Finite Element Analysis), 100 To de vidéos et enfin 50 To de données issues des capteurs.
La prochaine édition de la Coupe aura lieu en juin 2017 aux Bermudes mais actuellement les régates préparatoires battent leur plein. Après New-York, Chicago, Portsmouth, c’est à Toulon que les équipes vont s’affronter les 10 et 11 septembre prochain puis après ce sera Fukuoka, dernière étape avant les Bermudes. L’infrastructure hyperconvergée sera alors le septième membre d’équipage de de l’équipe Land Rover BAR.