Cloud : pourquoi TSG Group est finalement resté sur une offre privée
Le fournisseur de distributeurs de carburant a découvert à la faveur d’un déménagement prématuré qu’un hébergeur privé réglait bien plus facilement les problèmes et coûtait moins cher.
Lorsqu’en 2015 Dover rachète son activité de fabrication de distributeurs de carburant pour stations-service, la branche française de TSG (ex-Tokheim) se retrouve contrainte d’abandonner ses locaux de Villepinte, au nord de Paris. A ce moment, toutes les options sont ouvertes pour reloger le datacenter de secours qui s’y trouvait. Eric Bonnevay, le DSI, imagine déjà qu’il placera un jour ses machines virtuelles et ses données dans un cloud public. Mais, pour l’heure, les infrastructures ne sont pas encore préparées à une telle migration et la priorité reste de déménager les serveurs en l’état, vers une nouvelle salle.
« Nous possédons deux datacenters. Celui de notre siège au Plessis-Robinson, dans le sud de Paris, exécute toutes nos applications, tandis que celui initialement installé à Villepinte a plusieurs rôles : il nous sert de Plan de reprise d’activité, mais aussi à des fins de tests et, surtout, il est celui vers lequel remontent les communications des équipements installés chez nos clients », explique Eric Bonnevay.
Au début, un simple déménagement
« Si nous ne fabriquons plus nous-mêmes de distributeurs de carburants, notre activité consiste aujourd’hui à les vendre, à les faire fonctionner et à assurer leur maintenance. Notre second datacenter reçoit donc en permanence des données qui peuvent être de simples métriques de fonctionnement, ou encore des transactions financières effectuées par les usagers sur les distributeurs », ajoute-t-il.
Il précise que les équipements commercialisés aujourd’hui par TSG vont de la pompe à essence aux bornes de recharge électrique, en passant par les machines à laver les voitures. Autant de dispositifs susceptibles de fonctionner 24 heures sur 24.
« Nos équipes ayant été regroupées au siège du Plessis-Robinson suite au rachat, nous cherchions dès lors un bâtiment alentour pour abriter notre second datacenter. En effet, en cas d’incident, il est primordial que nos techniciens puissent accéder dans les plus brefs délais à nos serveurs », ajoute Eric Bonnevay.
Courant 2016, l’équipe de TSG visite plusieurs campus, pour finalement choisir celui de l’hébergeur Data4 à Marcoussis (91). « Initialement, notre choix n’était conditionné que par des caractéristiques très pragmatiques : la simplicité d’accès, la garantie d’une connectivité en 1 Gbit/s vers notre siège et, puis, bien entendu, la sécurité des installations », se souvient Eric Bonnevay.
Le défi d’assurer la migration dans les délais
A ce stade, il n’écarte pas l’idée d’un emménagement temporaire pour migrer un peu plus tard l’ensemble dans le cloud public. Certaines applications étant à présent achetées en SaaS, le DSI regarde d’un œil bienveillant ces nouvelles ressources en ligne qui n’ont plus besoin de maintenance physique.
Puis, rapidement, il est confronté à une situation inattendue, qui va lui faire prendre la mesure des possibilités inédites offertes par le site de Data4.
« Alors que nous étions en train de nous installer chez Data4, nous nous sommes rendus compte de la difficulté que ce déménagement représentait pour nos clients. Certains d’entre eux travaillaient avec des opérateurs qui ne pouvaient pas leur assurer une connexion haut débit vers notre nouveau site. Autrement dit, nous devions trouver d’urgence une solution pour éviter à tout prix qu’ils n’aient subitement plus accès, par exemple, au système de paiement de leurs distributeurs », résume le DSI.
« Nous pensions faire face à un problème majeur. Et quelle ne fut pas notre surprise de constater qu’en emménageant chez l’hébergeur Data4, nous avions désormais accès à tout un écosystème de prestataires que nous n’aurions même peut-être pas pensé à contacter. »
Parmi ces prestataires, l’opérateur de télécommunications Cogent résout la situation en un tournemain : il propose, à un tarif attractif, de mettre en place tous les liens haut débits nécessaires, avec des tunnels VPN pour garantir la sécurité des accès.
« Tout est subitement devenu plus simple. Lorsque les autres opérateurs de nos clients venaient installer des équipements de connexion sur nos serveurs, mais arrivaient devant nos baies avec des matériels non compatibles, d’autres prestataires présents chez Data4 nous prêtaient temporairement le nécessaire pour ne pas annuler les interventions. Sans tout ceci, nous n’aurions jamais réussi à opérer notre migration avant la fin de l’année 2016, la date butoir que nous devions respecter. »
L’opportunité d’accéder à un cloud privé deux fois moins cher que le cloud public
Tous ces avantages incitent Eric Bonnevay à réévaluer la pertinence de migrer plus tard vers le cloud public.
« Nous avions imaginé partir dans le cloud public parce que, depuis le recentrage de nos activités sur le service, nos besoins en matière de stockage de données explosent. Typiquement, nos 1800 techniciens de maintenance visitent désormais tous les sites de nos clients avec une tablette depuis laquelle ils renseignent des informations, prennent des photos, etc. Et toutes ces données, très volumineuses, vont nourrir une nouvelle application de GED, laquelle est stockée au Plessis-Robinson et répliquée sur le datacenter secondaire chez Data4. »
« Mon estimation est que nos deux datacenters seront bientôt saturés et je n’ai pas l’intention d’acheter encore du matériel pour étendre leurs capacités. Le cloud public se présente comme une solution. Mais l’étendue des possibilités offertes par l’écosystème autour de Data4 m’a fait me demander s’il n’y en avait pas une autre », témoigne-t-il.
A l’instar de la situation vécue avec Cogent, Eric Bonnevay n’a pas sitôt commencé à se poser des questions qu’il rencontre l’hébergeur de cloud privé Naitways, un autre pensionnaire du site de Data4 à Marcoussis.
« Nous avons commencé à travailler avec eux en leur confiant le stockage de nos données froides, les moins critiques. Non seulement, nous nous sommes rendus compte que nous pouvions accéder à leurs ressources en très haut débit, grâce au lien vers le site de Data4, mais en plus leurs tarifs se sont avérés deux fois moins chers que ceux proposés par les acteurs du cloud public », se réjouit-il.
Au fil de l’année 2018, puis depuis le début de l’année 2019, TSG migre de plus en plus de données chaudes sur les ressources privées de Naitways. « Nous avons même commencé à leur confier des traitements qui, au-delà du stockage, nécessitent que nous louions l’usage de machines virtuelles. Et nous avons beau augmenter la charge au fur et à mesure, le service ne perd pas en qualité et les tarifs restent beaucoup plus intéressants qu’en cloud public. »
« Désormais, tous les nouveaux projets, toutes les nouvelles données iront chez Naitways. Je n’envisage plus du tout de cloud public. Aller chez un hébergeur comme Data4 m’a en définitive ouvert des perspectives que je n’imaginais pas », conclut-il, en comparant la qualité de service obtenue au tapage médiatique fait autour du cloud public.