Citizen Developer et Citizen Development
Le « Citizen Development » est un anglicisme qui désigne une approche du développement logiciel nécessitant peu, voire pas du tout, de connaissance en langage informatique. Le « Citizen Development » est pratiqué par les « Citizen Developers », qui sont le plus souvent des utilisateurs métiers.
Le Citizen Development – que l’on peut traduire par « développement informatique mis à la portée de tous » – est très lié aux outils qui visent à simplifier la création de programmes. Ces environnements sont dits « low-code », s’ils demandent peu de recours au codage ; ou « no-code », si tout se fait en glisser-déposer et en scripts.
Le « Low-Code, No-Code » (parfois abrégé LCNC) permet au citizen developer de choisir des icônes pour concevoir une UI, de sélectionner des fonctions, d’interconnecter des composants comme des briques de Lego et de leur appliquer des actions. Dans un deuxième temps, la solution low-code/no code procède à des tests automatisés pour s’assurer que le programme fonctionne comme prévu. Enfin, l’environnement prend en charge la publication de l’application pour sa mise en production.
Jusqu’à récemment, des employés qui cherchaient à modifier (ou à avoir) une application métier personnalisée se trouvaient souvent confrontés au planning surchargé d’un service IT centralisé. Résultat, les délais pour répondre à ces demandes pouvaient s’allonger jusqu’à plusieurs mois. Or pendant ce laps de temps, leurs priorités étaient susceptibles d’avoir changé, par exemple du fait d’un concurrent plus agile.
À l’inverse, le citizen development donne aux utilisateurs métiers les moyens de créer eux-mêmes, plus rapidement, des applications ou des fonctions spécifiques en utilisant un environnement low-code/no-code qui est approuvé et administré par le service informatique (service qui n’a plus à prendre en charge les développements, mais qui les encadre).
Non seulement cette approche accélère l’innovation, mais elle rend le processus de développement d’applications plus efficace, car les métiers sont ceux qui connaissent le mieux les besoins opérationnels que les applications doivent prendre en charge
Elle contribue également à lutter contre le shadow IT et ses risques en termes de sécurité.
Le citizen development est aussi souvent lié aux éditeurs de « plateformes » – c’est-à-dire des solutions métiers clef en main qui viennent avec des possibilités de personnalisations, par le client lui-même, sans avoir à passer par des prestataires pour faire du « spécifique ». Cette surcouche des outils métier sont, eux aussi, en low-code/no-code.
Parmi tous les acteurs du citizen development et du low-code/no-code, on peut citer dans les spécialistes : Appian, Bizagit, Bubble, Caspio, Glide, Mendix, OutSystems ou Microsoft (PowerApps) ; dans les plateformes : ServiceNow (Now Plateform), Pega, Salesforce, Oracle (Enterprise Low-Code Application Platforms) ou encore Google (AppSheet) et Zoho (Zoho Creator) ; et en France : Bonitasoft, RacontR ou Simplicité.
Citizen Developer est un terme couramment utilisé par le Gartner, mais celui-ci n’a pas de véritable traduction ni d’équivalent en français. On pourra parler de « développeur métier » ou de « développeur non expert », ou encore « d’utilisateur développeur ». Certains ont également proposé « devollaborateur », contraction de développeur et de collaborateur métier.