Guides Essentiels

Dossier IA dans le droit : un cas d’école pour tous les secteurs critiques

Introduction

En 2018, Thalès avait testé un « Juriste Numérique junior ». Même s’il fonctionnait déjà bien, à l’époque, le projet était avant-gardiste. Mais l’arrivée de l’intelligence artificielle générative a depuis envoyé les professions légales dans une tout autre aire. Une aire où le « Juriste Numérique » n’est plus une exception, mais la règle.

Cette transformation n’est pas sans créer des inquiétudes chez les avocats et les juristes en entreprise. L’IA va-t-elle rendre leurs métiers caducs ?

L’IA : un changement majeur pour les métiers du droit

Non, répondent les éditeurs et les acteurs de l’information légale (Dalloz, Jus Mundi, LexisNexis, etc.). Ces professions vont être « augmentées », disent-ils. Leurs tâches seront modifiées, fluidifiées. Les compétences vont évoluer. La productivité va augmenter. Mais le métier ne va pas disparaître.

Les répercussions risquent néanmoins d’être majeures. Les postes « juniors » sont menacés, car ils sont désormais presque totalement remplaçables par une forme d’IA qui sait prendre en charge, pour la première fois de l’histoire de l’IT, les tâches des métiers du savoir (recherche, synthèse, résumé de réunion de travail, ébauche de projets, etc.). L’IA sait le faire plus vite, et peut-être mieux que des débutants. Et pour un coût largement inférieur à un salaire.

Mais il n’y a pas que les « juniors » qui vont être impactés. Les cabinets d’avocat vont par exemple certainement devoir réinventer leurs business models. La facturation à l’heure est remise en cause par des clients qui savent que les juristes utilisent l’IA pour des tâches qui ne peuvent donc plus leur être facturées au prix fort, note un cabinet américain (Foley & Lardner). Un cabinet qui imagine déjà l’avenir, comme vous le verrez dans ce dossier.

Des limitations inhérentes à tous les métiers critiques

Il reste cependant des limitations et des questions en suspens.

Dans les métiers du droit, la pertinence des réponses est critique. La confidentialité l’est tout autant. L’explicabilité d’une décision ou d’un livrable également. Or les assistants à base d’IA générative, en devenant des « interlocuteurs », doivent être « sûrs » dans tous ces domaines.

Pas question de voir les modèles (LLM) halluciner (réponse erronée). Pas question non plus de voir fuiter ses documents internes, ou d’envoyer des éléments de dossiers ultraconfidentiels sur les serveurs de prestataires (comme OpenAI ou autre).

Faut-il donc faire sa GenAI en interne (et se transformer en legal tech), chiffrer les données, avoir une stratégie d’effacement des prompts ? Faut-il avoir recours à des alternatives « souveraines » ou à des prestataires audités en profondeur ?

On entre là dans une problématique beaucoup plus technique, où l’IT et les DSI doivent travailler de concert. Dans ce dossier, plusieurs acteurs du secteur nous ont ouvert les coulisses de leurs outils pour donner une idée des solutions apportées à ces questions et pour que vous puissiez évaluer leurs réponses technologiques.

Cette plongée intéressera les entreprises juridiques, mais pas que. Car ces solutions concernent finalement toutes les professions et tous les secteurs qui aspirent à une IA de confiance, ultrasécurisée, à la confidentialité, et qui voient leurs modèles économiques évoluer de plus en plus vite.

1Tendance-

Contexte : l’IA dans le droit est déjà là

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L’IA générative est déjà à l’œuvre dans les professions juridiques (étude)

D’après un rapport de l’ELTA, la GenAI serait déjà utilisée par presque 90 % des professionnels du droit. Ceux-ci se préoccupent par ailleurs des questions de confidentialité de ces outils. Signe des temps, Lefebvre Sarrut, qui a soutenu cette étude, a sorti sa propre IA. Lire la suite

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IA générative : avocats et juristes à l’aube d’une transformation numérique majeure

Le secteur juridique est à la fois conservateur et friand de technologies. Avec l’IA générative, il se transforme en profondeur. Et le travail des avocats et des juristes doit désormais intégrer la compréhension et les bonnes pratiques de ces modèles qui pourraient bien chambouler jusqu’à la manière de facturer les clients. Lire la suite

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Services juridiques : l’IA gagne du terrain, mais se heurte à des défis

Une étude menée par l’éditeur spécialisé Legisway montre que 40 % des services juridiques utiliseraient désormais l’IA. Les tâches administratives et l’analyse de documents sont les principaux domaines d’application. L’adoption reste néanmoins freinée par les manques de temps et de budget. Lire la suite

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Jus Mundi plaide pour l’IA dans les métiers du droit

Le legaltech français a levé 20 millions d’euros pour grandir à l’international et acquérir de l’expertise sur l’IA générative. Grâce à ses outils de recherche juridique, sa base de données et son nouvel assistant IA, Jus Mundi veut faire rentrer l’intelligence artificielle dans les cabinets d’avocat. Lire la suite

2Vers des juristes augmentés-

Les outils infusés et l’IA deviennent la norme

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GenAI-L : Lefebvre Sarrut lance son assistant d’IA générative en France

Lefebvre Dalloz, filiale française du groupe européen Lefebvre Sarrut, se prépare à lancer un assistant d’IA générative pour les professionnels du droit et du chiffre. Il s’appuie sur une architecture RAG capable de puiser uniquement ses réponses dans les bases documentaires de l’éditeur. GenAI-L est « agnostique » des LLM utilisés, pour l’heure, ceux d’OpenAI. Lire la suite

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Wolters Kluwer lance une gestion de contrats augmentée par l’IA

La maison mère de Tagetik, qui possède également une solution pour les métiers juridiques, met de plus en plus d’intelligence artificielle dans ses produits. Avec au cœur du projet, les questions de confidentialité, de sécurité et de contrôle de l’IA, particulièrement sensibles pour ces professions. Lire la suite

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IA générative et droit : dans les coulisses de l’assistant juridique de LexisNexis

Le spécialiste de l’information juridique mise sur plusieurs modèles de langage, sur le chiffrement et sur l’effacement des prompts. LexisNexis prévoit aussi un hébergement européen pour répondre à des professions du droit, très concernées par la confidentialité. Lire la suite

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Legal Tech : Jus Mundi sort un assistant juridique motorisé à la GenAI

Comment Jus Mundi assure-t-il la confidentialité des données de son assistant spécialisé dans le droit du commerce international et dans les arbitrages (qui exigent une discrétion absolue) ? Réponse du CEO de la Legal Tech française qui veut devenir le leader mondial de l’IA appliquée au droit. Lire la suite

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Comment un grand cabinet américain utilise une IA dans l’examen des contrats de licences

Foley & Lardner a décidé de mettre une IA juridique dans son offre en ligne pour l’examen des contrats. Le cabinet d’avocats, parmi les 50 plus importants des États-Unis, s’attend à ce que l’IA finisse par prendre en charge la plupart des tâches juridiques de base. Mais pas à ce qu’elle remplace l’expertise des juristes. Lire la suite

Projets IT

Thalès teste un Juriste Numérique junior pour répondre aux appels d'offres

Analyse sémantique et intelligence augmentée vont épauler les experts de Thalès qui passent un million d'heures par an à analyser des documents complexes. Elles sont devenues assez mûres pour automatiser cette tache juridique et commencent à attirer l'attention d'autres services. Lire la suite

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