Altcoin
Les altcoins désignent toute monnaie numérique – ou crypto-monnaie - qui s’inspire de Bitcoin . Le terme signifie littéralement « alternative à Bitcoin ».
Les Altcoins peuvent proposer des fonctionnements inspirés de celui du Bitcoin avec quelques variations, par exemple avec de nouvelles règles de consensus, mais elles peuvent aussi en proposer un de totalement différent en repartant de zéro.
Des variations du Bitcoin
Ceci étant, la plupart des altcoins utilisent les mêmes éléments de base que le bitcoin. Cette approche est relativement facile à mettre en œuvre dans la mesure où la blockchain Bitcoin est une plateforme open source. Il est donc facile de la « forker ».
Certaines altcoins ont des règles internes qui encouragent certains usages et certains traitements. Des principes tels que les dépenses minimales, ou l'intérêt positif ou négatif sur les « coins » stockés, peuvent par exemple encourager ou décourager la thésaurisation. Les règles et la rémunération pour la création de « monnaie » et la validation des nouveaux blocs d’une blockchain peuvent également fonctionner différemment de celles du Bitcoin (le minage). D’autres altcoins introduisent des limitations dans le minage pour réduire l'avantage des serveurs et des fermes spécialisées. Une altcoin peut également stocker des métadonnées différentes sur les transactions précédentes d’une « coin ».
Une multitude d’Altcoins
Alors que certains altcoins sont des tentatives dont l’unique but est d’enrichir leurs fondateurs (via des ICO douteuses) et offrent peu de nouveautés, beaucoup de crypto-monnaies alternatives ont trouvé des niches.
Depuis la création du Bitcoin, plus de 500 altcoins ont été créés.
Parmi les plus populaires (médiatiquement) on trouve Litecoin, Ethereum, Bitcoin Cash, Ripple ou encore Monero, Dash et Zcash (ces trois dernières visent l’anonymat total des transactions).
La liste des « altcoins » est en évolution constante (puisque tout le monde peut en créer une, via une ICO).
Les 100 plus grosses sont listées sur le site CoinMarketCap.
Des « placements » spéculatifs, pas des « monnaies »
Plusieurs autorités financières dans le monde avertissent néanmoins que les placements dans des altcoins (tout comme dans Bitcoin) sont hautement spéculatifs, voire dangereux pour le capital des investisseurs.
Les appellations « monnaie alternative » et « coin » (pièce) font également débat. Plusieurs économistes spécialistes des questions monétaires avertissent en effet qu’il ne s’agit pas de monnaie mais « d’actifs » - qui plus est très volatiles.
La Banque de France considèrent par exemple que « les crypto‑actifs ne sont pas des monnaies » et que les termes « monnaies virtuelles » ou « crypto‑monnaies » sont des « abus de langage » (sic).
Ces autorités appellent les investisseurs à faire attention aux entreprises qui émettent – sans encadrement réglementaire – des altcoins.
Un projet comme EOS a par exemple été raillés publiquement dans une émission populaire américaine (le « Last Week Tonight with John Oliver ») pour mettre en garde le grand public contre les dangers des Altcoins douteuses.
EOS a en effet levé 1,5 milliards de dollars en seulement neuf mois pour une « monnaie » qui s’appuie sur un produit qui n’existe pas encore, et alors que le Wall Street Journal décrit la société comme une « une startup qui ne prévoit pas vendre de logiciel ». Il avait fallu sept ans à Facebook, et cinq à Uber pour lever de telles sommes alors que leurs services existaient et qu’ils avaient atteint une position de leader sur leurs marchés respectifs.
Autre exemple qui incite à la prudence, une Altcoin parodique –Dogecoin – a attiré massivement les capitaux (60 millions de dollars) de la part d’investisseurs qui n’avaient pas compris la portée satirique de l’initiative. Elle a dépassé le milliard de valorisation.
Différence entre Altcoins et Blockchains alternatives
Il ne faut par ailleurs par confondre l’Altcoin et la blockchain qui la motorise, même si elles peuvent avoir le même nom.
Par exemple, la blockchain Ripple peut être déployée par des entreprises (comme Western Union), mais cette blockchain n’aura aucun lien avec la monnaie Ripple – qui a le même nom, qui utilise le même code, mais dont le registre distribué, les participants et l’architecture physique sont totalement indépendants des déploiements privés réalisés par les entreprises.
La confusion est facile puisqu’en sens inverse, des projets s’appuient sur des blockchains publiques en « écrivant » des données dans Bitcoin ou dans Ethereum (version publique), ce qui oblige à acheter des coins.