Registres distribués (DLT)
La technologie des registres distribués, ou DLT (Distributed Ledger Technology), est un système numérique qui enregistre des transactions d'actifs et leurs détails dans plusieurs emplacements à la fois. Contrairement aux bases de données traditionnelles, la DLT ne dispose pas d'un dépôt de données de référence ni de fonction d'administration centralisée.
Dans un registre distribué, chacun des noeuds traite et vérifie chaque élément des transaction. Un consensus sur la véracité de ces éléments est ensuite trouvé entre les différents noeuds.
Cette technologie peut servir à enregistrer des données statiques, par exemple un cadastre, ou des données dynamiques telles que des transactions.
Une architecture informatique de ce type révolutionne la tenue des registres, en changeant radicalement le mode de collecte et de communication des informations.
Origine des registres
Les registres, dans lesquels sont consignées des transactions et d'autres données similaires, existent depuis des millénaires sous forme papier. Ils ont été numérisés avec l'avènement des ordinateurs, à la fin du XXe siècle. Mais ces versions informatiques sont généralement le simple reflet de leurs ancêtres sur papier.
Depuis la nuit des temps, une autorité centrale doit valider l'authenticité des transactions enregistrées dans ces registres. Par exemple, les banques sont tenues de vérifier les transactions financières.
Avec la DLT, la tenue des registres franchit un nouveau cap, grâce notamment aux avancées de la cryptographie, des algorithmes sophistiqués, de la puissance de calcul décuplée et du pouvoir omniprésent de l'informatique. La DLT devient ainsi une méthode de plus en plus viable pour cette activité.
Mises en oeuvre de registres distribués
La blockchain, qui regroupe les transactions sous forme de blocs liés les uns aux autres avant de les diffuser à tous les noeuds du réseau, est sans doute la technologie DLT la plus connue.
Elle est à l'origine le moteur de la première crypto-monnaie qu'est le bitcoin, la devise numérique créée en 2009. Le bitcoin est également considéré comme un réseau de pair à pair (peer-to-peer).
Pourquoi les DLT sont importantes ?
Les DLT sont susceptibles d'accélérer les transactions, car elles permettent de se passer d'autorité centrale ou d'intermédiaire. Pour les mêmes raisons, elles laissent présager une réduction du coût des transactions.
Les experts estiment en outre que les registres distribués sont plus sécurisés. En effet, chacun des noeuds du réseau contient les enregistrements, de sorte qu'il est plus difficile de manipuler, d'attaquer ou de faire tomber un tel système.
Pour certains, cette technologie constitue aussi un moyen plus transparent de gérer les enregistrements, étant donné que l'information est partagée et visible par tous les noeuds du réseau. Cet aspect rend toute cyberattaque d'autant plus improbable.
Avantages des registres distribués
L'engouement initial suscité par cette technologie s'expliquait principalement par son application aux transactions financières. Cela n'a rien d'étonnant, compte tenu de l'adoption croissante du bitcoin dans le monde entier, preuve s'il en est de la viabilité de la DLT. Les banques et autres institutions financières n'ont pas tardé à s'y intéresser aussi.
Les défenseurs de la DLT estiment toutefois que les registres distribués ont leur place dans de nombreux autres domaines, comme les opérations publiques et commerciales.
Les registres distribués peuvent ainsi être utilisés dans le cadre du recouvrement des impôts, du transfert de titres de propriété, du versement de prestations sociales et même des procédures électorales.
Des projets avancent l'idée d'y recourir pour examiner et signer des documents juridiques ou effectuer d'autres échanges similaires.
Les registres distribués pourraient plus largement permettre de gérer plus efficacement les droits de propriété intellectuelle et la propriété des oeuvres d'art, des marchandises, des compositions musicales, des films, etc.
Certains considèrent même que chaque individu devrait pouvoir exploiter la DLT pour enregistrer et contrôler plus efficacement ses données personnelles, et n'en partager qu'une partie en fonction des besoins. Il peut par exemple s'agir de dossiers médicaux.
Quel avenir pour la DLT ?
Quant à savoir si les technologies de registres distribués, comme la blockchain, vont effectivement révolutionner le mode opératoire des gouvernements, des institutions et des industries, la question reste entière.
Nombre d'articles dans la presse universitaire et financière posent la question de la fiabilité de cette technologie, sous sa forme actuelle, pour une utilisation à grande échelle.
Parmi les réserves évoquées figurent également le manque de réglementation régissant cette nouvelle forme d'échange, ainsi que les questions de sécurité.