Azure Ignite 2024 : les annonces clés de Microsoft autour de l’IA générative

Introduction

Lors de son événement Azure Ignite de novembre 2024, Microsoft a mis l’accent sur l’IA. C’est une évidence. À l’heure de l’IA générative, tous les éditeurs, et en premier lieu celui qui a si fortement soutenu OpenAI, se doivent de mettre leur catalogue produit à la page. Son livre d’annonces, toujours aussi touffu, mettait surtout en avant Copilot.

Techniquement, Microsoft n’a pas pris de retard. La firme de Redmond a clairement lancé la mode des assistants d’IA générative. Ses équipes de R&D ont été parmi les premières à développer les technologies agentiques (Autogen). En revanche, le premier de cordée a déjà des rivaux de taille, à commencer par Salesforce, Google Cloud et AWS. Aussi, les premières moutures de Copilot n’étaient pas suffisamment intégrées dans l’écosystème IT des entreprises pour en faire un indispensable.

En vue de conserver sa place, le géant du cloud continue de miser sur Copilot, mais cherche à le rendre véritablement utile. Il se doit de le faire : selon Satya Nadella, CEO de Microsoft, 70 % des entreprises du Fortune 500 auraient adopté Microsoft 365 Copilot et entendent traduire les investissements en gain de temps et d’argent. Il faut aussi convertir les 100 000 entreprises qui auraient testé l’assistant.

Les assistants deviennent des agents équipés d’outils dans la suite bureautique Microsoft 365 et dans Dynamics 365, ils aident à la conception d’applications dans Power Platform, ils doivent assister les développeurs et les équipes de data science dans l’accomplissement de leurs tâches, etc. Dans un même temps, Microsoft sait pertinemment que les projets d’IA générative les plus avancés réclament de développer des applications spécifiques. D’où l’évolution d’Azure AI en Azure AI Foundry afin de simplifier la manipulation des grands modèles de langage et de leurs atours spécifiques (architecture RAG, appel de fonction, etc.).

Quand OpenAI s’est spécialisé dans l’entraînement de très grands modèles de langage généraliste, Microsoft a misé sur l’entraînement de petits modèles, les collections Phi, pouvant être affinés dans différents domaines d’activités. D’où l’annonce de partenariats avec plusieurs éditeurs IT OT, dont Rockwell Automation, Bosch, ou encore Siemens. Remarquons que les instances de calcul à disposition de Microsoft sont limitées. Outre le fait de devoir construire de nouveaux centres de données, le géant du cloud cherche des moyens de répondre à la demande, en maximisant l’usage d’instances dotées de GPU plus anciens ou moins performants.

Dans tous les cas, Microsoft se doit de maintenir ses efforts à la hauteur de ses investissements affectant sa marge brute. Selon les résultats du premier trimestre fiscal 2025 terminé le 30 septembre 2024, Copilot participait un peu à la croissance de Microsoft 365 (surtout portée par l’adoption des licences E5) et les services d’IA représentaient 12 points des 33 % de hausse de l’activité Azure.

Il y a un autre défi fortement lié à l’IA : la gestion de données. Microsoft a vu croître l’adoption de ses services « data & analytics » à la faveur des migrations vers le cloud. La firme entend maintenir cette croissance en s’associant avec des partenaires comme MongoDB pour les entreprises qui n’auraient pas sauté le pas. Dans un même temps, Databricks et Snowflake (par ailleurs clients de son infrastructure) sont les meneurs d’une tendance : la portabilité des données. Elle se matérialise par le développement et la prise en charge d’Apache Iceberg, un format de tables ouvert. Une vision de l’interopérabilité par essence peu compatible avec les aspirations d’un fournisseur de cloud, peu enclin à voir partir les données de ses clients vers les serveurs de stockage de ses clients. D’où la nécessaire mise à niveau d’Azure Synapse, devenu Fabric, désormais adopté par 16 000 clients. Microsoft n’est pas le seul à tenter de retenir ses clients. AWS a annoncé la prise en charge du format de tables ouvert Iceberg à travers S3 Table. Une technologie déjà perçue comme un moyen de garder la main sur le stockage des données des entreprises. À défaut d’utiliser frontalement les données de leurs clients, les cloudistes comptent les téraoctets emmagasinés.

1Copilot-

La priorité de Microsoft

2IA agentique-

Outillage et (petits) modèles d’IA générative

3Gestion de données-

Le nerf de la guerre

4Windows-

Les enjeux de l’IA et du DaaS