Chantiers des JO 2024 : stockage Full Flash pour la modélisation des données du bâtiment
Pour stocker et sécuriser la modélisation des données du bâtiment des 62 chantiers des JO 2024 de Paris, Solideo a fait le choix des solutions Full Flash de Pure Storage, une infrastructure on-premise qui bénéficiera bientôt d’un PCA sur Microsoft Azure.
Établissement public créé en 2018, au côté du comité d’organisation et de la délégation interministérielle olympique et paralympique, la Société de Livraison des Ouvrages olympiques (SOLIDEO) est chargée de créer l’ensemble des ouvrages pérennes des Jeux olympiques qui seront organisés en France en 2024.
Ce sont en tout 62 ouvrages pérennes qui seront construits pour ces jeux. Et ceux-ci sont très divers, depuis les 17 ouvrages du village des athlètes, au village des médias. Autant de bâtiments qui seront érigés dans une logique d’héritage : ces infrastructures vont connaître une seconde vie après les JO, notamment ce village des athlètes qui, dès 2025, sera occupé par les habitants d’un nouveau quartier entre Saint-Denis et Saint-Ouen-sur-Seine, avec ses logements, ses écoles et ses commerces.
Une infrastructure IT commune pour 62 chantiers
Sur ces 62 ouvrages olympiques, Solideo est directement maître d’ouvrage pour 29 d’entre eux et doit collaborer avec les autres maîtres d’ouvrage que sont collectivités locales et villes, à l’image de la Marina du Roucas-Blanc, dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par la ville de Marseille elle-même. Charge à Solideo de fournir la plateforme IT vers laquelle vont converger les modèles numériques (ou BIM pour Building Information Modeling, à savoir modélisation des données du bâtiment) de ces 62 chantiers.
Marc DuongRSSI et DSI, Solideo
Marc Duong, RSSI et DSI de la Solideo, souligne l’importance de cette infrastructure commune : « l’IT est essentielle dans ces chantiers. Avec 62 chantiers menés en parallèle, ce sont énormément d’équipements qui seront modélisés dans ces BIM. Le rôle de Solideo est de fournir l’infrastructure IT qui va supporter l’ensemble de ces chantiers ».
Ces informations BIM sont constituées de données qui peuvent avoir de multiples formats : fichiers AutoCAD, bases de données, fichiers pdf, ou encore formats spécifiques au BTP. « Nous avons cherché à harmoniser au maximum ce volet et c’est ce qui nous a poussés à chercher une solution suffisamment robuste pour sécuriser ces données, notamment face aux attaques informatiques qui se multiplient ces derniers mois ».
Une architecture on-premise privilégiée par le DSI
Si Solideo supervise pour 3,2 milliards d’euros de travaux, la structure reste comparable à une PME d’une centaine de personnes seulement. De plus, elle doit pouvoir échanger des données avec les très nombreux intervenants impliqués dans la construction des ouvrages olympiques.
La piste d’une IT 100 % cloud semblait toute tracée, pourtant Marc Duong a souhaité privilégier un mode de déploiement on-premise : « nous avons quelques applications dans le cloud, notamment pour les échanges de données, mais toutes les données sont conservées en interne. Nous voulons conserver un contrôle total de nos données. Sachant que nous sommes un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial), nous nous devons de sécuriser au maximum nos données, et ne pas les placer dans le cloud public ».
L’équipe informatique composée de Marc Duong, RSSI et DSI, de Thomas Pinarel, Caroline Tang Song et Jordan Vidal a évalué les différentes solutions de stockage et, suite à un appel d’offres, a préféré la proposition de Pure Storage composée d’appliances Pure Storage FlashArray, de l’abonnement Evergreen Storage et de la couche logicielle Pure1 ; une offre jugée plus innovante par le DSI que sa concurrente NetApp.
« Je viens du secteur de la santé dans lequel j’ai beaucoup travaillé sur le volet imagerie médicale, avec des systèmes extrêmement puissants pour stocker les images issues des IRM. Ce qui m’avait séduit avec Pure Storage, c’est l’approche Full Flash : nous fonctionnons actuellement sur une infrastructure 100 % flash que nous hébergeons on-premise dans notre datacenter, une salle construite pour le projet. À terme, nous allons compléter cette infrastructure de stockage par un hébergement dans le cloud », explique Marc Duong.
Le DSI considère que travailler en direct avec Pure Storage sans devoir passer par un intégrateur fut un gros atout lors du déploiement, tant pour la maîtrise technique des produits que pour bénéficier d’un support et d’une réactivité bien supérieurs. Le déploiement du rack a été réalisé en 4 jours seulement.
Marc DuongRSSI et DSI, Solideo
En outre, l’approche « Evergreen » proposée par Pure Storage a séduit le DSI : « l’infrastructure de stockage va monter en puissance au fur et à mesure que les chantiers des JO vont démarrer et avancer dans le temps. Le gros avantage de l’approche Evergreen, c’est que nous pourrons échanger les disques dans les années à venir afin de disposer d’une plus grande capacité de stockage sans nécessairement devoir ajouter de baies supplémentaires. Ainsi, nous allons pouvoir multiplier par 5 ou par 10 la capacité de stockage dont nous disposons actuellement ». Le DSI a cherché à reproduire ce modèle pour ses serveurs Dell EMC.
Le cloud public pour renforcer la résilience de l’infrastructure
L’infrastructure assure le stockage des données de production, mais aussi les sauvegardes. Outre la sauvegarde des données des serveurs avec la solution Veeam backup, les sauvegardes s’appuient sur des snapshots Pure Storage des serveurs de production. Dans ce contexte, la rapidité de la solution Full Flash de Pure Storage, fait merveille comme l’explique le DSI : « nous avons de gros LUN et un test en réel sur un système traditionnel nous a montré que la sauvegarde mettait 4 jours. Ce délai a été ramené à une dizaine de minutes seulement sur la solution Pure Storage ».
De ce fait, Solideo va pouvoir réaliser des snapshots de ses systèmes de production plusieurs fois par jour sans bloquer les utilisateurs. Les premiers tests réalisés par Solideo ont permis de remonter un serveur Active Directory en moins de 5 minutes. Des tests de plus grande ampleur permettront au DSI d’avoir une évaluation plus précise sur des LUN plus conséquents, notamment pour le « filer » qui va accueillir les fichiers BIM.
La prochaine évolution de cette infrastructure de stockage portera sur la mise en place d’un PCA sur le cloud public Microsoft Azure. « En général, les DSI utilisent Azure pour les données de production et les infrastructures on-premise pour leur PRA. J’ai préféré faire l’inverse avec ma production sur mes infrastructures internes et notre PRA/PCA sur Azure ».
L’avantage de l’approche choisie par Marc Duong est de pouvoir basculer sur Microsoft Azure en cas de problème majeur sur ses infrastructures physiques, avec une puissance suffisante pour pouvoir fonctionner quasi normalement. Et l’avantage en matière de coûts de fonctionnement est important : les coûts engendrés par les ressources de stockage cloud sont minimes tant que le PCA n’est pas activé.
La cybersécurité de l’infrastructure données de Solideo n’a bien évidemment pas été négligée tant ce type d’événements attire l’attention des hackers à l’échelle mondiale. « Nous sommes en liaison étroite avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) qui nous apporte un soutien en tant qu’entreprise publique. Et nous suivons ses préconisations pour protéger nos systèmes ». Les données sont chiffrées, et aux fonctions de sécurité offertes par Pure Storage, le DSI/RSSI a ajouté et mis en place d’autres solutions de protection réseau, afin de protéger les sauvegardes d’une éventuelle attaque de maliciel.
Solideo se prépare à sa montée en charge initiale
Ainsi, 32 des 62 chantiers des JO 2024 doivent démarrer en 2021, soit la moitié des ouvrages olympiques pérennes qui seront construits pour l’événement. Ces premiers chantiers vont constituer le baptême du feu pour l’infrastructure de stockage. Les travaux préparatoires ont commencé pour le village des médias sur Dugny/Le Bourget, et les participants à ce chantier ont accès à la plateforme depuis le mois de novembre 2020, alors que les travaux de construction doivent démarrer à l’automne 2021.
Marc DuongRSSI et DSI, Solideo
Qu’adviendra-t-il des données BIM lorsque les athlètes et journalistes auront laissé les lieux à leurs futurs habitants et usagers ? La priorité de Solideo est d’assurer la pérennité de l’héritage laissé par les Jeux : « tout n’a pas encore été encore défini, mais techniquement toutes les maquettes numériques, tous les plans seront mis à disposition des collectivités qui exploiteront par la suite ces infrastructures », explique le DSI.
Les données BIM peuvent être exploitées dans la gestion des infrastructures, notamment pour optimiser l’entretien et la facture énergétique des installations. Est-ce que ce sera le cas des futurs immeubles et installations qui seront construits pour les JO 2024 ? « Pour l’instant, le futur des données BIM reste incertain, car cela représentera un coût de gestion pour les collectivités. Le transfert de ces données fera partie des futures discussions pour savoir quelles seront les collectivités en mesure de tirer profit de ces données à l’avenir », conclut Marc Duong.