Windows Server 2016 et Hyper-V : attention aux nouvelles licences
Microsoft a changé en profondeur ses modèles de licences pour Windows Server 2016 et Hyper-V. Il est essentiel d’en comprendre les bases pour ne pas dépenser trop.
En novembre 2015, Microsoft annonçait un changement profond de ses licences pour Windows Server 2016 et Hyper-V. Ce changement marque une évolution du modèle « par processeur » vers un modèle « par cœur » pour les éditions Standard et Datacenter de l’OS.
Contrairement à d'autres changements annoncés pour Windows Server, comme l'introduction de Windows Containers et de Nano Server, celui vers un modèle par cœur pose beaucoup de questions et n'apporte sue peu d'avantages aux clients.
D'après les experts, ce changement complique la compréhension et l’évaluation des licences de Microsoft, car il oblige à faire l'inventaire des cœurs qui sont exécutés sur chaque serveur pour ensuite assurer une juste attribution de licences. Pas des plus pratiques et source d’erreurs d’appréciation, à moins d'en demander la vérification à Microsoft.
D'autres observateurs soulignent la question de la hausse des coûts chez les clients qui utilisent des serveurs à forte densité de cœurs, ou encore des serveurs plus anciens qui affichent de nombreux processeurs mais peu de cœurs.
Attention aux conséquences de la virtualisation
La virtualisation facilite et accélère le déploiement des serveurs, mais, en contrepartie, elle peut mettre certains utilisateurs dans l’illégalité, en raison justement de la rapidité des déploiements et de l’automatisation du provisionning qui peuvent aboutir à une violation de contrat avec Microsoft.
Pour éviter cela, les utilisateurs doivent absolument connaitre et utiliser toutes les licences présentes dans leur datacenter virtualisé.
Les utilisateurs doivent en outre évaluer l'effet sur les licences des migrations de leurs machines virtuelles de l’ancien OS vers le nouvel OS. Mais les relations entre Windows Server et le matériel sur lequel ils s'exécutent complexifient la chose.
Ceci étant, Microsoft propose des exceptions sous la forme d'une restriction de 90 jours. En profitant de la stratégie Microsoft des 90 jours, les clients peuvent tester et éviter les embûches liées à l'attribution de licences Hyper-V.
La version Hyper-V Server gratuite est-elle intéressante ?
Il existe une version gratuite d’Hyper-V qui propose de nombreuses fonctions intéressantes (comme la réalisation d’un cluster de failover gratuit).
Mais, soyons réaliste, « gratuit » ne veut pas dire sans coût, tant au sens propre qu'au sens figuré. L'installation de l'hyperviseur gratuit Hyper-V Server, forcément moins chère que celle de son équivalent sous licence, est assortie d'un ensemble de limites qui peuvent pénaliser les VM et les workloads.
En l'absence de fonctionnalités essentielles, comme une interface utilisateur graphique ou l'assistance technique de Microsoft, Hyper-V Server offre une faible protection en cas de panne et peut mettre en péril le travail même des administrateurs système.
De prime abord, Hyper-V peut donc séduire les PME, pour qui les coûts de licences Windows Server sont très élevés. Mais, à la réflexion, le spectre d'une perte de temps et de travail les fait, elles aussi, hésiter à déployer Hyper-V Server en dehors d'un espace de test ou de projets très particuliers comme celui évoqué plus haut.