Informatique en Edge : quelles infrastructures pour les sites distants ?

Introduction

L’Edge computing correspond au système d’information miniature que les entreprises installent dans leurs succursales et autres sites périphériques. Ce sont des petits serveurs qui tiennent dans le local technique des points de vente, pour stocker les images de vidéosurveillance ou diffuser des clips promotionnels sur les écrans d’un magasin.

Ce sont des NUC d’Intel ou des Raspberry Pi disposés près des capteurs sur les sites industriels ou au pied du mobilier urbain, pour traiter localement des relevés afin d’alléger les données à remonter au siège, ou dans le but de déclencher le plus rapidement possible des dispositifs de maintenance. Il s’agit aussi, d’une manière plus générale, de toute l’informatique des utilisateurs qui ne travaillent pas au siège, qu’il s’agisse d’une antenne régionale dépourvue d’informaticiens ou du domicile des télétravailleurs.

Dans tous les cas, l’enjeu consiste à offrir localement des services d’ordinaire disponibles dans un datacenter mais sur des équipements physiques bien plus petits. La contrainte de trouver des serveurs au design assez condensé pour tenir sur une étagère n’est que la partie émergée de l’iceberg. Pour prendre peu de place et consommer peu d’électricité, ces appareils doivent aussi exécuter des traitements moins lourds. 

La solution qui se dégage est d’y faire fonctionner les applications non plus en machines virtuelles, mais en containers, via le système Kubernetes. Certes, celui-ci est d’ordinaire conçu pour exécuter les applications en cloud, en leur offrant la possibilité de se démultiplier au fur et à mesure que les requêtes des utilisateurs augmentent.

Mais Kubernetes offre deux avantages particulièrement utiles à une utilisation en Edge : il débarrasse les applications des couches système redondantes pour les rendre plus légères et continue à les considérer comme des instances virtuelles, de sorte que l’entreprise peut facilement les mettre à jour à distance.

Après la question de l’exécution se pose celle du stockage de données. Dans ce domaine, plusieurs options existent selon les cas d’usage. La plus classique consiste à déployer un NAS d’appoint, qui tient sur un bureau, comme les modèles proposés par Synology et autres Western Digital au grand public.

Mais attention : ces modèles ne sont pas conçus pour un usage professionnel et, en l’occurrence, n’ont sans doute pas la bande passante suffisante pour servir en même temps et sans ralentissement toute une flotte de capteurs ou d’écrans. On prendra de préférence des modèles, comme ceux d’IXsystems, capables de supporter des connexions 10 Gbit/s, quitte à les relier à des switches qui communiqueront avec chacune des machines edge en 1 Gbit/s.

Au-delà du format restreint de la baie de disques, c’est son utilisation qui conditionne sa nature. S’il s’agit d’un NAS pour une équipe locale qui échange avec le siège, voire avec les autres succursales, alors il est utile que ce NAS serve surtout de cache pour un stockage partagé, lui, en cloud. Si, au contraire, il s’agit d’une baie de disques pour des applications de traitement local qui supposent beaucoup d’accès (comme la reconnaissance faciale sur toute une flotte de caméras de vidéosurveillance), alors il peut être utile de choisir un modèle SAN avec des disques très rapides. La bonne nouvelle est que les constructeurs, IBM par exemple, commencent à proposer des modèles compacts équipés de SSD NVMe. 

Le réseau en Edge, pour sa part, se résume à une particularité : une passerelle SD-WAN. Cet équipement sert à fiabiliser les connexions entre la succursale et son siège, mais aussi entre la succursale et les services applicatifs qu’elle utilise en cloud (stockage de données, Office 365, services analytiques, etc.) via une ou plusieurs connexions (liens privés MPLS, connexion fibre publique, réseau mobile).

En pratique, le SD-WAN garantit que les communications seront bonnes sur le service de téléphonie sur IP auquel a souscrit la maison mère, que les chargements de données fonctionneront et que les outils à distance, dont les bureaux virtuels, resteront fluides même en cas d’incident sur un lien, même en cas de pic d’activité au niveau de la succursale.

Pour un petit site local, pour du télétravail, il est d’usage de faire l’économie d’un SD-WAN. Mais attention dès lors aux problèmes de sécurité qui se posent : l’entreprise doit s’assurer que ses règles de protection des données sont maintenues sur des sites où ses responsables informatiques ne sont pas.

Les options possibles, notamment différentes formes de VPN, doivent être étudiées au cas par cas. Et si la protection contre les cyberattaques monopolise l’attention des entreprises, celles-ci ne doivent bien évidemment pas oublier que le maintien en opération des activités passe bien évidemment par la surveillance du bon fonctionnement des équipements distants.

1Mini-serveurs-

Les solutions pour exécuter des applications serveurs sur un site antenne

2Stockage-

Diverses options d’appoint pour l’accès aux données

3Réseau-

Une seule clé : s’équiper d’une passerelle SD-WAN

4Sécurité-

Faire respecter les règles de protection sur les sites distants

5Glossaire-

Quelques définitions