Oracle : le grand guide du CloudWorld 2022

Introduction

Après deux OpenWorld virtuels consécutifs en 2020 et 2021, la grand-messe d’Oracle a fait son retour en physique en 2022.

Outre de petits changements cosmétiques – la conférence se nomme désormais CloudWorld et se déroule à Las Vegas –, il est à noter qu’Oracle tente de s’aligner sur les grandes tendances qui parcourent le marché IT. En Europe, le fournisseur mise plus particulièrement sur la notion de souveraineté… à l’européenne. Il a annoncé la disponibilité de son EU-Sovereign Cloud au deuxième semestre 2023.

Son cloud souverain européen ne répond pas pour l’heure aux exigences locales, notamment en France. Les clients et partenaires français d’Oracle, pays dans lequel Oracle a ouvert une deuxième région cloud (à Paris), pourraient se tourner vers Alloy. Cette offre, vedette du CloudWorld 2022, permettra aux partenaires du fournisseur cloud (voire ses plus gros clients) de déployer l’entièreté du cloud Oracle (IaaS, PaaS et SaaS) en marque blanche. En principe, un partenaire européen chevronné pourrait s’appuyer sur cette solution pour proposer une offre respectant les exigences du référentiel SecNumCloud, par exemple.

Mais ce qui intéresse réellement Oracle, c’est le multicloud. Non seulement il poursuit ses efforts d’interconnexion avec Microsoft Azure, mais il se rapproche également d’AWS. Après avoir lancé MySQL HeatWave sur le cloud d’Amazon, il a présenté les moyens de connecter les instances Oracle avec celles d’AWS. Cette approche complète sa démarche de cloud hybride incarnée par l’offre Cloud@Customer. Pour le moment, Oracle croit qu’une forme de cohabitation avec les géants du cloud est nécessaire. Précisons que le cloud public ne représente que 15 % de ses revenus.

À ce sujet, Oracle entend faire taire les critiques. Le fournisseur l’affirme haut et fort : non, Oracle Cloud Infrastructure (OCI) n’est pas uniquement dédié aux charges de travail Oracle. Pour prouver le contraire à ses détracteurs, il a posé plusieurs initiatives en place. Ainsi, il a renforcé son partenariat avec Nvidia afin d’accueillir des « dizaines de milliers » de GPU A100 et H100 ainsi que la plateforme Nvidia AI Enterprise.  Cela servira à accueillir les projets d’IA, mais aussi à accueillir le déport des Workloads HPC sur le cloud.

En outre, Oracle sait bien que pour convaincre ses clients de migrer vers ses offres DBaaS et SaaS, il ne suffira pas de convaincre la direction. Les métiers, les ingénieurs et les développeurs ont leur mot à dire. Pour ce faire, le fournisseur a annoncé la prise en charge des applications développées originellement pour MongoDB. Ensuite, il a dévoilé des capacités serverless pour persuader les développeurs d’adopter OCI. Il fait de même avec Oracle 23c, la prochaine version supportée à long terme de sa base de données.

Enfin, Oracle mise pleinement sur la verticalisation de son offre SaaS. Comme le prouve le rachat de Cerner pour 28 milliards de dollars l’année dernière, son principal centre d’intérêt à l’avenir sera la santé. Lors de la conférence, Larry Ellison a longuement détaillé les enjeux liés aux COVID-19 (le CTO septuagénaire en est à sa cinquième double injection, une véritable passion) et au système de santé américain. Le fournisseur a également lancé des partenariats avec des acteurs de la finance et de la logistique, notamment JP Morgan Payments et FedEx. L’objectif est d’intégrer ses suites logicielles avec les API les plus utilisés par ses clients.

Reste à voir si les effets d’annonce et les initiatives lancées en 2022 prendront auprès des clients et des partenaires d’Oracle. En attendant, LeMagIT vous donne d’ores et déjà rendez-vous pour suivre CloudWorld 2023.

1Infrastructure-

Standardisation et multicloud

2Cloud souverain-

Une épineuse question pour Oracle

3Oracle et le marché français-

« Confiance » et « transparence »

4SaaS, ERP…-

Les pistes pour encourager les migrations

5Bases de données-

Les développeurs en ligne de mire

6Santé-

Larry Ellison passion Covid-19