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Airbus Helicopters passe au Cloud privé ultra-sécurisé

Sogeti, la filiale de Capgemini, va assurer l'infogérance du Cloud privé d'Airbus Helicopters. Un Cloud ultra-sécurisé dont les conditions contractuelles sont désormais proches du Cloud public.

Hors de question pour Airbus Helicopters, premier constructeur mondial d'hélicoptères, dont un bon nombre d'appareils militaires, de porter ses applications critiques dans le Cloud, qu'il soit souverain ou pas. Néanmoins, l'industriel a signé un contrat de quatre ans avec son infogérant Sogeti qui lui donne une souplesse proche de celle que peuvent offrir les fournisseurs de Cloud public tout en conservant ses machines et ses données bien à l’abri dans ses datacenters de Marignane.

Une évolution progressive vers une architecture de Cloud privé

Capgemini et sa filiale Sogeti sont présents dans le groupe Airbus depuis plusieurs décennies. Sogeti est prestataire d'Airbus Helicopters (anciennement Eurocopter) depuis six ans maintenant, avec des contrats relatifs à la sécurité ainsi que l'infogérance partielle de son infrastructure informatique.

« Cette mission d'infogérance a démarré il y a cinq ans maintenant », explique Patrice Roy, en charge pour le groupe Capgemini des relations avec Airbus. « Pendant cette période, les besoins d'Airbus Helicopters ont bien augmentés, l'industriel à rationnalisé ses applications et consolidé ses infrastructures à Marignane. »

Ce contrat d'infogérance est remis en compétition périodiquement et Sogeti a progressivement fait évoluer son offre pour aller vers la solution de Cloud privé, qui a finalement retenue l'attention du DSI d'Airbus Helicopters.

« Il ne s'agit pas à proprement parler d'un changement d'infrastructure, mais plutôt d'une évolution. Nous passons en quelque sorte à une dimension supérieure », ajoute Patrice Roy.

Ce contrat, de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros, porte sur les systèmes de stockage et les calculateurs qui ont été consolidés par Airbus Helicopters sur son site de Marignane. « Nous facturons les services délivrés sur la couche Iaas, en fonction des volumes et de métriques liées aux performances. D'autre part, nous facturons les services applicatifs pour les applications dont on nous a confié l'infogérance, SAP R3, PTC Windchill, Microsoft Sharepoint, Tibco, etc. ».

En parallèle, Sogeti continue à assurer un certain nombre de prestations dans le domaine de la sécurité pour l'industriel.

Un contrat entièrement variabilisé, en mode "Pay per use"

Le montant du contrat n'a officiellement pas été communiqué. « Nous offrons un catalogue de services à Airbus Helicopters. Le montant va donc dépendre de la consommation de ces services par ses entités et il n'y a pas de montant minimal. Lors des contrats précédent, certains ont eu des montants importants, d'autres un peu moins, tout est lié au business de l'industriel et c'est bien ça le point fort de ce contrat pour Airbus Helicopters, nous sommes vraiment dans un modèle Pay per use ».

Pour assurer une telle flexibilité à ce puissant client, Sogeti - et ses partenaires - ont installé dans les datacenters d'Airbus Helicopters environ deux fois la puissance initiale requise par l'industriel pour ses applications. Seul moyen pour répondre à la flexibilité demandée par la DSI.

« La caractéristique principale de ce contrat, c'est la flexibilité » martèle Patrice Roy. « A nous de faire les montages intelligents mettre en place les architectures, avoir les bons accords avec les fournisseurs de serveurs et d'équipements de stockage qui eux-aussi doivent jouer le jeu pour assurer cette flexibilité à Airbus Helicopters. Nous devons assurer une flexibilité que l'on trouve dans le Cloud public, mais sur des ressources privées et sécurisées ».

Ainsi, si Airbus a besoin de lancer un nouveau programme, ses ingénieurs pourront disposer à la demande de nouveaux environnements collaboratifs, de nouveaux espaces de stockage et déployer de nouveaux services. La DSI aura aussi toute liberté pour décommissionner des applications, des infrastructures pour coller à ses besoins réels. « Le client a toute liberté pour arrêter des services, retarder ou avancer le lancement de ses programmes, la facturation s'adapte automatiquement à ces fluctuations ».

Actuellement plusieurs dizaines d'ingénieurs assurent, depuis Toulouse, l'infogérance des infrastructures et des applications d'Airbus Helicopters sur un mode 24/7. Le contrat signé avec l'industriel comporte jusqu'à quatre paliers d'intervention différents par application, avec des niveaux Bronze, Silver, Gold, Platinum qui sont à la fois fonctions de la criticité de l'application et du niveau souhaité pour chaque classe d'utilisateurs.

Pour l'instant, le Big Data, un sujet pourtant très en pointe dans la maintenance aéronautique, ne fait pas partie des solutions couvertes par le contrat.

Le Cloud public pas envisageable dans un tel contexte

A la question est-ce qu'un industriel tel qu'Airbus Helicopters aura recours à des services Cloud publics à terme, ce qui était aussi la raison d'être des services de Cloud souverains, Patrice Roy botte en touche.

« La demande d'Airbus Helicopters portait exclusivement sur un environnement privé. C'est vrai que tous nos clients regardent ce qui se passe dans le Cloud public et des décisions pourront être prises dans les années qui viennent sur ce qui est potentiellement faisable ou pas. La réflexion existe, mais on est ici dans un contexte à la fois civil et militaire où la donnée est protégée », analyse-t-il.

Si Airbus Helicopters n'est visiblement pas prêt à placer une partie de son infrastructure, même la moins sensible, sur le Cloud public, Capgemini-Sogeti s'estime prêt à accompagner ses clients pour aller vers des approche hybrides. « Le jour où ils le décideront, et pour l'application qu'ils décideront » conclut Patrice Roy.

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