Amadeus pose Master Pricer dans le Cloud
Amadeus va laisser ses mainframes sur le bord de la piste. L'éditeur de système de réservation pour le transport aérien est en train de redévelopper son logiciel Master Pricer pour l'adapter et le déployer sur Google Cloud.
Amadeus a utilisé le cloud de Google pour ce qu'il dit être la première application critique de l'industrie du voyage à être déployée sur le cloud public.
L'opérateur du système mondial de distribution de billets pour les compagnies aériennes a également déclaré qu'il était la première entreprise du secteur à fermer tous ses mainframes après un long marathon technologique qui a débuté il y a plusieurs années.
La société explique qu'elle fonctionne désormais à 100 % sur des systèmes ouverts, ce qui lui a permis de développer plus rapidement de nouveaux produits et de nouvelles fonctionnalités sans attendre la mise en place d'un code mainframe sur mesure.
L'application Amadeus Master Pricer est la première étape de la stratégie de l'éditeur dans son chemin vers une architecture 100 % cloud, distribuée mondialement, entre cloud privé et public.
Pour Amadeus, un des bénéfices est de pouvoir augmenter la capacité du système plus rapidement et à la demande, ce qui devrait lui permettre de mieux faire face aux pics d'activité.
Dietmar Fauser, vice-président principal des plates-formes technologiques et de l'ingénierie chez Amadeus, date « l'idée de quitter les mainframes à 2014 ».
Rester agnostique
Parmi les facteurs de la décision, la proximité entre Google et Kubernetes aurait joué un rôle clef. Dietmar Fauser voit en effet en Kubernetes une possibilité d'avoir un niveau d'automatisation beaucoup plus élevé dans ses centres de données et rendait plus simple la migration des workloads vers le cloud.
« Les mainframes ont été la colonne vertébrale de l’industrie du voyage pendant de nombreuses années. Mais il est clair désormais que l’avenir de l’industrie réside dans le cloud », dit-il.
Dietmar FauserAmadeus
Passer à une infrastructure plus moderne permettra par ailleurs à Amadeus de commencer à utiliser des technologies comme l'intelligence artificielle (IA), l'Internet des objets (IoT) et l'apprentissage statistique, qui pourraient améliorer l'expérience de réservation.
Pour autant, Amadeus a choisi d'utiliser le IaaS de Google Cloud Platform (GCP) et non les services intégrés au PaaS. Pour Dietmar Fauser, il s'agit pour Amadeus de ne pas être lié à une plate-forme particulière. Dans cette optique, les applications reposent sur Couchbase et non sur les DBaaS de Google.
« Nous pouvons déployer Cloudbase sur différentes infrastructures et bénéficier d'une synchronisation des données en temps réel », justifie le responsable.
Toujours selon Dietmar Fauser, Amadeus a adopté une approche pragmatique dans sa migration vers le cloud, en sélectionnant des applications qui fonctionnaient à pleine capacité dans les datacenters de l'entreprise.
« Les applications que nous avons choisies étaient celles qui n'étaient pas concernées par les données réglementées. Elles étaient relativement modernes et étaient constamment réécrites », explique-t-il. Ce profil d'application en faisait des candidats idéaux pour être redéveloppé en applications cloud.
À l'avenir, et si les fournisseurs de cloud publics commencent à faire converger leurs API, Amadeus n'exclut pas de les utiliser (sans avoir à réécrire les applications). Et de citer AWS sur ce point : « S3 est un bon exemple, c'est devenu l'API standard de stockage pour tout le monde ».
L'approche voulue par Amadeus lui permet de déployer ses applications où il le souhaite. « Nous avons un principe strict qui dit qu'une application ne doit pas dépendre de l'infrastructure sous-jacente ».
« Nous pouvons déployer exactement la même application dans le cloud de Google et sur site, dans notre propre datacenter. Elle s'appuie sur Kubernetes. Sur site, nous utilisons OpenStack, et dans le cloud public, nous utilisons Google ».
Pour limiter l'impact de la latence du réseau, Amadeus a mis en place des principes de conception qui stipulent que, par défaut, toutes les communications locales restent dans une zone donnée. « Les données ne circulent pas entre les régions, que ce soit sur site ou dans le cloud de Google ».
Néanmoins, certaines applications ont besoin d'échanger des données entre régions. Celles-ci bénéficient d'une surveillance particulière, a-t-il ajouté.