Back Market place le monitoring au cœur de sa plateforme web
Le spécialiste du reconditionnement de produits numériques s’appuie sur Datadog pour monitorer ses clusters Kubernetes placés sur AWS ainsi que pour dimensionner automatiquement sa plateforme.
Quand on décide de reprendre en main des compétences en infrastructure pour gagner en flexibilité, le monitoring constitue une aide précieuse. C’est un des conseils de Back Market, une place de marché pour produits numériques reconditionnés, que l’on pourrait retenir dans sa mise en place des outils de l’éditeur Datadog.
Né en 2014, Back Market a bâti sa plateforme pour se positionner comme un entremetteur entre les consommateurs et les industriels, PME ou indépendants spécialisés dans le reconditionnement de produits. La société se repose sur une base de 350 partenaires « reconditionneurs » certifiés, dont la qualité des travaux est suivie dans temps, afin d’en mesurer les évolutions. Des contrôles minutieux sont ainsi appliqués et des notes sont fournies avant de classer l’état de l’appareil et de son reconditionneur. Car sur ce marché de la seconde main du produit numérique, le client a des exigences très fortes, celles d’avoir des appareils proche « du neuf », confie Théotime Lévêque, à la tête des activités DevOps chez Back Market. Chez Back Market, le prix de revente est proportionnel à son état. Chaque appareil reçoit un grade, et le prix s’ajuste en fonction.
Historiquement, Back Market fait partie de ces sociétés nées avec le cloud. Mais celle-ci avait fait le choix de confier l’infogérance de ses services AWS à un tiers. Gouvernance, administration et gestion des releases étaient donc coordonnées à l’extérieur. Mais avec la croissance de la société, son million de clients (en Europe essentiellement) et sa volonté d’étendre ses activités à l’international (la société est présente en France, Allemagne, Espagne, Italie et Etats-Unis – ce dernier depuis 2018) et de diversifier le type de produits reconditionnés, la société lève des fonds et recrute.
La société passe de 10 à 50 développeurs. Ce dispositif d’infogérance devient trop étriqué. En 2018, la reprise en main de l’infrastructure devient primordiale. « Avoir un partenaire était de moins en moins aligné sur la croissance de la société, explique le responsable. D’autant que le time-to-market avait fortement augmenté. » L’internalisation et le recrutement des compétences doivent répondre aussi à des interventions menées plus fréquemment sur la plateforme, selon le modèle DevOps.
Back Market décide de rester sur AWS, mais de changer les socles. Containers et Kubernetes y trouvent logiquement leur place. La société commence par containeriser ses applications monolithiques, avant de les orchestrer dans des clusters Kubernetes. Mais pas question de reprendre en main son infrastructure et de rebasculer dans une offre managée. Back Market opte donc pour exécuter lui-même l’orchestrateur. « On essaie de rester agnostique. C’est un choix pour rester flexible », poursuit encore Théotime Lévêque. Seules les bases de données reposent sur des offres managées, RDS (MySQL) et Aurora. La gestion des configurations est administrée par Terraform et Helm pour le cycle des releases.
Pour l’heure, pas de revue de codes des applications, explique-t-il, même si cela est à venir. La migration se veut de type « Lift-and-Shift ».
Datadog, source et acteur
C’est ce dispositif qui est écouté par Datadog. Back Market récupère certes dans l’outil de monitoring les données de Cloud Watch pour ce qui est de l’infrastructure pure, mais a également placé un agent Datadog dans les clusters Kubernetes pour écouter les applications.
Le spécialiste du reconditionnement a organisé ces informations dans 3 tableaux de bord pour mesurer le volume des requêtes, le nombre de services et la latence des clusters. Entre 60 et 70 serveurs sont en place sur les zones Europe et Etats-Unis.
« Avec ces 3 graphes, on détermine la santé des services », commente Théotime Lévêque. Mais pour Back Market, l’intérêt est aussi de généraliser ces tableaux de bord pour en faire « un flux de signalisation », qui soit décliné à l’ensemble des clusters. « Tout est centralisé dans un tableau de bord commun pour avoir exactement la même configuration pour tous les clusters. On peut passer les applications d’un cluster à l’autre et disposer d’une parité des environnements », lance-t-il. Datadog permet ainsi de visualiser ce qui se passe globalement, lors d’une migration.
Mais ce va aussi plus loin. Car Back Market s’appuie également sur Datadog pour doter sa plateforme de capacité d’auto-scaling (dimensionnement automatique) qui réagit aux données collectées par l’outil de monitoring. Si un pic de trafic intervient – ce peut être le cas lors de la diffusion d’un spot TV –, les métriques de Datadog permettent de réduire ou d’augmenter les ressources attribuées à la plateforme, automatiquement.
Parmi les prochaines évolutions en matière d’usage, Back Market envisage d’utiliser l’outil de monitoring de façon plus granulaire, pour modifier la taille des VMs par exemple.
Pour l’heure Datadog n’est pas utilisé pour analyser les données collectées à partir des comportements des utilisateurs. Back Market utilise pour cela New Relic et Pingdom, mais « de moins en moins car Datadog prend de plus en plus de place », soutient encore le responsable.
Si Théotime Lévêque précise avoir auparavant utilisé Logmatic et Datadog, c’est bien la facilité de l’outil qui l’a convaincu comparé à la concurrence. « Quand on n’a pas de ressources d'infrastructure, le monitoring est vital pour migrer, soutient-il. La création de tableaux de bord est accessible pour les développeurs juniors, ce qui n’est pas le cas de New Relic. » Aujourd’hui, 6 personnes travaillent sur l’infrastructure.